Regarde tes lèvres, tu fumes !
Arrêté à Abobo avec plusieurs grammes de cannabis, Badara S., coiffeur, a été conduit devant le juge vendredi. Le magistrat des flagrants délits du Plateau observe le garçon qui a 23 ans.
-Ah bon tu fumes ! s'exclame-t-il d'un ton condamnatoire.
-Non, M. le président, nie Badara.
-Regarde, tes lèvres sont noires.
Effectivement le garçon a des lèvres noires. Il est embarrassé par la remarque.
- Je n'ai rien fait, se justifie Badara. J'étais devant ma maison avec ma petite s?ur et ils sont venus m'arrêter.
-Qui ?
-Selon eux, ils seraient de la police anti-drogue (il définit le sigle)
-Tu vois, lui dit le juge, seuls les drogués peuvent définir si bien le sigle de la police anti drogue.
Badara a été reconnu coupable. Il purgera une peine de 12 mois fermes à la Maca.
L'oncle met le neveu au trou
Mince ! Kindo Moctar, toi aussi ! Après avoir détourné 1,5 million de Fcfa dans la boîte de son oncle qu'il gérait à Tiassalé, il a cru pouvoir se tirer d'affaire. Parce que c'est une histoire de famille. Eh bien, il a appris à ses dépends que l'argent relègue les liens familiaux au second plan. L'oncle a porté plainte contre lui pour abus de confiance. Ce 31 juillet aux flagrants délits du Plateau, le juge, fâché, observe l'oncle et le neveu.
-Vous ne pouvez pas régler ça en famille ?
-ça fait 2 fois qu'il fait ça, explique l'oncle.
-Mais, c'est tout de même ton neveu, lui dit le magistrat.
Après ces petites mises au point, le juge colle un mois ferme à Kindo. A sa sortie de prison, il devra rembourser intégralement la somme détournée dans la boîte de son oncle.
Le locataire fait arrêter son proprio
Le tribunal des flagrants délits du Plateau a l'habitude de recevoir les plaintes des propriétaires de maison contre leurs locataires. Cette fois-ci, T.V. a fait l'exception en traduisant son proprio devant le juge pour abus de confiance. Dogbo Gogui, 41 ans, détient sa caution de 385.000 Fcfa qu'il refuse de rembourser. La maison m'intéressait. Je l'avais déjà louée. Mais alors que j'allais renouveler le bail, il est allé détruire des installations sur les lieux , explique TV au juge. Cette maison, qui se trouve à Grand-Bassam, a donc été abandonnée par TV. Mais, lorsqu'il réclame sa caution Dogbo lui dit niet . Ce qui explique sa présence à la barre. Cependant, Dogbo a été relaxé. Selon le juge, ce ne sont pas toutes les affaires qu'on envoie à la justice.
J'ai déjà fait la taule !
A 48 ans Séry Florent a déjà été en taule et il va sûrement y retourner. Accusé d'abus de confiance, il écoute ce 31 juillet le juge des flagrants délits du Plateau. Celui-ci lit le dossier du prévenu mais ignore qu'il est récidiviste.
-Sery Florent domicilié à
Angréjamais condamné
-Si, si ! interrompe l'accusé. J'ai
été condamné en 1997 pour vol.
-Combien d'années ?
-20 jours.
-Aujourd'hui vous êtes là pour
escroquerie.
-Si, si.
-Et vous-vous êtes fait passer
pour le propriétaire d'une maison pour escroquer M.
-Oui, oui.
Séry a vendu la maison en question à 15 millions de Fcfa à M. Le jour ou M. venait prendre sa piaule, il se rend compte que la maison appartenait au frère de Séry qui est décédé. Ce dernier l'a léguée à ses enfants qui n'ont jamais eu l'intention de la vendre.
-Si vous avez suivi mon client, il n'a jamais tenté de se disculper, a plaidé l'avocat de Séry.
Séry est retourné en taule pour un an. Il devra payer à M. 15 millions de Fcfa à sa sortie.
L'acheteur de noix de cajou rentre en brousse
La société de commercialisation de noix de cajou, Génétique en a après Ba Bi Tra. Ce président de coopérative à Zuénoula lui doit 3 millions de Fcfa, selon la plainte déposée au tribunal. Vendredi, Ba Bi Tra était devant le juge pour répondre des faits d'abus de confiance. Le comptable de Génétique, A. Michel, a expliqué que Ba Bi Tra devait leur livrer 52 tonnes de noix de cajou. Il n'en a livré que 33. Il est rentré en brousse quand on a tenté de le joindre , explique-t-il au juge. Le reste de la livraison de noix de cajou vaut 3 millions de Fcfa. L'accusé précise qu'il n'en est rien. Il a travaillé avec Génétique l'année dernière et leur a livré correctement les noix de cajou. Cette année, les prix ayant grimpé chez lui à Zuénoula, il a confié l'argent à des pisteurs, ceux-ci ont disparu avec. Le procureur a estimé qu'il n'y a pas eu de contrat écrit entre les deux parties. Il est donc impossible de savoir qui supporterait les frais de dommages dans la livraison des marchandises. Ces faits ont milité en faveur de Ba Bi Tra qui a été relaxé.
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