mardi 4 août 2009 par Le Quotidien

La direction de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) a effectué du 24 au 30 juillet dernier une tournée politique dans la région des 18 Montagnes. Tout sur les secrets d'un déplacement.

Le président de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI), le Dr Albert Toikeusse Mabri, à la tête d'une forte délégation de la direction du parti, a sillonné la région des 18 Montagnes du 24 au 30 juillet dernier. Il s'agissait pour ce parti de faire la clarification et le recadrage pour une remise en ordre de bataille de ses militants suite à la crise entre le président de l'UDPCI et l'un de ses conseillers, Siki Blon Blaise. Qui laissait croire, selon le secrétaire général adjoint (SGA), Jean Blé Guirao, que les parents de Mabri l'avaient abandonné. A l'issue d'une semaine de tournée, nous nous sommes rendu compte que l'UDPCI demeure un phénomène rural dans l'Ouest montagneux. Nos objectifs ont été largement atteints.

Tel une citadelle imprenable

Tout au long de ce périple qui l'a conduit de Bangolo à Man en passant par Logoualé, Kouibly, Facobly, Sipilou, Yorodougou, Biankouma, Bin-Houyé, Zouan-Hounien, Mahapleu et Danané, le parti arc-en ciel a testé sa capacité de mobilisation. Signe de la vitalité du parti. Mais surtout, de la fidélité des populations de cette région à la ligne tracée par feu le Général Robert Guéï. Dans chaque localité, les militants et sympathisants sont sortis en grand nombre pour accueillir le successeur de Guéï. Tous voulaient voir et entendre leur fils Mabri. Il était souvent obligé de mettre le pied à terre pour satisfaire les exigences de populations qui empêchaient le cortège d'avancer. De sorte que, de simples escales se transformaient en de grands rassemblements. La palme de mobilisation est revenue à Man. Où au dernier jour de sa tournée, le président de l'UDPCI a fait le plein du stade Léon Robert. Les différents porte-paroles des
populations ne s'entouraient pas non plus de fioritures pour réitérer leur soutien indéfectible à la direction du parti conduite par Mabri Toikeusse et de révéler que l'héritage de Robert Guéï dans cette région est intact. Mieux, que le parti y est si bien installé tel une citadelle imprenable. Car, à en croire les responsables de l'UDPCI dans l'Ouest montagneux, c'est un peu plus de 70 coordinations. Soit plus de 350 sections et plus de 1750 comités de base. Or, selon eux, pour une coordination, il faut au moins 625 animateurs, c'est-à-dire, des militants qui ont des postes dans la coordination. Sans compter les militants et autres sympathisants. Des chiffres qui doivent, selon eux, décourager les déstabilisateurs. Toutes les basses man?uvres pour déstabiliser le parti et la région au profit d'autres formations politiques sont vouées à l'échec. Nous sommes un peuple hospitalier. Cela ne signifie pas le reniement de notre
héritage légué par Robert Guéï. L'Ouest est et demeure le fief de l'UDPCI, ont-ils soutenu en ch?ur. Et le président Mabri de trancher : Le fleuve reste toujours dans son lit.

Mabri-Blon :
la nécessité de s'entendre
Un cadre du parti de Guéï et non des moindres a manqué à l'appel tout au long de la tournée du président de l'UDPCI à l'Ouest. Il s'agit de M. Siki Blon Blaise, anciennement conseiller du président Mabri et superviseur des régions des Montagnes et du Bafing. Cette absence se justifie par la levée de bois vert entre les deux hommes sur la gestion des fonds du parti. Pour Blon Blaise, Mabri refuse de partager les 70 millions que le gouvernement donne au parti au titre du financement des partis politiques du pays. Selon lui, ce dernier devrait utiliser 40 millions et soutenir les responsables du parti à la base avec les 30 autres millions en vue de permettre à ceux-ci de rester mobilisés. Première pomme de discorde. Le président du conseil général de Man reproche également au président de son parti de ne pas dévoiler les moyens dont dispose l'UDPCI pour aller à une élection aussi budgétivore que la présidentielle. Estimant que les
résultats sont souvent fonctions des moyens mis. Sur le premier point, le président Mabri a été clair lors de son meeting de Man. Selon lui, les 68 millions et non 70 ne sont pas suffisants pour satisfaire l'ensemble des 8.000 responsables du parti à la base. A l'en croire, le parti compte plus de 320 coordinations, soit 1600 sections et 6000 comités de base. Si l'on doit donner 100.000 Fcfa à chaque responsable de base, cela fait plus de 800 millions par mois. Soit 9 milliards 600 millions par an. Ce qu'il trouve impensable. Où veut-on que j'enlève autant d'argent ? Ou on veut que je fasse la magie pour sortir 9 milliards de 68 millions ? Vous comprenez que c'est irréalisable, a-t-il soutenu. Soit. Mais, cela suffit-il pour que le parti s'expose ? A la vérité, si ce n'est que pour ça, Mabri et Blon doivent rapidement mettre fin à leur palabre. Et ainsi préparer sereinement les échéances électorales qui avancent à grands pas. Si
les deux hommes disent revendiquer la sauvegarde de l'héritage du Général Robert Guéï. Parce que comme on dit, si un mur n'est pas fissuré, jamais un lézard ne s'y installe. Blon Blaise soutient qu'il ne quittera pas l'UDPCI. Mabri semble ne pas être également déterminé à le radier. En un mot comme en mille, la tournée de l'Ouest aura démontré que les deux hommes n'ont pas intérêt à se battre. Car, la seule et unique victime sera le parti légué par feu le Général Robert Guéï.

José S. Koudou, Envoyé spécial
kjstephy2006@yahoo.fr

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