lundi 3 août 2009 par Nord-Sud

Le projet de loi sur le sport n'est pas du goût de la Fédération ivoirienne de football. S'il passait, ce serait une grande révolution dans son univers.


Professionnalisme

On ne va pas au professionnalisme aussi facilement. Sans financement, il n'y a pas de professionnalisme , dixit Jacques Anouma, le président de la Fédération ivoirienne de football (Fif). C'était jeudi au cours d'une conférence de presse improvisée au siège de la Fif à Treichville. Pour le patron du football ivoirien, il faut d'abord un financement avant de s'aventurer sur cette voie. Pourtant, il a lui-même créé une Ligue professionnelle dirigée par Sory Diabaté. Comment une Ligue dite professionnelle peut-elle gérer un championnat amateur ? Et quel est le contenu juridique de cette Ligue ? C'est donc à cette question essentielle que répondait le projet de loi relatif aux activités physiques et sportives. Si elle avait été adoptée, mercredi, elle permettrait de doter notre sport surtout le football d'un statut juridique fort et réglerait définitivement le problème de son financement. En l'état actuel des choses, la structure que dirige Sory Diabaté n'est pas professionnelle. Elle n'est également ni autonome juridiquement et financièrement. C'est plutôt une Ligue nationale de football. Si elle était pro­fes­sionnelle, le président serait élu, pas donc nommé par Jacques Anouma, mais par les clubs de football. Et ce dernier serait totalement indépendant du président de la Fif. Il aurait un siège. Il aurait une autonomie financière. La manne financière du sponsor leader reviendrait principalement à cette Ligue et aux clubs. Jacques Anouma n'aurait plus une mainmise sur cet argent. Il perdrait donc le contrôle d'une grande partie de l'argent du football ivoirien. Le patron de la Fif pose aussi le problème du statut juridique de nos clubs. Il a révélé que seuls 7 clubs sur les 14 de la Ligue 1 répondent aux critères. Si la Ligue professionnelle a un statut jurique solide, forcement elle doit amener les autres clubs à se conformer aux règles. On ne peut donc pas combattre une loi qui n'a que pour seules ambitions que le développement de notre sport en avançant de tels arguments.

Financement

Comment sont financés nos clubs ? Le plus gros souci reste la question de financement , rappelle l'homme fort de la maison de verre de Treichville. Mais à cette question, on est en droit de s'interroger sur les recettes des droits télés des matches des Eléphants (officiels et amicaux), du sponsoring, du merchandising et autres. Quel est l'apport financier de l'équipementier Puma qui a chassé Ulhsport ? Le triste constat est que notre Fif est riche mais les clubs sont pauvres. La loi sur le sport permet (enfin) d'élucider toutes ces questions. Est-ce que la Fif a réuni son comité exécutif pour débattre de cette loi ? A-t-elle réunie les clubs pour leur présenter le projet de loi ? Je suis pour qu'on revoie ensemble tous ces points. A la Fif, nous allons réfléchir et faire nos propositions , a promis Jacques Anouma. Pourtant, la Fif était bien présente aux états-généraux sur le sport à Grand-Bassam les 21,22 et 23 juillet 2008. Elle avait été conviée à toutes les étapes de ce projet de loi. Pour rappel, elle était restée muette. ..

Conclusion

Les intérêts personnels de quelques individus ne doivent pas primer sur l'intérêt général. Et selon des sources dignes de foi, Jacques Anouma a fait parler ses relations privilégiées auprès des têtes de pont d'un groupe parlementaire pour faire barrage à l'adoption de la loi relative aux activités physiques et sportives. Dommage !


Choilio Diomandé

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