mardi 28 juillet 2009 par Le Patriote

Le sondage confidentiel effectué en Côte d'Ivoire par TNS Sofres pour Laurent Gbagbo, donne une large avance à celui-ci en vue de l'élection présidentielle de novembre 2009. Loin du partage de l'électorat en 3 tiers annoncé par les experts parisiens, le chef de l'Etat sortant obtient 43% d'intention de vote contre 29% pour l'ex-président Henri Konan Bédié et 28% pour Alassane. 1000 Ivoiriens ont été interrogés en deux échantillons dans et hors de l'agglomération d'Abidjan. Ce sont ces quelques lignes parues dans les colonnes de l'hebdomadaire français ?'Le Point'' dans sa publication de cette semaine, qui font jaser depuis quelques jours, certains journaux de la place, surtout ceux proches et / ou financés par le pouvoir en place. Peut-être ont-ils raison, ces journaux qui crient victoire avant la finale. Car, tout a priori mis à part, la structure qui a réalisé ce sondage qui donne Gbagbo vainqueur n'est pas n'importe quelle structure. Il s'agit bel et bien de la très sérieuse et crédible Société française d'études par sondages (SOFRES). Selon les recherches effectuées sur Internet, cet institut d`études marketing et d`opinion international est le leader français des études marketing et d'opinion. C'est donc à juste titre que les uns et les autres sautent de joie. Seulement voilà. Il y a eu aussi d'autres sondages de la même société qui donnaient d'autres candidats vainqueurs. Une façon de dire que ce qui fonde l'allégresse des partisans de Gbagbo n'est qu'un sondage, fut-il réalisé par SOFRES. En réalité, le débat que les Ivoiriens attendent n'est pas tant de savoir qui est vainqueur au premier tour par sondage ni qui est le ?'chouchou'' des internautes. Mais bien celui de la tenue des élections. Notamment la présidentielle du 29 novembre prochain. Et Gbagbo dont les partisans se délectent déjà d'une victoire par sondage, a un défi à relever à ce niveau. Si tant est qu'il est sûr de sa ?'victoire'' comme le dit le sondage et comme le croient ses partisans, qu'il se décide à aller aux élections. Car, quand on est premier de la classe, on ne craint pas les examens de fin d'année. Un vrai premier de la clase qui est sûr qu'il a les qualités, appelle de tous ses v?ux, l'examen de fin d'année, qui est le couronnement des mois qu'il a passés en classe. Il est même pressé que le jour tant attendu arrive pour prouver à ses voisins et amis de classe, qu'il n'a pas usurpé son rang et que l'instituteur ou le professeur ne lui attribuait pas par complaisance, les 15 / 20 ou les 19/20 qu'il était fier de brandir en classe lorsqu'on leur remettait les feuilles de devoirs. Alors qui est donc ce ?'premier'' de la classe que les ?'derniers'' poussent vers les examens et qui, de toute évidence, ne veut pas y aller. Surtout qu'avant ce sondage de la SOFRES, un certain Charles Blé Goudé avait soutenu que parmi les 6, 5 millions d'Ivoiriens enrôlés, 4 millions étaient pour Gbagbo. Avec toutes ces chances qui sont de son côté, Gbagbo devrait donner la possibilité aux Ivoiriens, seuls vrais juges, de choisir celui qu'ils jugent le plus apte à les gouverner. A moins que Gbagbo ne soit un faux premier. Surtout que dans ce pays on n'hésite point à acheter des diplômes. Surtout aussi que certains ont obtenu des diplômes sans jamais composer. Alors !

Yves-M. ABIET

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