jeudi 6 août 2009 par Nord-Sud

L'administration douanière expérimente un nouveau Système de dédouanement automatique des marchandises. Malheureusement, les perturbations liées à ce changement causent d'énormes désagréments aux importateurs.

Les opérateurs économiques et les transitaires ne savent plus à quel saint se vouer. Plusieurs tonnes de marchandises en régime d'importation sont actuellement bloquées dans les entrepôts portuaires. Des centaines de conteneurs sont également en souffrance à cause des lourdeurs dans l'accomplissement des formalités de dédouanement, créant une sorte de goulot d'étranglement dans les guichets. Les opérations de dédouanement s'opèrent au compte-gouttes et ce calvaire perdure depuis au moins deux semaines. Sur le terrain, l'on constate que cette fois, l'engorgement n'est pas lié au manque d'engins mais plutôt à des pesanteurs administratives liées aux procédures en vigueur. En effet, l'administration douanière qui veut instituer un mécanisme de dédouanement beaucoup plus moderne et adapté éprouve d'énormes difficultés à asseoir son nouveau système. Vous savez tout début est difficile. Le passage du Système de dédouanement automatique des marchandises (Sydam 1) au Sydam 2 entraîne un balancement du réseau. Nous pensons que c'est une période de flottement inhérent à tout nouveau système d'exploitation, explique la Direction générale. Selon la note de service prise par Alphonse Mangly, le Directeur général, la nouvelle machine permettra de minimiser davantage la fraude en maîtrisant les régimes d'imposition applicables aux différents importateurs. M. Mangly, dans sa circulaire, souligne qu'elle est dotée de plus de fonctionnalités et est adaptée à la lutte contre les déperditions des recettes publiques. D'autres douaniers affirment que le système amélioré va servir à assurer la traçabilité des opérations depuis l'embarquement jusqu'au débarquement. En fait, l'ancien Sydam, laissent-ils remarquer, est dépassé dans la mesure où il oblige l'opérateur à être sur place pour les enregistrements de données. Nous avons remplacé parce qu'il fallait introduire les données pour en sortir des résultats facturés. Ce n'est plus conforme à nos exigences, assure un administrateur des services douaniers. Pour Alphonse Mangly, l'objectif n'est pas de faire mal aux partenaires mais de mettre en place de nouvelles dispositions conformes aux réalités de l'économie ivoirienne. Il s'agit de trouver des solutions idoines susceptibles de pallier les insuffisances actuellement constatées. L'Etat doit prendre l'initiative de l'adaptation imposée par les réalités du terrain, explique-t-on. Contre ces professions de foi, le problème est que, aujourd'hui, les dysfonctionnements nés de ces changements font que les plateformes abidjanaises traversent de sérieuses perturbations. Les usagers de la douane que nous avons rentrés regrettent le peu d'empressement de la Direction générale à arranger cette situation qui leur cause des préjudices incalculables. En effet, les frais de magasinage et d'entreposage s'accumulent, érodant considérablement les activités de ces opérateurs économiques. Selon Moctar N'diaye, homme d'affaire malien, cette situation au Port autonome d'Abidjan va entraîner une forte baisse de son trafic en transit. Le dysfonctionnement, reconnaît un responsable du port, ne fait que creuser le déficit sur le transit. L'année dernière, le segment avait chuté de 22 %. Il estime qu'à ce rythme, il serait très peu probable que le port atteigne, cette année, le cap des 19 millions de tonnes.


Lanciné Bakayoko

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