mardi 4 août 2009 par Le Nouveau Réveil

Excellence Monsieur le Secrétaire général
Le mardi 21 juillet 2009, par le canal du quotidien ivoirien " Le Nouveau Réveil ", nous prenions sur nous la responsabilité de soumettre à votre auguste attention des préoccupations qui nous parviennent du tréfonds du peuple ivoirien quant à la posture de votre Représentant spécial en Côte d`Ivoire, et ce, à travers une lettre ouverte.
Nous voudrions, brièvement, rappeler quelques-unes de ces préoccupations dans cette lettre ouverte qui disait, entre autres :
1. que votre compatriote M. Young Jing Choï est arrivé en Côte d`Ivoire le 20 novembre 2007 (le 29 novembre 2009, il aura donc séjourné dans notre pays pendant deux bonnes années), avec une mission précise : aider les Ivoiriens à organiser des élections libres et transparentes, ouvertes à tous, donc démocratiques ( ce qui ne fut pas le cas en octobre 2000 par la mise à l`écart de gros calibres de l`échiquier politique ivoirien de la dimension du président Henri Konan Bédié et du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara par le président de la Cour suprême, M.Tia Koné) par la certification de toutes, nous disons bien de " toutes " les étapes du processus électoral en Côte d`Ivoire. Un processus devenu irréversible et qui aura atteint son stade crucial des contentieux des listes électorales. C`est dire que plus que jamais, la Côte d`Ivoire aura besoin d`appui fort et crédible pour que les élections se déroulent dans un climat apaisé.
2. Dans la même lettre ouverte, nous soulignions que M. Young Jing Choï avait été précédé de deux autres Représentants du Secrétaire général de l`Organisation des Nations Unies (ONU) en Côte d`Ivoire qui ont échoué dans leur mission au regard de leur collusion avec le camp présidentiel. Au nom de la continuité de l`administration, M.Choï devrait s`être fait une opinion de la mission qui lui a été confiée. Le représentant du Secrétaire général de l`Organisation des Nations Unies (ONU) en Côte d`Ivoire ne devrait, assurément, ignorer l`existence des milices du camp présidentiel. Tout comme il ne saurait ignorer les jeunes, femmes et vieux " patriotes " dont le comportement belliqueux et violent est pour beaucoup dans le pourrissement de la situation sociopolitique dans notre pays. Tous les accords sur la Côte d`Ivoire ont échoué du fait exclusif des jeunes, femmes et vieux " patriotes ". Le ralentissement du processus d`identification et de l`enrôlement des populations est dû essentiellement au camp présidentiel et au parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI). Au demeurant, le président de ce parti n`avait-il pas demandé, en son temps, à ses partisans de " s`opposer aux audiences foraines par tous les moyens " ? De telles dispositions ont-elles disparu quand bien même nous notons des avancées notables dans le processus électoral ? Le jeu de l`ambivalence auquel se livre le FPI, tantôt il refuse de participer à l`identification et à l`enrôlement, tantôt il s`oppose à la Commission électorale indépendante (CEI) qui veut mettre un terme à l`opération (il faut ici saluer la droiture et la fermeté du président de la CEI qui, tenant compte des aspirations des Ivoiriens, n`a pas prorogé l`identification et l`enrôlement au-delà du 30 juin 2009, après plusieurs séances de rattrapage, d`ailleurs) incite à la prudence et à la vigilance.
3. Notre lettre ouverte disait aussi qu`au vu du travail colossal abattu par la CEI et ses démembrements que sont l`INS, la CNSI, SAGEM-sécurité : 6.500.000 personnes enrôlées sur une estimation de 8.000.000 d'habitants, y compris les Ivoiriens de l`étranger, le chef de l`Etat ivoirien a soutenu à Korhogo, " Il faut qu`on aille aux élections le 29 novembre 2009 ". Même si le " vite, vite " a disparu de la phrase " allons aux élections, vite, vite ", l`assurance donnée était telle que nul n`oserait douter de l`avènement d`élections libres et transparents, ouvertes à tous, donc démocratiques en Côte d`Ivoire, le 29 novembre 2009 ;
4. sauf, Excellence Monsieur le Secrétaire général de l`ONU, votre Représentant Spécial, M.Young Jin Choï. Ses sorties dans la presse étaient devenues intempestives, partiales et insidieusement démotivantes. Ses déclarations hasardeuses n`incitaient point à l`optimisme et à l`espoir. Bien au contraire, son discours alambiqué, à forte odeur de compromission et de collusion, a fortement déplu la Commission nationale indépendante (CEI) qui a promptement réagi : " Nous avons l`impression que le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d`Ivoire, M.Choï, mène une campagne de désinformation. Nous à la CEI, nous ne comprenons pas sa démarcheIl sème le doute dans l`esprit des gens "

