dimanche 23 août 2009 par Le Journal De L'Economie

Depuis quelques temps, les (ex) leaders syndicaux connaissent une véritable descente aux enfers. Limogeage, licenciement et même la prison sont devenus leurs lots quotidiens.

A Fraternité-Matin, Doua Gouly est licencié pour des propos jugés très graves à l'encontre du Directeur Général Jean-Baptiste Akrou. A la CIE, c'est Yao François, leader du syndicat Synaseg, qui est renvoyé de la société pour abandon de poste, tandis qu'Agbanan Koffi Kouassi du Syntras (SOTRA), se retrouve en prison pour détournement de fonds.

Doua Gouly, un zèle sans retenue ?

Depuis le 10 mars 2009, Sylvain Doua Gouly, 1er secrétaire général adjoint du SYLE-FRATMAT (Syndicat libre de Fraternité-Matin) et rédacteur en chef adjoint, ne fait plus partie de l'entreprise. Il a, à l'époque, tenu dans un quotidien de la place, des propos jugés insultants à la suite du ??débarquement'' d'Alfred Dan Moussa de son poste de directeur du développement des rédactions. Selon certaines indiscrétions, il y a bien longtemps que Jean-Baptiste Akrou avait Doua Gouly dans son collimateur. Dirigeant syndicaliste, ce dernier avait eu à gérer l'affaire des déflatés de Fraternité Matin et celle des agents abusivement licenciés, et cela n'a toujours pas été sans heurts avec sa direction.

Si son combat a porté ses fruits avec la réhabilitation de Dan Moussa dans ses fonctions, son propre sort à lui reste en suspens. La réintégration de l'ex lauréat du prix Ebony, demandée par l'inspection du travail, ne s'est jamais réalisée. Il y a fort à parier que cette réintégration ne sera, pour longtemps, pas à l'ordre du jour, même si son bureau reste toujours inoccupé à Fraternité-Matin. Un signe ?

François Yao renvoyé pour abandon de poste

François Yao, l'actuel secrétaire générale de la FESENE (fédération syndicale des travailleurs de l'eau et de l'énergie), a été licencié en mai dernier pour abandon de poste. Par la suite, il a été évincé de la tête du Synaseg (syndicat national des agents du secteur de l'électricité) par l'assemblée générale extraordinaire organisée selon les textes et remplacé par Kouadio Koffi N'Da, élu pour un mandat de trois ans. Ce changement est considéré comme une opportunité donnée au mouvement de redorer son blason, et surtout de retrouver un fonctionnement normal. En effet, le congrès initialement prévu pour 2004 puis pour 2007 n'ayant pas eu lieu, le déficit de légitimité qu'accusait Yao François avait fini par éroder son crédit auprès des syndiqués.

Agbanan, en prison pour détournement de fonds

Accusé d'usurpation de titre et de détournement de fonds, Agbanan koffi kouassi, ancien secrétaire général du Syntras (syndicat des travailleurs de la Sotra) est condamné le 10 Août dernier par le tribunal des flagrants délits d'Abidjan-Plateau et écroué à la maison d'arrêt et de correction (MACA) pour y purger une peine de deux mois de prison fermes. Il devra en outre payer 100 000 F CFA d'amende et rembourser au Syntras qui s'est constitué partie civile, la somme de 2 519 600 F. Comment en est-on arrivé là ? Le 12 septembre 2008, Agbanan qui dirigeait le Syntras depuis quatre ans, a été démis de ses fonctions à la SOTRA. Par la suite, il est remplacé à la tête du Syntras par Souleymane Traoré, après des élections organisées selon les textes. Mais Agbanan continue de se prévaloir de son titre de SG et fait des retraits sur le compte du syndicat pour un montant global de

2 190 000 F CFA alors qu'il n'est plus secrétaire général. Le concerné ne nie pas ces retraits mais affirme qu'il les a utilisés pour le compte du syndicat. Sans le consentement des membres et surtout sans le contrôle des trésoriers comme les textes le préconisent. Les nouveaux responsables ont donc porté plainte contre lui pour usage de faux et détournement de fonds et obtenu finalement sa condamnation.

Par Marius Nouza
Stagiaire

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