vendredi 21 août 2009 par Nord-Sud

La gare d'Abobo avait l'allure d'un champ de bataille hier. Armés de machettes, de couteaux, de faucilles et de gourdins, deux groupes de syndicalistes se réclamant des transports se sont livrés une bataille impitoyable, faisant au moins deux blessés graves. Selon les témoignages, les froufrous ont commencé en début de matinée entre les syndicalistes des quartiers Colombie et Marley. Comme de véritables samouraïs et surexcités, les colombiens (plus de 20 personnes) ont érigé un barrage à proximité de la mairie. D'autres ont pris position sur les tables abandonnées par les commerçants et vociféraient. Ils étaient prêts à en découdre avec leurs adversaires qui se sont timidement repliés dans leur quartier général. L'arrivée des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs1 et2) et de la Brigade antiémeute (Bae) qui devaient dissuader les deux camps, n'a pas changé grand-chose. En dépit des rafales tirées en l'air, les syndicalistes de Colombie , toujours armés ont maintenu leur position. Ils étaient à un doigt de s'en prendre à un élément de la Crs qui tentait de les raisonner. On n'a pas affaire à vous. On ne veut pas vous voir ici , ne cessent-ils de tempêter. Si les coups de feu des forces de l'ordre n'ont pas intimidé les protagonistes, ils ont cependant provoqué la débandade chez les opérateurs économiques et les riverains. Affolées, les populations couraient dans tous les sens pour se mettre à l'abri. Les activités économiques ont ainsi été sérieusement perturbées. Les commerces ont baissé pavillon, le transport s'est arrêté ou s'est déployé vers d'autres secteurs plus calmes. Des riverains obligés de rester chez eux, étaient à leur balcon ou perchés sur le toit de leur habitation pour suivre ce spectacle malheureux et odieux. D'autant qu'à un moment donné, l'affrontement s'est transformé en une course-poursuite entre les deux groupes. Les forces de l'ordre qui semblaient dépassés par les évènements, multipliaient tout de même, les patrouilles dans les différentes ruelles de la gare routière. Selon certains syndicalistes, c'est la mauvaise répartition des recettes de vente de tickets qui est à l'origine de ces affrontements. Tout a commencé mardi lorsque les syndicalistes du quartier Marley sont venus réclamer leur quote-part à ceux de Colombie. Mais ces derniers leur ont demandé de patienter. Frustrés par cette réaction, les jeunes venus de Marley se sont mis en colère, faisant un blessé au visage. C'est leur chef qu'on nomme Tiger. Indignés par cet acte, ses camarades sont venus le venger. C'est ce qui a créé cette confusion, explique un jeune syndicaliste, visiblement très apeuré. Au moment où nous quittions les lieux, la fièvre n'était pas encore tombée et les forces de l'ordre veillaient toujours au grain.

Cissé Cheick Ely

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