vendredi 21 août 2009 par Notre Voie

Djéouli Kouamé Séverin est le 3ème adjoint au maire de la commune de Yamoussoukro. Il vient de déposer ses valises au Front populaire ivoirien (FPI). Il explique, dans cette interview, les raisons qui l'ont poussé à claquer la porte au vieux parti. Notre Voie : Vous quittez le PDCI pour militer désormais au FPI. N'est-ce pas de la trahison ? Djéouli Kouamé Séverin : Ce n'est pas là l'essentiel. L'essentiel, c'est que je divorce d'avec une ancienne classe politique vu que nos points de vue divergent depuis que Gbagbo est venu au pouvoir. En tout état de cause, la politique, n'est-ce pas la saine appréciation des réalités du moment ? Aussi, à une période donnée, correspondent des éléments et ceux-ci ont leur tempérament qui leur est propre. Mieux. que faites-vous de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1789 ? Je vous retourne la balle. N.V. : Comment définissez vous l'ancienne classe politique ? D.K.S : Ce sont des femmes et des hommes de tout âge, de toutes nationalité qui, depuis 1946 à 1993, date du décès de Félix Houphouet-Boigny, ont sorti les ivoiriens du trou : suppression du travail forcé, création du syndicat agricole africain, naissance du Rda et le PDCI indépendance. NV : Quelle est alors la nouvelle génération ? D.K.S. : Ce sont aussi des femmes et des hommes qui ,depuis le 19 septembre 2002 à ce jour, ont dit non, halte à la rébellion. Oui à la patrie. La Côte d'Ivoire aux ivoiriens. N.V. : Ne rencontrez-vous pas de difficultés à Yamoussoukro à cause de votre courage politique pour ce nouveau choix ? D.K.S : J'en ai énormément, mais c'est ça la politique, la vraie. Laissez-moi vous raconter cette petite histoire. Félix Houphouet-Boigny s'était interrogé en disant : Faitai, je ne sais pas qu'est-ce qui m'arrive ? Parce que, depuis plus de 6 mois, je ne suis confronté à aucun problème de quelque nature que ce soit. Nous avons tous ri y compris Félix Houphouet-Boigny, qui rit peu. N.V. : Dites-nous sincèrement si vous n'êtes pas rejeté par votre famille politique ? D.K.S : A Yamoussoukro, c'est l'amour du prochain. C'est le rassemblement dans la diversité. Nous avons su tuer en nous les vilains sentiments qui ruinent la société de nos jours. Surtout nous, militants du FPI nouvelle génération. N.V. : Il y a plus d'une soixantaine de partis en Côte d'Ivoire. Pourquoi avez-vous choisi le FPI ? D.K.S. : Gbagbo démocratiquement élu n'a pu exécuter son programme de gouvernement et son projet de société en raison de la guerre à nous imposée. Gbagbo était en visite officielle en Italie quand la guerre a éclaté. Malgré les nombreuses sommations, il est rentré au pays. Nous avons choisi donc le FPI pour militer à cause de sa bravoure, de son sens aigu du patriotisme et surtout pour l'injustice à lui faite par les nageurs au dos nu. N.V. : Etes-vous d'accord avec ceux qui disent que Félix Houphouet-Boigny et Gbagbo se ressemblent. D.K.S. : Oui, parce que ce sont deux grands chefs d'Etat dont le combat est le bonheur des ivoiriens et amis du pays. Non, parce que ce sont deux personnes au tempérament différent. N.V. : D'aucuns disent que Gbagbo est tribaliste. Quel est votre avis ? D.K.S : Je me demande perplexe si Gbagbo est tribaliste. Au regard de la composition du gouvernement actuel. Pour le département de Yamoussoukro, Gbagbo a nommé des cadres à des postes de responsabilité. Ceux-ci ne sont ni militants du FPI, ni cadres bété. Le dernier en date est N'Goran Gérard, DG exécutif du transfert de la capitale en lieu et place d'Antoine Dépri, appelé à d'autres fonctions. Laurent Gbagbo est plutôt rassembleur que tribaliste. C'est en cela qu'il ressemble à Félix Houphouet-Boigny. Gbagbo fait la fierté des autochtones akouè et habitants de Yamoussoukro ; c'est le digne fils de Houphouet. N.V. : Nous avons appris que vous voulez organiser une cérémonie d'hommage en l'honneur du président Laurent Gbagbo à Yamoussoukro ? D.K.S. : Oui, dans un avenir proche, avec l'aide de Dieu. Les démarches vont bon train. En effet, on ne milite pas dans l'anonymat. On met les pieds là où le c?ur est. Cette manifestation se déroulera dans le village de Kami et elle verra la participation de plusieurs cadres du FPI qui nous ont confirmé leur participation N.V. : Avez-vous un appel à lancer ? D.K.S. : Mais, avant tout permettez que je vous rappele l'un des conseils qui suit : nous avons gagné l'indépendance politique. Le plus difficile c'est l'indépendance économique qui ne sera pas facile. C'est au prix de mile efforts. J'ai joué ma partition. Soyez toujours unis derrière mon successeur ; la bataille sera rude. Hélas, le constat est amer. Je voudrais donc dire à mes parents akouè que la Côte d'Ivoire est une nation. L'être humain est un petit passager terrestre. Dieu donne et reprend. Félix Houphouet-Boigny n'est plus. Ainsi va le monde. Rassemblons-nous autour d'un idéal, le bonheur des ivoiriens et amis de la Côte d'ivoire avec Laurent Gbagbo, le seul capable de les sortir du trou pour la seconde fois consécutive, après Félix Houphouet-Boigny .

Interview réalisé à Yamoussoukro par Gervais Amany

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