samedi 22 août 2009 par Le Patriote

Le budget spécial d'investissement et d'équipement est de 270 milliards cette année. Nous allons donner 20 milliards à chaque région. Si cinq départements ont 20 milliards par an, au bout de cinq ans, ça fait 100 milliards. Vous avez de quoi mettre de l'électricité dans tous les villages, mettre de l'eau courante dans tous les villages, construire des écoles primaires et embaucher des maîtres pour tous les villages, construire des collèges et des lycées professionnels pour tout le département. Ces propos sont de Laurent Gbagbo. Il les a tenus le vendredi 8 septembre 1995 à Lakota. Le candidat du Front populaire ivoirien avait fait ce jour-là de nombreuses promesses entre autres, donner des milliards aux départements, payer le kilo du café et du cacao à 1250 FCFA et construire une caisse d'assurance maladie pour les planteurs ivoiriens. Il était à l'époque dans l'opposition. Aujourd'hui, cela fait presque 10 ans que le camarade Laurent Gbagbo a pris le pouvoir. Mais son bilan est lamentable. Certes les Conseils généraux ont été créés. D'ailleurs, là où ses experts lui indiquaient seulement 10 régions, le gestionnaire indiscipliné a préféré les départements, doublant ainsi le nombre des conseils généraux pour des considérations essentiellement politiciennes. Et les milliards promis pour financer les projets sont restés au stade du discours. La grave crise qui a secoué la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002, pouvait être une excuse pour le champion de la Refondation si les départements restés sous le contrôle des forces loyalistes étaient parvenus à réaliser la moitié de leurs projets. L'amer constat est que même au sud, les départements n'ont pas bénéficié des fonds d'investissement annoncés. Conséquences, la plupart des routes sont dans un état de dégradation avancé. Les hôpitaux manquent d'équipement et de médicaments. Les collèges et lycées, il n'y en a pas eu beaucoup de construits. Au contraire, la Côte d'Ivoire tombe en ruine. Ses infrastructures par manque d'entretien ont pris un coup de vieux. Jamais, les Ivoiriens n'ont été aussi pauvres depuis l'indépendance. Les paysans à qui Laurent Gbagbo avait promis de verser la moitié du prix du kilo de cacao et du café qui a cours sur le marché mondial, nagent dans une pauvreté révoltante. Le prix du kilo de café et cacao a coûté cette année 2500 FCFA sur le marché mondial. Parce que nous sommes là et que nous crions, on vous a donné 650 FCFA. Si nous étions au pouvoir avec notre politique du prix de 50%, vous auriez eu 1250 FCFA le kilo. Voici ce que disait Gbagbo en 1995 lorsqu'il était encore dans l'opposition. Depuis qu'il est au pouvoir, le coût mondial du prix du kilo du café et cacao a connu parfois des pics himalayens. Mais jamais le prix du kilo en Côte d'Ivoire n'a excédé les 1000 FCFA. Sauf en 2000 où les cours ont connu une grande flambée à la suite d'une conjoncture favorable. Au lieu d'enrichir les planteurs comme il l'avait promis, c'est plutôt ses proches qui se sont enrichis en pompant, par l'intermédiaire de nombreuses structures inutiles et budgétivores, les ressources engrangées par les recettes de la vente du café et du cacao. Une véritable mafia au sein de la filière pour mieux les dépouiller. Voilà ce que Laurent Gbagbo a plutôt réussi pour les paysans. Concernant la santé des Ivoiriens, l'Assurance maladie universelle (AMU) tant annoncée n'est jamais sortie des tiroirs. Les Ivoiriens continuent de mourir pour mille francs aux urgences des hôpitaux. A bientôt dix ans de présence à la tête de la Côte d'Ivoire, avec tous les pouvoirs de décision, le candidat du FPI pointe zéro réalisation. Plus grave. Au moment où les Ivoiriens attendent de lui un bilan détaillé de ce qu'il a fait pour eux, il continue de leur faire des promesses. Une méprise que les Ivoiriens ne manqueront pas de le lui rappeler au moment opportun.

Jean-Claude Coulibaly

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