mardi 28 juillet 2009 par Fraternité Matin

Le chef d'état-major adjoint des Fafn jette un regard sur le processus de paix et revient sur ses rapports avec Koné Zacharia.



Mon commandant, voilà un moment qu'on ne vous voit plus, qu'on ne vous entend plus. Pourquoi avez-vous disparu? et où vous cachez-vous?



(Rires). Je n'ai pas disparu de la scène. J'avais seulement quelques problèmes de santé avec mon genou. Vous savez que j'ai été opéré d'un genou en Europe et j'ai répondu à un rendez-vous de contrôle de ce genou. Puis j'ai profité de ma présence en Europe pour aller voir ma famille. C'est pourquoi on ne m'a pas vu en Côte d'Ivoire depuis quelque temps. Cela n'a rien d'une disparition.



Que faites-vous à Bamako et depuis combien de temps y êtes-vous?



Voilà exactement trois jours que je suis dans la capitale du Mali (nous l'avons rencontré dans le hall d'un grand hôtel, le 18 juillet). Comme je suis là et que le Premier ministre Guillaume Soro y est venu, je ne pouvais qu'être à son accueil et à ses côtés pendant son séjour dans ce pays frère et ami.



On vous a signalé tantôt à Ouagadougou.



Vous savez qu'on est toujours obligé de passer par le Burkina Faso pour beaucoup de choses.



Quand vous séjournez à Ouagadougou, vous arrive-t-il de rencontrer Koné Zacharia, votre frère d'armes et votre prédécesseur pour ce qui concerne la zone de Séguéla?



Non. Je n'ai aucun contact avec lui.



Pourquoi?



Parce que je ne sais pas être hypocrite. Je ne peux pas être en contact avec quelqu'un qui est contre la paix en Côte d'Ivoire. Je ne supporte pas son contact et je ne le cache pas. Du moins, tant qu'il sera contre la paix que nous recherchons. Comprenez qu'aujourd'hui, je ne marche qu'avec ceux qui sont prêts pour la paix, qui militent pour la paix, qui savent que sans la paix, rien n'est possible en Côte d'Ivoire et qui se comportent comme tels. Koné Zacharia est dans un autre registre, ne me demandez donc pas de le fréquenter. (Certains confrères ont, dans leur édition d'hier, dit qu'ayant constaté la présence de Zacharia au mariage d'un des leurs à Ouagadougou le 25 juillet dernier, Wattao a préféré sortir de la salle, ndlr).



En Côte d'Ivoire et dans le cadre du processus de paix dont vous parlez, il y a eu la passation des charges entre les commandants de zone et les préfets. Mais depuis, les Ivoiriens ont l'impression que cela n'a été que symbolique et le corps préfectoral dit qu'il n'a toujours pas les pleins pouvoirs



De quels pleins pouvoirs les préfets parlent-ils? Ils ont l'administration. Les com'zone ne gèrent que la sécurité. Ainsi, vous ne verrez pas un commandant de zone signer un document administratif, quel qu'il soit. Je ne sais donc pas de quel pouvoir ils parlent. A moins qu'ils ne veuillent nous chasser maintenant. En tout cas, s'ils veulent nous chasser, alors qu'ils le disent (rires). Nous sommes aux ordres des préfets. Moi personnellement, j'ai demandé à tous mes éléments de se mettre aux ordres du préfet. Nous faisons tout ce qu'il demande. Je dis qu'il faut qu'on aille lentement et sûrement pour ne pas déraper.



Le processus de paix, c'est aussi l'opération d'identification des personnes et d'enrôlement des électeurs. Quel commentaire faites-vous de la fin de cette opération qui a fait couler



beaucoup d'encre et de salive?



Vous savez, même si l'on décide de relancer cette opération pour six mois encore, il y aura toujours des retardataires. C'est pourquoi il faut accepter qu'elle ait effectivement pris fin le 30 juin. On ne doit pas faire de débat autour de cela. Il faut qu'on avance pour que d'autres étapes suivent pour conduire la Côte d'Ivoire à l'élection présidentielle que tout le monde attend.



Comment voyez-vous l'avenir du processus de paix dans son ensemble?



Le processus de paix a un avenir radieux. Je pense que nous, les Ivoiriens, de quelque bord que nous soyons, avons compris que la guerre n'est pas la solution pour notre pays, la Côte d'Ivoire. Nous sommes véritablement sur le chemin de la paix depuis l'Accord politique de Ouagadougou. Il faut y demeurer, quoi qu'il arrive. Que les hommes politiques mettent balle à terre et comprennent que nous n'avons plus besoin de coup de feu en Côte d'Ivoire.



On raconte à Abidjan que vous voulez marier Mati Dollar



Il n'en est rien. Ce sont des rumeurs. Moi, je suis déjà marié. Des hommes du show-biz et des journaux ont voulu peut-être faire bouger leurs affaires. Sinon, il n'y a rien de vrai dans cette information.



Entretien réalisé à Bamako par Pascal Soro
Envoyé spécial

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