Il a été arbitre international durant une vingtaine d`années. Le Malien Sidi Becaye est aujourd`hui, instructeur Fifa. De passage à Abidjan, nous l`avons rencontré.
Votre séjour en Côte d`Ivoire répond à quoi ?
Je suis le représentant de la Fifa chargé du développement de l`arbitrage de football pour l`Afrique de l`ouest. Je suis logé auprès du bureau d`Abidjan. C`est dans ce cadre que j`ai obtenu l`organisation ce cours d`arbitrage "on gagne en Afrique avec l`Afrique".
Il s`agit de faire quoi ?
Le cours est destiné aux internationaux. Pendant cinq jours, on va parler des méthodes arbitrales pour faire en sorte qu`il y ait une harmonisation du comportement de tous les arbitres en Côte d`ivoire.
Avec du recul, quel jugement portez-vous sur vos héritiers?
ça va mieux qu`à notre temps. L`arbitrage d`aujourd`hui a évolué. Même si dans toute ?uvre humaine, il y a des imperfections.
Des reproches à leur faire ?
En fait, c`est la préparation physique qui leur fait défaut. Il faut qu`ils prennent conscience de leurs grandes responsabilités. Surtout qu`on a de grands intellectuels parmi nos arbitres aujourd`hui, qui sont très bons techniquement. L`avenir est assuré à ce niveau.
Les Européens sont-ils meilleurs que les Africains ?
Non pas forcément. Techniquement et intellectuellement, nos arbitres ont le même niveau que les Européens. Mais là-bas, les arbitres disposent de meilleures conditions de travail que les Africains. C`est la seule différence. Ce qui ne facilite pas leur tache. Sinon, les Européens ne sont pas meilleurs que nous.
La corruption dans l`arbitrage est-elle seulement présente en Afrique ?
C`est partout que ça existe la corruption. Tant qu`il y a des intérêts, la corruption va toujours exister. Malgré tous les cours qu`on donne, si quelqu`un décide d`être cupide, on n`y peut rien. Ce n`est pas avec un coup de baguette qu`on va chasser la corruption.
Des conseils à prodiguer aux arbitres ?
Je leur demanderai d`être plus consciencieux et à appréhender la grande responsabilité qui est la leur quand ils sont sur les terrains.
Interview réalisée par
Fabrice Tété