vendredi 21 août 2009 par L'expression

Un jour d'août 2006, Abidjan s'est réveillée sous des odeurs suffocantes. Tout le monde ressentait des brûlures à la gorge. Il fallait vite se rendre à l'évidence, quelque chose de pas habituel se passait. A Cocody, Adjamé, Abobo, la vie subitement a viré au cauchemar. Par la faute de déchets toxiques transportés au port d'Abidjan par un navire poubelle, Le Probo Koala. Les moments de stupeur passés, la tragédie se présentait dans toute sa laideur. Des milliers de personnes intoxiquées. Des morts. La Côte d'Ivoire a vécu avec ce scandale écologique une des plus tristes pages de son histoire. Le gouvernement de l'époque, dirigé par le Premier Ministre Charles Konan Banny, a marqué le coup par une démission collective. Il s'agissait de montrer la gravité de la situation. Pour ensuite prendre le taureau par les cornes. Les responsables devaient payer. Quel qu'ils soient. La suite, fut une autre tragédie. La commission d'enquête mise sur pied par le chef du gouvernement a indexé plusieurs hauts cadres de l'administration publique et parapublique. Banny les a suspendus de fonction. La fermeté du chef du gouvernement n'a pas été du goût de tout le monde. Laurent Gbagbo, le chef de l'Etat va prendre le dossier en main et rétablir le gouverneur du district d'Abidjan, le directeur général du port autonome d'Abidjan et celui de la douane dans leur fonction. Dans la foulée, il entame des négociations avec la société Trafigura, affréteur du navire poubelle. Résultat des courses, cent milliards de francs CFA contre l'abandon des poursuites judiciaires. Un procès va tout de même envoyer en prison des seconds couteaux. Les victimes du drame souffrent toujours. Pis, les déchets continuent à tuer. Trois ans après.

D. Al Seni

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