Un comité provisoire de gestion d'Ayamé a été mis en place, cette semaine, par la population à la salle des fêtes de la mairie. Ce comité est né du conflit qui gangrenait le Dandji et opposait depuis quelques mois la population au chef canton Nanan Brou Dishie II (Damo Louis) qui a été récemment chassé du trône par une manifestation populaire. Cette décision qui réconcilie le peuple Dandji et met définitivement fin au règne de Nanan Brou est le fruit de la médiation du Roi du Sanwi Amon N'douffou 5. Qui avait mandaté mercredi dernier le chef de terre d'Ayamé, M. N'guetta Dja, pour rencontrer les manifestants pour trouver une solution traditionnelle et pacifique à ce différend qui a tant duré. L'envoyé, entouré pour la circonstance, de quelques sages et du maire Aka Brou Blaise, a tenté de sauver le trône du chef canton. Mais il s'est heurté à un refus catégorique de la population, venue en grand nombre à cette rencontre. Pour montrer leur détermination, certains ont même prononcé le juron de destitution d'un chef. C'est à son corps défendant qu'il a dû abdiquer. En acceptant au nom de la paix la mise en place d'un comité provisoire de gestion du village d'Ayamé. Lequel comité ne doit excéder un an. Il est consensuel et ouvert. Il comprend les chefs des chaises, les chefs des quartiers, les notables et porte-canne désignés, les représentants des jeunes, ceux des femmes, des membres de la société civile et des cadres. Ces personnalités auront en charge de régler les litiges nés des affaires de terrains, toutes les affaires qui seront portées à leur connaissance et mener toutes les investigations nécessaires pour désigner le nouveau chef canton.
Visiblement heureux de l'issue de la rencontre, M. Ernest Tegnan, le porte-parole de la population, a rejeté en bloc les accusations de Nanan Brou Dishie II, relayées par la presse. Au cours de notre descente sur la résidence du chef, nous n'avons volé aucun sou. Encore moins aucune personne n'était armée de fusil et n'est manipulée par aucune tendance politique, a-t-il affirmé. Faut-il craindre que ce que le peuple Dandji a réussi (chasser son chef) fasse tache d'huile dans le royaume ? Surtout que certaines indiscrétions affirment que ce règlement est une entorse à la procédure traditionnelle.
Ouattara A Boubacar
Correspondant régional.