vendredi 21 août 2009 par Nord-Sud

Les Ivoiriens ont dû le constater. La Commission électorale indépendante (Cei) et l`Opération des Nations Unies en Côte d`Ivoire (Onuci) ont du mal à synchroniser leurs vues sur l`état d`avancement du processus électoral. Tout est parti d`une interpellation laconique le 18 juin. L`Onuci encourage la Cei à actualiser la carte des lieux de vote, avait invité Hamadoun Touré, porte-parole de la représentation onusienne. Sur ces bureaux de vote disparus, le porte-parole-adjoint de la Commission, Bamba Yacouba, depuis Paris, ramenait son homologue de Sébroko à sa copie en ces termes : Ce que dit l`Onuci n`engage qu`elle (). Nous n`avons pas connaissance de bureaux de vote disparus . Ensuite s`en est suivi le débat sur le chronogramme que le patron de l`Onuci, M. Choi a du réclamer à cor et à cris pour enfin obtenir sa publication le 15 juillet. Mais avant, Mambé Beugré avait tonné : Lorsque nous allions à Ouagadougou pour le Cpc (Cadre permanent de concertation), le chronogramme était prêt. () Donc, le chronogramme est connu, se justifiait-il. Depuis, les passes d`armes s`intensifient. Le dernier clash dans l`appréciation du processus a porté sur le fonctionnement des centres de coordination. Alors que les missions de l`Onuci relevaient un blocage dans les trois quarts des sites, la Cei soutenait mordicus que tout y allait comme sur des roulettes. Bousculé et contredit sur la crédibilité du travail de ses collaborateurs, Choi s`est décidé à aller vérifier personnellement la situation. Ce déplacement lui permettra de mesurer de visu l`état d`avancement du processus de traitement des données issues de l`opération d`identification et de recensement électoral , a expliqué Hamadoun Touré le 13 août. Parti donc en Saint Thomas, le patron de l`Onuci est tombé des nues. La réalité du terrain est troublante. Des sites de traitement des données de l`enrôlement tournent au ralenti. Certains, à l`image de celui de Daloa sont fermés. Lorsque l`émissaire de l`Onu avait, le 16 juillet, mis en garde contre un risque de glissement des dates, une opinion proche de l`opposition a soupçonné l`onusien de réciter la leçon de Gbagbo. Young J. Choi, accusait-elle, cherchait des arguments en vue de pousser au report de la date du 29 novembre. Pourtant, à y voir aujourd`hui de plus près, l`on se rend compte que c`est bien la Cei qui n`a eu de cesse de tenir des discours clairs-obscurs sur les problèmes soulevés. Son patron rassurait encore le 18 juillet, au sortir d`une audience avec le chef de l`Etat que tous les centres de coordinations seront fonctionnels dès demain (ndlr, le 19 juillet). Les problèmes de finances et de logistiques avaient également été réglés, jurait Mambé. Des vérités que la réalité du terrain vient de balayer. Proprement !

Bidi Ignace

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