mercredi 29 juillet 2009 par Le Temps

L`emploi, les soins médicaux, la lutte contre la pauvreté, l`état des routes et la scolarisation, sont prioritairement les préoccupations des Ivoiriens sondés par Tns Sofrès. Voici ce qui explique l`inquiétude des opposants Bédié et Alassane, classés respectivement 2e avec 29% et 3e avec 28% loin derrière Gbagbo avec 43%.

L'émoi est à son comble au sein de l`opposition ivoirienne. Ce qui s`explique aisément quand on sait désormais les chiffres du sondage de Tns Sofrès rendus publics, hier, par le confrère Jeune Afrique l`Intelligent. Mais surtout quand on sait les véritables préoccupations de l`échantillon des 1000 personnes sondées. Des chiffres qui ont l`avantage de ramener à sa proportion normale l`optimisme qui faisait de chacun des deux gros candidats, Bédié et Alassane des potentiels vainqueurs, selon eux, au premier tour de l`élection présidentielle fixée à la date du 29 novembre 2009. En effet, si l`on sait désormais que ce sondage réalisé pour le compte de la société Leabond Ltd que le confrère attribue au Fpi (parti au pouvoir), donne l`avantage au Président Laurent Gbagbo avec 43% d`intention de vote devançant de très loin ses adversaires les plus sérieux, Bédié 29% et Alassane 28%. Il n`en demeure pas moins que le vrai souci des opposants ivoiriens est contenu dans les résultats de l`interrogation sur les domaines qui méritent d`être améliorés, selon les personnes sondées. Ce sont prioritairement : l`emploi, les soins médicaux, la lutte contre la pauvreté, l`état des routes et la scolarisation. Un top 5 des préoccupations de 1000 échantillons d`Ivoiriens interrogés qui scelle le sort virtuel des opposants en attendant le vote effectif. Ainsi donc pour qu`un des candidats en l`occurrence Gbagbo, Bédié et Alassane soit élu président de la République, il lui faudra nécessairement prendre en compte ou si possible satisfaire à ces cinq besoins prioritaires de ses concitoyens. Or, en la matière, seuls les faits parlent ; seuls les faits peuvent rassurer ou faire perdre la sérénité. Et la vérité, chez l`un n`est pas forcément la même chez l`autre.

Alassane Dramane Ouattara est classé 3e au classement Tns Sofrès, ce rang pourrait avoir un lien avec un passé qui continue de hanter ses concitoyens. Appelé à la rescousse d`un Etat presqu`en faillite, l`actuel président du Rdr, en trois ans ( de 1990 à 1993) en tant que Premier ministre, n`a rien eu à faire que de créer deux catégories d`enseignants avec des salaires à double vitesse ; d`imposer une politique de restriction migratoire par l`acquisition pour les étrangers Cedeao des cartes de séjours, la vente des sociétés d`Etat à un franc symbolique, jetant des milliers de familles au chômage ; etc.
Le 2e au classement, Henri Konan Bédié qui a pris les rênes du pouvoir suite au décès du Président Houphouët-Boigny en 1993, aura été le pire ennemi du petit peuple mais également des opérateurs économiques dont sa famille et ses proches deviendront des redoutables concurrents en affaires. Bédié et les siens ont jeté leur dévolu sur le négoce du riz, du vivrier, ils se sont même accaparé certains secteurs clés de l`économie ivoirienne comme la filière café-cacao, l`hydrocarbure etc., Bédié eut l`outrecuidance d`inviter ses concitoyens qui ne demandaient qu`à survivre, d`aller planter du vivrier que de passer leur temps à geindre.

