jeudi 30 juillet 2009 par Notre Voie

Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD), hier à son siège à Cocody a donné sa position par rapport aux attaques réputées de Nicolas Sarkozy contre Laurent Gbagbo.
La déclaration que nous proposons ci-dessous a été lue par le porte-parole du CNRD, l'ancien ministre Eric Kahé.

Suite à la campagne d`intoxication et de dénigrement répétée du chef de l`Etat français contre la Côte d`Ivoire, ses institutions et son Président, le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) s`est réuni ce jour, à son siège, sous la direction de son président Bernard Binlin Dadié. Après des échanges riches, pertinents et fructueux entre les différentes composantes du CNRD, les conclusions ci-après ont été adoptées.

1. Les membres du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) constatent, avec surprise, que le chef de l`Etat français, le président Sarkozy, se livre depuis quelques semaines à des attaques et agressions verbales contre le président Laurent Gbagbo. Il le fait au mépris des règles élémentaires de courtoisie, de respect mutuel et de diplomatie en usage dans les relations internationales, notamment entre chefs d`Etat de pays indépendants et souverains.

2. Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) rappelle que Monsieur Sarkozy ne saurait s`arroger le titre de censeur de la politique ivoirienne, parce que la Côte d`lvoire est un Etat souverain depuis le 7 août 1960. Elle n`est donc pas un département d`Outre-Mer de la France, mais un partenaire.

3. Les membres du CNRD observent que ces propos méprisants et d`un autre âge tranchent avec le discours du CAP, en Afrique du Sud, où Monsieur Sarkozy a tenté de convaincre que le colonialisme et le paternalisme français en Afrique relevaient désormais du passé. Malheureusement, force est de constater que les dernières sorties du président Sarkozy, à Libreville et à New York, contre le président Gbagbo démontrent qu`il n`en est rien, faisant ainsi penser à une démarche démagogique.

4. Ce harcèlement du chef de l`Etat français, sans justification aucune, contre le président Ivoirien intervient au moment où nombre d`acteurs et d`observateurs de la vie politique ivoirienne avaient des raisons de croire que les relations franco-ivoiriennes étaient redevenues presque normales. En tout état de cause, du côté ivoirien, le président Laurent Gbagbo, comme il a toujours su le faire et cela de façon naturelle, a marqué son respect et sa courtoisie à l`égard de l`actuel locataire du palais de l`Élysée. Les Ivoiriens attendaient du président français une attitude réciproque.

5. Les membres du CNRD condamnent l`attitude belliqueuse du président Sarkozy, de même que ces accusations inacceptables parce que injustes et injustifiées, inutilement provocatrices, irrévérencieuses et sans fondement à l`encontre du chef de l`Etat ivoirien.

6. Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) appelle le président Sarkozy, chef d`Etat d`une nation civilisée, à plus de retenue, de sérénité et de mesure, et l`invite à l`apaisement en lieu et place des invectives, des menaces et des déclarations hostiles et intempestives. Au regard de ces menaces, les membres du CNRD mettent en garde les autorités françaises contre une répétition des évènements de novembre 2004 au cours desquels la force Licorne, non seulement s`est permis d`élever des barrages sur les deux ponts, mais a tiré à balles réelIes sur des manifestants pacifiques et tué des Ivoiriens aussi bien à l`intérieur du pays et à l`Hôtel Ivoire que sur lesdits ponts et bombardé la résidence du président de la République.

7. Le CNRD rappelle que, grâce à l`Accord politique de Ouagadougou proposé par le Président Laurent Gbagbo et les efforts conséquents déployés par tous les Ivoiriens, la fin de la crise se profile à l`horizon avec la fixation, au 29 novembre prochain, par la commission compétente, de la date du 1er tour de l`élection présidentielle. Le CNRD souhaite qu`aucune puissance ne vienne perturber le bon déroulement du processus électoral par des actes irresponsables.

8. Les Ivoiriens, qui souffrent depuis plus de 7 ans, aspirent, aujourd`hui plus que jamais, à la paix. Ils souhaitent que leurs partenaires le comprennent ainsi et les accompagnent à conforter le climat social actuel fortement apaisé, plutôt que de jeter de l'huile sur le feu et de semer les germes d`une reprise de la crise. Les liens historiques entre la Côte d`Ivoire et la France ont permis à la communauté internationale de confier à cette dernière une lourde responsabilité à travers la présence de ses troupes en plus de l`initiative qu`elle a des projets de résolution sur la Côte d`Ivoire et de son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité de l`ONU. Cette lourde responsabilité de la France en Côte d`Ivoire devrait amener ses dirigeants à un niveau de sagesse et à un sens de la mesure proportionnels au poids de cette responsabilité.

9. Les membres du CNRD renouvellent leur soutien et leur confiance au président Laurent Gbagbo et encouragent le Premier ministre, le gouvernement, ainsi que la Commission électorale indépendante (CEl), à tenir le cap afin de mener le processus à son terme heureux, dans la transparence, la rigueur et la sérénité.

10. Le CNRD invite tous les acteurs de la vie politique ivoirienne à gérer cette ultime séquence de sortie de crise avec responsabilité. L`avenir de la Côte d`Ivoire doit primer sur les intérêts personnels, égoïstes et partisans.

11. Les membres du CNRD appellent, enfin, à la vigilance de tous les Ivoiriens afin qu`ils se tiennent prêts et mobilisés pour faire échec à toute nouvelle tentative de déstabilisation et sauvegarder ainsi la souveraineté et l`indépendance de la Côte d`Ivoire et de ses institutions.

Fait à Abidjan,
le 29 juillet 2009
Les membres du CNRD

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