lundi 27 juillet 2009 par Le Mandat

Membre fondateur du Front Populaire Ivoirien, Diabaté Samouka a connu l'exil apres avoir déchiré le pacte qui le liait à ce parti et crée le Parti Africain Contre l'Injustice (PACI). Revenu au pays il y a quelques mois, il remet sur pied sa formation politique et annonce les couleurs. De son ancien amour avec Laurent Gbagbo et le FPI. De ses nouvelles ambitions. De ce qu'il pense des joutes électorales à venirSamouka parle et parle.


M. Diabaté SAMOUKA, pouvez-vous présenter votre parti politique ?

Le parti Africain contre l'Injustice a été porté sur les fonts baptismaux en 1993. Il a pour plate forme revendicatrice l'instauration de la justice parce que sans justice il n'y a pas de démocratie


Aussitôt avez vous fondé le PACI en 1993 que vous êtes parti en exil et vous revenez au pays plus de 15 ans après. Qu'est ce qui explique cela ?

Je voudrais d'abord dire que ce n'est pas volontairement que je me suis exilé, j'y avais été contraint. Deux ans après la mort du Président Houphouët Boigny, j'ai été contraint de partir parce que le climat était devenu délétère. J'ai donc décidé de partir et de mieux observer de loin ce qui se passait dans le pays et réfléchir à l'orientation à donner au parti .


Vous avez choisi de revenir au pays à un moment où le pays bout d'incertitudes.
Effectivement, on peut penser que j'arrive au moment ou le pays est sur des braises mais il y a tout de même une lueur d'espoir d'autant plus qu'on tend vers des élections le 29 novembre prochain. Et je pense que ces élections-là seront l'une des élections les plus transparentes en Afrique. Puisque quand vous remarquez les différents rapports, ce sont les élections les plus chères. Donc tout est mis en ?uvre pour les réussir et pour un acteur politique qui se veut sérieux, ce serait injuste de rester hors de cette mouvance. C'est pour cette raison qu'à la demande de certains amis fondateurs du parti, je suis revenu pour relancer le parti.


Où étiez-vous tout le temps de votre exil ?

Certes, j'étais basé à Dakar au Sénégal mais j'ai beaucoup voyagé. J'ai fais l'Afrique, j'ai fais plusieurs pays d'Amérique et d'Europe pour repondre à l'invitation de certains partis politiques. Je suis donc revenu avec cette somme d'expérience pour la mettre au service de mon pays. Mais, il ne faut pas oublier qu'avant tout cela, j'ai été membre fondateur du FPI et nous avions été amené à affaiblir le PDCI RDA. Au plan professionnel, je suis expert au développement. J'ai donc les capacités et les atouts pour redresser ce pays et le conduire vers la prospérité.


A peine avez-vous crée le PACI, votre parti politique, que vous êtes allé en exil et votre première manifestation après votre retour au pays a drainé un monde fou. Comment expliquez vous cela ?

C'est la sincérité du discours de l'Homme politique qui peut attirer des militants et des sympathisants et j'ai toujours eu un discours franc et honnête dans tout ce que je fais parce que pour moi, il faut faire la politique autrement. C'est certainement ce qui crée l'engouement des populations autour de nous.


Pouvez vous rappeler les raisons de votre rupture d'avec Laurent Gbagbo, votre colistier au FPI aux premières heures de cette formation politique ?

Je l'ai plusieurs fois expliqué, mais la répétition étant pédagogique, je ne me lasserai pas d'en parler pour éclairer les lanternes à chaque fois que la nécessité se fera sentir. Ceci étant, je dirai que le FPI est arrivé à un bon moment où les ivoiriens avaient besoin de changement parce qu'à cette période là, on sentait que le pays allait mal. Malheureusement, tout l'espoir qu'on avait placé en nous, je veux dire en ce parti, a vite été déçu. J'ai senti très vite qu'il y a eu une déviation au plan idéologique et de la gestion des hommes. Vous savez, ce sont deux choses différentes ; quand le monsieur lui-même se comporte comme un homme de la rue, ça pose problème parce qu'il n'est pas crédible. Donc, c'est cet ensemble de faits qui m'ont amené à me séparer de Laurent Gbagbo et le FPI et l'histoire m'a donné raison parce que quelques années après, Bamba Moriféré est parti, Kalifa Touré est parti, Don Mello qui est aujourd'hui au BNET était parti La liste est longue et donc l'Histoire m'a donné raison et elle continuera à me donner raison puisque de 2000 à nos jours, le FPI n'a posé que des actes regrettables qui ne resteront pas impunis.


