mardi 28 juillet 2009 par Fraternité Matin

Hâtons le pas. Allons à pas de géant, mais sans précipitation, car il s'agit de faire revivre la Côte d'Ivoire, a déclaré, hier à la Fondation Félix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix, le Premier ministre au terme du séminaire gouvernemental. De fait, Guillaume Soro a exprimé sa satisfaction quant aux conclusions auxquelles est parvenue la rencontre gouvernementale. La résolution est prise. L'action est amorcée. Poursuivons la mise en ?uvre de l'Accord (de Ouagadougou) dont nous venons de clarifier les termes, s'est-il félicité. Il n'empêche pas que le chef du gouvernement a appelé les ministres et tous les partenaires au développement à s'armer de patience, de pédagogie et de psychologie pour traduire dans les actes les mesures que les assises ont arrêtées pour matérialiser l'Accord. Si nous nous armons de courage, a fait observer M. Soro, nous parviendrons, avec l'aide de notre bonne foi, à réaliser ce qui paraissait impossible il y a seulement trois mois (la paix et la réconciliation des Ivoiriens. Ndlr). Mais l'impossible peut devenir aisé à l'homme, quand il est conscient du caractère absolument nécessaire de ce qu'il doit entreprendre. Réalisons l'impossible, parce que nous en avons la capacité et que la Côte d'Ivoire en a grand besoin.
Se félicitant qu'ils se soient approprié l'Accord, il a demandé aux membres de son gouvernement d'être solidaires dans son application. Et de tout mettre en ?uvre pour amener l'ensemble des Ivoiriens à y adhérer. Le locataire de la Primature a, dans cette perspective, solennellement invité les médias à accompagner la marche de la paix, en tout cas, à ne rien dire ni écrire qui entrave le processus en cours et la restauration de la paix. Pour lui, la solidarité au sommet de l'Etat est déjà en marche. Le message du Chef de l'Etat, délivré au début de nos travaux par le Secrétaire général du gouvernement, confirme que la Côte d'Ivoire réunifiée parle à présent d'une seule et même voix, s'est réjoui Guillaume Soro. D'ailleurs, il a précisé que les conclusions des travaux du séminaire ne seront mis en ?uvre qu'après correction et adoption en Conseil des ministres. Il a particulièrement salué la participation effective des généraux Philippe Mangou et Soumaïla Bakayoko respectivement chefs d'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) aux assises de la capitale politique et administrative. M. Soro s'est également félicité des encouragements des partenaires au développement qui y ont pris part.

Le Premier ministre met en garde contre tout blocage

Le Premier ministre a averti hier, à Yamoussoukro, que la non résolution d'un seul des problèmes identifié par l'Accord de paix de Ouagadougou n'ira pas sans dépeindre sur l'ensemble du processus de paix. J'insiste particulièrement, a indiqué Guillaume Soro, sur la nécessité d'une approche participative et globale du programme de sortie de crise même si celui-ci est décliné en projets spécifiques dont la mise en ?uvre relève d'acteurs distincts. Il existe, en effet, une interrelation telle entre la conduite de ces différents projets que le moindre blocage peut occasionner le ralentissement, voire le gel de l'ensemble du programme. Le locataire de la Primature ouvrait, à la Fondation Félix Houphouet- Boigny pour la recherche de la paix, le séminaire gouvernemental. A cette occasion, M. Soro a rappelé les principales composantes de sortie de crise telles que définies par l'Accord de Ouaga et qui sont : l'identification générale des populations et le processus électoral, la refonte des forces de défense et de sécurité, la restauration de l'autorité de l'Etat et le redéploiement de l'administration et la consolidation de la paix, de la cohésion sociale, de la sécurité et de la libre circulation des personnes et des biens. Pour parvenir à une paix durable et définitive, a recommandé le Premier ministre, nous devons avoir à c?ur de trouver des solutions justes et adéquates aux motifs de la discorde que constituent ces points.
Devant la totalité des ministres (Dosso Moussa et Youssouf Soumahoro sanctionnés) et en présence d'un aréopage de partenaires au développement, le Premier ministre a appelé le séminaire à penser des stratégies et des modes opératoires avec les moyens les plus adaptés pour permettre une bonne identification des Ivoiriens, pour redéployer l'administration sur l'ensemble du territoire national, pour mener à bien la restauration et la refonte des forces de défense et de sécurité, pour favoriser la réinstallation et la sédentarisation des populations et pour ressouder le tissus social fortement déchiré. Guillaume Soro a indiqué que le retour de la sécurité en Côte d'Ivoire reste l'une des premières conditions pour une sortie de crise réussie. Car, a-t-il expliqué, les élections, la libre circulation des personnes et des biens, le redéploiement de l'administration passent par une sécurité améliorée. En outre, le chef du gouvernement a averti que la réussite des mesures à mettre en ?uvre pour traduire l'Accord de Ouaga dans les actes est conditionnée au retour de la confiance entre les Ivoiriens et de la cohésion sociale. Aussi, a-t-il invité le gouvernement à élaborer des instruments de consolidation de la paix et de la cohésion sociale, conditions indispensables à l'adhésion des populations au processus de paix. Pour M. Soro, le financement du plan d'action qui sortira de la rencontre de Yamoussoukro est aussi important que la volonté politique qui l'a accouché. C'est pourquoi il a appelé les assises à examiner, de façon rigoureuse et réaliste, les possibilités de financement sur fonds propres et la part à mobiliser auprès de nos partenaires internationaux.

Pascal Soro
Envoyé spécial à Yamoussoukro

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023