lundi 3 août 2009 par Nord-Sud

Avec la médiation du Cheick Aïma Boikary Fofana, les transporteurs ont décidé de tourner le dos à la violence qui minait leur milieu depuis des décennies.


Les transporteurs et les conducteurs ont enterré la hache de guerre. Finies les querelles intestines, les batailles rangées, les courses poursuites à la machette dans les différentes gares routières. Ils ont fumé, samedi, à la gare routière d'Adjamé, le calumet de la paix et de la réconciliation. A en croire les acteurs du milieu, le sang qui a trop coulé du fait de la haine et des ranc?urs, fait place aujourd'hui, à la cohésion et à l'unité d'action. Cette cérémonie a bénéficié de l'onction des imams. Cheick Aïma Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des Imams (Cosim) a expliqué les vilains sentiments qui minent le transport. Les transporteurs ont été pendant plus de quarante ans victimes, l'image de la communauté musulmane, de la machine à diviser. La division n'a jamais été une force. Bien au contraire elle contribue à la régression , a-t-il mentionné, avant d'exhorter tous les acteurs du secteur à cultiver l'esprit d'équipe et de confraternité. L'heure de la réconciliation a sonné. Nous devons tous concourir à la consolidation de la paix. Et le transport constitue un pilier important de l'économie. Il est donc vital que ce secteur soit organisé pour que les acteurs puissent en tirer le meilleur profit. Cela ne peut se faire que dans la paix et la cohésion, a insisté le guide religieux. Pour Konaté Sidiki, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, la réconciliation des acteurs du transport marque la fin des querelles intestines. C'est un grand jour. Ce qui s'est passé aujourd'hui (Samedi, Ndlr) aura un écho retentissant au niveau des autres gares routières à l'intérieur du pays. La paix et l'unité doivent revenir dans ce milieu si important. D'ailleurs, nous travaillons depuis un certain temps à structurer la corporation des conducteurs , a-t-il assuré. De plus, le ministre n'a pas pris des gants pour fustiger ceux qui pensent que le président du Cosim ambitionne de faire de cette cérémonie une récupération politique. Le Cheick Boikary Fofana n'est pas ni un danger ni une menace pour la paix. Il ne travaille pas pour un camp politique mais plutôt pour la cohésion sociale, a soutenu le ministres issu des Forces nouvelles. Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d'Ivoire (Cngrci), a indiqué que le secteur des transports demeure un maillon essentiel du tissu économique. Nous ne sommes pas des va-nu-pieds. Les transporteurs ont été humiliés sans que personne ne crie gare. Pourtant, nous contribuons à hauteur de 300 milliards de Fcfa par an au budget de l'Etat. Nous n'accepterons jamais d'être les laissés pour -compte, a-t-il prévenu. Le président de la Cngr a invité tous ses collègues à l'unité d'action. Bakayoko Aboudramane, Directeur général de l'Office ivoirien des chargeurs (Oic), a renchéri : Il existe officiellement 108 syndicats de chauffeurs et 165 syndicats de transporteurs. Dans ces conditions, quel projet porteur peut-on mener? L'union est aujourd'hui une nécessité absolue pour revigorer le secteur . Ainsi, la réconciliation scellée samedi met les transporteurs au pied du mur.

OM

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