samedi 22 août 2009 par Le Patriote

Laurent Gbagbo et le Front populaire Ivoirien (FPI) ont vendu des illusions aux Ivoiriens : dans le microcosme politique ivoirien, la trahison leur colle à la peau comme une puce à un chien. Pour qui connaît l'histoire de ce duo, sait que sa personnalité rythme avec fourberie. En 1990, lorsque souffle le vent de l'Est, les Ivoiriens commencent à rêver malheureusement les yeux rivés vers le bas. Laurent Gbagbo, n°1 du FPI, surfe sur la misère des populations frappées durablement par la baisse du prix d'achat des mamelles de l'école ivoirienne, le café et le cacao. Tout ou presque commence à péricliter. Le terrain est si favorable pour la démagogie que Laurent Gbagbo et le FPI ne s'en privent pas. Félix Houphouët-Boigny, le père de la Nation est accusé de tous les péchés d'Israël et traité de tous les noms d'oiseau. Les élèves et étudiants sont manipulés pour le huer. Parcourant les rues d'Abidjan, ils scandent : Houphouët voleur ! Houphouët voleur ! . Le pacte de la stabilité et de la confiance entre les Institutions de la République venait ainsi d'être rompu. La morale, la bienséance, le respect de l'autre deviennent de vieux compagnons oubliés des Ivoiriens, par la faute d'un homme et de son parti. Acte 1 d'une trahison tiré d'un fonds de commerce bien vendeur qu'est la Démocratie se traduisant par le multipartisme.
L'opportunisme faisant l'homme, à Korhogo, en 1990, l'idée géniale ( ?) d'une Coordination de la gauche se met en place au domicile de Me Laciné Gon Coulibaly, sur l'Avenue William Tolbert. Le FPI de Laurent Gbagbo, le Parti socialiste (PS, de Bamba Moriféré), l'Union des sociaux démocrates (USD, de Zadi Zaourou) et le Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT, de Francis Vangah Wodié) constituent ce groupement politique.
Alors qu'il était convenu, entre ces quatre nouveaux partis dits de la Coordination de ne pas se présenter à la présidentielle de 1990 tant que les conditions d'élections libres et démocratiques exigées ne sont pas remplies , Laurent Gbagbo a trahi. Il s'est présenté et a ainsi validé une élection que l'opposition estimait pipée d'avance. Mais il ne se gênera pas d'obtenir de Félix Houphouët Boigny la bagatelle somme de 150 millions de FCFA pour son élection à la députation à Ouragahio. C'est lui même qui donnera, plus tard, cette information. Peut-être le salaire de la trahison.
A l'intérieur de la coordination, le FPI va entretenir les contradictions pour enfin étouffer cette dernière.
Acte 2. Ce n'est pas tout. En 1998, le FPI et Laurent Gbagbo mariés au Rassemblement des Républicains de Djeni Kobina dans le Front Républicain, vont encore trahir. Au moment d'aller aux négociations avec le Pouvoir, par mille pirouettes, ils vont demander d'y aller en rangs dispersés. C'était les prémices d'une autre infidélité. Le chien n'abandonnant jamais sa déhontée façon de s'asseoir , comme l'écrit si bien Ahmadou Kourouma, ces pseudo socialistes ont atterri, sans coup férir, dans le marigot de la duplicité. Ils se sont invités à la table du pouvoir contrairement aux déclarations publiques. Là encore, selon des rumeurs, ils vont recevoir une cagnotte qui frôlerait le milliard de FCFA.
Acte3. Avec le chef de la junte militaire Guéï Robert, les mêmes ont suscité et entretenu des contradictions entre les membres du Comité national de salut public (Cnsp). Surtout les généraux Lassana Palenfo et Abdoulaye Coulibaly sont présentés comme des comploteurs contre son régime. Dans l'ombre, Gbagbo tire les ficelles. Guéï Robert sort le sabre contre ses deux collaborateurs et autres nordistes de son entourage. Entre temps, il marque le chef de la junte à la culotte. La nuit tombée, l'ex-député de Ouragahio s'invite à la table du nouvel homme fort d'Abidjan. Ce dernier le couvre de toutes les attentions. C'est sous ses conseils éclairés que Guéi écarte Henri Konan Bédié (PDCI-RDA) et Alassane Dramane Ouattara (RDR) de la présidentielle de 2000. A son nouvel allié, le Général, dit-on, va remettre la rondelette somme de 200 millions de FCA en espèces et des bons de carburant d'une valeur de 100 millions de FCFA pour sa campagne électorale. Un deal lierait les deux hommes, selon lequel, à l'issue de l'élection, le général Guéi Robert se proclamerait élu et nommerait son frère à la Primature. Comme avec le champion de la refondation, les promesses n'engagent que celui qui y croit, on sait ce qui est advenu de ces engagements pris devant un grand homme de Dieu. On sait également ce que ce parcours tortueux coûte aujourd'hui à la Côte d'Ivoire. Comme on ne peut pas tromper le peuple éternellement

Coulibaly Brahima

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