vendredi 21 août 2009 par Nord-Sud

Comment en est-on arrivé à une telle situation dramatique? A l'origine, tout le monde pouvait accéder au crédit pour les intrants ou le matériel agricole. Mais c'est la production cotonnière qui permettait de rembourser. Cependant, pour plus de garantie, les sociétés cotonnières mettent en place ce qu'elles appellent la caution solidaire. C'est un système de gestion des crédits. Il engage tous les membres d'un groupement à rembourser la dette des membres défaillants. Il permet aux sociétés de ne pas traiter avec les individus mais plutôt avec une seule et unique entité représentative. Le coton de chaque membre du groupement ou de la coopérative est considéré comme le coton du groupement et sert, en priorité, à rembourser la dette -indivise- du groupement. C'est-à-dire qu'en cas de dettes, ce sont les producteurs de coton qui remboursent pour les autres, selon le principe de cette caution solidaire. L'augmentation des impayés au sein des groupements provoque une véritable crise cotonnière et le principe de la caution solidaire rencontre des dérapages. Les producteurs de coton arrêtent la culture du coton parce que leur revenu est confisqué pour rembourser les dettes du groupement. Conséquence, les sociétés cotonnières traversent des problèmes. Malgré les modalités spécifiques pour contrôler la demande en intrants des producteurs afin qu'ils puissent rembourser, rien à faire. Aujourd'hui, les paysans indélicats n'ayant plus d'engrais et dépouillés de leurs matériels, ils ne peuvent plus produire. Plus de coton, moins de céréales, la situation alimentaire risque d'être explosive. Peut-être faudrait-il créer une structure capable de prendre le relais pour la fourniture d'intrants céréales.

L. B.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023