La sérénité n'est plus de mise à la Sotra depuis nos révélations sur la gestion scandaleuse de cette entreprise. Après le procès à nous intenté, c'est au tour de certaines victimes de la Direction Générale, d'être menacées de mort par des cagoulards.
Ce n'est un secret pour personne. La direction générale de la Sotra tente de se défaire d'un gros boulet qu'elle traîne à ses pieds depuis près de dix ans. Dans la guerre qu'elle a engagée contre votre journal " Le Mandat ", elle soupçonnerait certaines victimes de la Direction générale d'avoir livré des secrets. Lesquels d'ailleurs sont connus de tous. Hier au téléphone, des syndicalistes et agents licenciés nous ont fait état de la menace de mort dont ils sont victimes. " Nous sommes menacés de morts (syndicalistes et autres licenciés). Nous recevons des menaces de mort sur nos portables dont la teneur pour la plupart est : c'est vous qui créez des problèmes au DG. Nous allons vous éliminer?. Pour nos interlocuteurs, ces menaces récurrentes de mort ces derniers jours, ne viendraient pas d'ailleurs. Même s'ils ne le disent pas ouvertement avant d'appeler l'opinion nationale et internationale à témoin, des doigts sont pointés en direction du DG et du DRH. Car selon eux, une source bien introduite les aurait informé de ce qu'une expédition punitive se prépare à leur encontre. C'est donc à raison qu'ils attirent l'attention des dirigeants de ce pays, de la police et de la justice sur cet état de fait. Alors même que nous achevons notre communication, une foule d'agents licenciés se présentent à nos locaux. Au moment où nous mettions sous presse, il nous est été rapporté l'arrestation, à la police économique, du secrétaire général du Syntras, M. Agbonan.
Des chauffeurs sans permis de conduire
Ceux que nous recevons sont tous des ex-agents de la Sotra venus nous expliquer la situation difficile qu'ils vivent. Tous des machinistes, c'est-à-dire des chauffeurs. La raison de leur présence dans les locaux, selon leur porte parole, est que depuis leur licenciement, aucun d'eux n'a pu trouver de situation stable dans la vie active. " Nous sommes des ex-machinistes, c'est-à-dire chauffeurs. La Direction générale avait pris sur elle la responsabilité de refaire nos permis périmés. Tous les machinistes sans exception. Ainsi tous nos dossiers ont été convoyés à la Starten, structure de renouvellement de permis de conduire. Et depuis plus rien. Au niveau de ladite structure, on nous dit que la Sotra doit 60 millions et qu'on ne peut pas entrer en possession de nos permis afin de nous occuper de nos familles " plaident-ils. Plaidoyer raisonnable car sans ces permis, aucun ne peut exercer dans la vie courante son métier de chauffeur. Joint pour en savoir davantage sur cette affaire de permis, un agent de la Starten a été affirmatif. " La Direction de la Sotra nous doit 60 millions pour 2000 permis. Sans le paiement, nous ne pourrons rien faire pour les nécessiteux " nous a-t-il répondu. Un autre pan des promesses non tenues à l'égard des prestataires s'ouvre ainsi. " Nanan " Attey ne finira pas d'étonner.
K. Zéguédoua Tano