Excellence Monsieur le Secrétaire général de l`ONU
Voici le contexte qui a suscité notre lettre ouverte qui, d`ailleurs, était la première du genre que nous vous adressions. Nous vous remercions de l`auguste accueil que vous lui avez, certainement, réservé. Les réactions que nous avons enregistrées, aussi bien de l`intérieur que de l`extérieur, nous comblent en tous points. Au demeurant, nous nous félicitons de ce que le jeudi 23 juillet 2009, le Conseil de sécurité de l`organisation planétaire qu`est l`ONU ait entendu l`appel du peuple de Côte d`Ivoire qui souffre depuis dix (10) ans et qui n`aspire qu`à la paix par des élections libres et transparentes, ouvertes à tous, donc démocratiques.
Le communiqué du Conseil de sécurité, du jeudi 30 juillet 2009, est à ce sujet sans ambages : " Le Conseil de sécurité des Nations Unies a accepté jeudi à l`unanimité de prolonger de six mois la mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (ONUCI) en vue du scrutin présidentiel, et a exigé que le vote ait lieu le 29 novembre (2009) "

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de l`ONU
Pour les jeunes, femmes et vieux " patriotes " du camp présidentiel, pour la société civile ivoirienne, pour les acteurs politiques ivoiriens, pour le peuple ivoirien dans son entièreté, le message est clair : l`ONU va peser de tout son poids pour l`organisation d`élections libres et transparentes, ouvertes à tous, donc démocratiques à la date indiquée du dimanche 29 novembre 2009. N`est-ce pas le souhait de tous ?
Peser de tout son poids revient à dire que l`organisation mondiale doit empêcher les pêcheurs en eaux troubles de la trempe de Hamadoum Touré de prospérer dans leur jeu malsain contre la Côte d`Ivoire. Jeu qui consiste à pondre des communiqués flous aux antipodes de l`intérêt général du peuple ivoirien.
M.Young Jin Choï aura tiré, nous l`espérons, message du dernier communiqué du Conseil de sécurité de l`ONU. Car, quand il s`agit de l`intérêt général de tout un peuple, la sagesse commande qu`on ne cède point à l`émotion, encore moins à l`émoi, en étant partial, pour assouvir des intérêts personnels.

Excellence Monsieur le Secrétaire général de l`ONU
Si nous prenons notre courage à deux mains pour vous adresser cette seconde lettre ouverte, c`est bien par considération pour la prestigieuse organisation que vous incarnez qui, par le passé, à travers les Résolutions 1633 du 21 octobre 2005 et 1721 du 1er novembre 2006, avait habitué le peuple ivoirien à cette traumatisante formule à l`approche de l`élection présidentielle : " Le président Gbagbo demeurera chef de l`Etatpour une nouvelle période finale de transition n`excédant pas 12 mois ".
Autant nous saluons le courage du Conseil de sécurité d`exiger que les élections aient lieu le 29 novembre 2009, autant nous voudrions souligner que vous prenez date avec l`Histoire car, à cette date-là, vous engagez l`ONU et toute sa crédibilité. Le peuple ivoirien sera attentif !

Denis Kah Zion

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