mardi 28 juillet 2009 par Fraternité Matin

Un atelier sur l'élaboration d'un document de politique et de plan national s'est ouvert, hier.



La Côte d'Ivoire n'a pas ratifié des textes fondamentaux en matière de santé et sécurité au travail. Elle n'a pas, non plus, de mécanisme de révision des textes en vigueur, ni de dispositions relatives à la surveillance des travailleurs.



De ce fait, peu d'entreprises s'acquittent de certaines obligations. Notamment les rapports annuels des services médicaux, le programme annuel de prévention. Et cela par négligence, par ignorance ou par mépris. Les travailleurs, n'étant pas suffisamment formés, ne jouent pas leur rôle de contre pouvoir. Ces révélations ont été faites, hier, au Bit par le Pr Bonny J.S du département de la santé au travail, qui est intervenu sur les faiblesses du dispositif national en matière de santé et sécurité au travail.



C'était à l'ouverture de l'atelier sur les états généraux de sécurité et santé au travail ; l'élaboration et l'adoption d'un document de politique nationale et d'un plan national de sécurité et santé au travail. Selon le directeur général du travail, Bollou Bi Djéhifé, qui représentait le ministre de la Fonction publique et de l'emploi, Hubert Oulaye, le coût de réparation des accidents du travail de 2002 à 2007 est estimé en moyenne à 1 564.000.000 de FCfa. Les statistiques de la Cnps situent, a-t-il dit, sur les enjeux d'une politique et d'un plan de sécurité et de santé au travail pour un pays en développement comme la Côte d'Ivoire. Parce que l'on dénombre chaque année dans le secteur privé informel, en moyenne 7500 accidents du travail avec arrêt, dont 1200 accidents graves, 03 mortels et 71 034 jours d'incapacités.



Concernant les maladies professionnelles, la Cnps a reconnu, de 2004 à 2008, 52 maladies professionnelles indemnisables et 204 maladies à caractère professionnel, a-t-il revélé. Il a également déclaré que depuis 40 ans, la Côte d'ivoire dispose d'une liste de seulement 42 maladies professionnelles indemnisables, qui ne prend pas en compte les maladies récurrentes comme les troubles musculosquelettiques. M. Bollou Bi Djéhifé a par ailleurs indiqué que ces chiffres lourds de conséquences interpellent aussi bien le gouvernement que les employeurs, les travailleurs et l'ensemble de la population ivoirienne. Car c'est le développement du pays qui est en jeu à travers la baisse de la productivité des entreprises due à ces accidents du travail et des maladies professionnelles dans le secteur privé formel sans compter ceux de l'économie informelle qui regroupe près de 90% des actifs. Aussi a-t-il exhorté les participants à l'atelier à s'investir activement afin que soient trouvées des solutions idoines à la problématique de la sécurité et santé au travail dans le pays. Le prof Yéboué-Kouamé, directeur de la santé et sécurité au travail, a indiqué que cet atelier est une initiative du Bit pour améliorer la culture de prévention en matière de santé et sécurité au travail. La clôture des travaux aura lieu mercredi en présence du ministre Hubert Oulaye.



Marie-Adèle Djidjé


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