D'aucuns pensent que la présidentielle à venir sera l'élection de tous les dangers dans la mesure ou chacun des trois principaux candidats, notamment Gbagbo, Bédié et Ouattara, annonce sa victoire avant l'ouverture des hostilités. N'est ce pas le signe avant coureur d'affrontements à venir ?

C'est très évident, on a 2 gros candidats et un demi candidat


Qui, des trois, est le demi candidat ?

Je l'ai dis et je le répète, le FPI ne peut pas battre le PDCI et le RDR ; mathématiquement, ce n'est pas possible. De deux, pour revenir à votre question, il faut s'attendre à une situation post-crise extrêmement difficile. Et déjà, Bédié et Ouattara qui mobilisent beaucoup de monde ne peuvent concevoir une victoire du FPI, ça c'est clair ! Ce qui est juste, c'est que c'est le PDCI et le RDR se retrouvent au second tour et le FPI joue l'arbitre. Il est quasiment impossible de concevoir que le FPI se retrouvera au second tour, à plus forte raison, penser qu'il va gagner les élections.


Qu'est ce qui fonde en vous cette conviction ?

On n'a pas besoin d'être un devin pour savoir que l'électorat du FPI tourne autour de 15 à 16 pour cent de l'électorat d'ensemble. Ceci, pour répondre à Blé Goudé qui proclame, à moins qu'il n'ait fait un enrôlement parallèle qu'il y a 4 millions d'enrôlés pour Gbagbo. En réalité, ils ont peur, ils sont donc habités par la peur et tout cela est fait pour requinquer leur moral.


S'il y avait des alliances à faire dans la perspective de la future présidentielle, pour qui roulerez vous ?

Bon, il faut dire que plus d'une fois la question a été au centre du débat au sein du parti et la plupart des jeunes du parti ont porté leur choix sur une personne, mais je voudrais que ça sorte des jeunes eux-mêmes.


Pourquoi ce sont vos jeunes qui se prononcent sur le sujet ?

Tout simplement parce que notre parti est constitué de près de 80 pour cent de jeunes et en tant que démocrate, je ne peux que m'incliner devant le choix de cette majorité là.. Mais comme je le disais tantôt, il y a un penchant pour une personnalité politique qui n'est autre que l'ex premier ministre, Charles Konan Banny. Parce qu'ils jugent qu'au plan charismatique et intellectuel, il est un bon repère. Il ne faut pas aussi oublier le fait qu'il est un des rares leaders politiques à n'avoir jamais été impliqué dans des malversations de quelque nature que ce soit. En outre, Charles Konan Banny est une valeur intellectuelle reconnue au plan international. Vous savez, j'ai fais une dizaine d'années à Dakar, ce qui m'a permis de le connaître, et à avoir une claire idée de son pragmatisme. L'un mis dans l'autre, Charles Konan Banny est un monsieur qui peut conduire notre pays vers la prospérité.


Avez-vous déjà mené des démarches dans le sens de votre rapprochement avec lui ?

Non, pour le moment, aucune démarche n'a été menée dans ce sens surtout que nous savons qu'il fait partie d'un parti qui est le PDCI RDA.


La présidentielle est prévue pour le 29 novembre prochain. Selon vous est ce que cette date est tenable ?

Ce qui est souhaitable, c'est qu'il y ait les élections le 29 novembre comme prévu pour qu'on sorte les ivoiriens de la souffrance, de la pauvreté et de la fatigue. Il faut que l'élection se tienne le 29 pour que les ivoiriens aient un nouveau président qui pourra donner un souffle à la nation. Vous savez, depuis un moment, on prend pour référence le Ghana, le Mali, le BurkinaC'est lamentable, c'est terrible !

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