Face à ce sombre tableau, les travaux ne pouvaient qu`être d`hercule pour celui qui allait diriger la Côte d`Ivoire, après la gestion des héritiers d`Houphouët-Boigny. Laurent Gbagbo, classé premier avec 43% d`intention de vote devait traduire dans les faits à son peuple l`adage qui dit qu`à c?ur vaillant rien d`impossible. Et montrer que le travail de sape de ses prédécesseurs nécessitait une réelle politique de la Réfondation. Ce qu`il entreprit, en effet, dès qu`il est élu en octobre 2000. Toujours au c?ur des préoccupations du peuple depuis l`opposition à sa prise du pouvoir d`Etat, Laurent Gbagbo déroule ses "propositions pour gouverner la Côte d`Ivoire". L`Assurance maladie universelle (Amu)- qui rejoint la 2e préoccupation des Ivoiriens (les soins médicaux)-, fleuron de sa politique sociale connaît un début d`exécution par des phases expérimentales à Soubré et à Bondoukou. Cette politique devait permettre de soigner les dés?uvrés et les moins nantis grâce au fruit du travail des riches, ceci par un système de captation ou de cotisation sur les ressources agricoles du pays notamment le café et le cacao et peut-être le coton et l`anacarde. Ce programme sera stoppé net par la rébellion en septembre 2009. Préparant la sortie de crise, le Président Gbagbo inaugure en 2008, en zone industrielle de Yopougon, la société Rougier Pharma Afrique qui fabrique les médicaments génériques à moindres coûts avec l`objectif de réduire les prix des médicaments de première nécessité. Le Fonds de développement et de soutien des produits café-cacao (Fdpcc) y détient 33% d`action. Cette politique de santé primaire est appuyée par des gros investissements. Car, la même année, le chef de l`Etat se lance dans une vaste opération de renforcement du plateau sanitaire. Coup sur coup, il équipe tous les Chu du District d`Abidjan, l`hôpital militaire (Hma) de matériel médical dont des Irm de dernière génération technologique. Une politique sanitaire qui rejoint celle de l`emploi jeune avec le recrutement de 1300 jeunes médecins à la Fonction publique et tout récemment, la prise en compte des doléances du corps médical qui a mis fin à deux semaines de grève. Dès qu`il accède au pouvoir, Gbagbo prend à bras-le-corps, le problème des employés déflatés de la Carena à qui il octroie plusieurs millions pour leur réinstallation. C`est en 2004 que l`actuel chef de l`Etat lance véritablement son programme emploi jeune sous le vocable de Fonds national de soutien (Fns). L`encouragement à l`entrepreneuriat à l`insertion des jeunes dans le tissu social en est le crédo.

Plusieurs jeunes sont ainsi formés, encadrés, financés et installés grâce aux efforts conjugués des structures comme l`Agefop et le Cepici. Tout ceci participe de la lutte contre la pauvreté (3e préoccupation des sondés). Il y a également les enseignants et infirmiers bénévoles en zones Cno qui s`apprêtaient à grossir les rangs des chômeurs et que Laurent Gbagbo a permis de réintégrer à la Fonction publique. Si l`état des route est classé à la 4e place des préoccupations des sondés, il n`en demeure pas moins un souci majeur pour le numéro un ivoirien. En attestent quelques chantiers tels que le prolongement de l`autoroute Taabo-Singrobo-Yamoussoukro très avancé, le bitumage de l`axe Boundiali-Tengréla-frontière du Mali, le bitumage à titre exceptionnel de 15 Km dans la commune de Korhogo, la construction du 3e pont d`Abidjan dont les travaux débutent bientôt, les chantiers du Grand Abidjan et récemment, la pose de la première pierre du Pont de Jacqueville, etc. En sus, il faut noter les gros efforts consentis par le Président Gbagbo dans la politique de scolarisation, 5e préoccupation des Ivoiriens selon le sondage du Tns Sofrès. L`école, les ouvrages scolaires sont devenus gratuits dans le cycle primaire, la tenue uniforme kaki supprimée. Grâce aux Conseils généraux, le nombre de salles de classe et même les cantines scolaires s`est accru tant dans les grandes agglomérations qu`en zones rurales.

Quand on a ces acquis et qu`on sait ce que les populations désirent et ce qui reste à faire à l`orée d`une élection présidentielle, on ne peut que rester serein comme l`est le Président Gbagbo candidat à sa propre succession, et travailler à parfaire les zones d`ombre. Quant aux opposants Bédié et Alassane, il ne leur reste plus qu`à croiser les doigts pour que la date du 29 novembre soit reportée à la saint glinglin dans l`espoir d`améliorer leur score dans l`imagerie populaire.

Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023