samedi 25 juillet 2009 par Le Temps

La population autochtone d'Anono (Riviera), n'entend pas se laisser faire, dans le conflit foncier qui l'oppose à M. Tiémoko Coulibaly Yadé, Ex-directeur général de la Sgbci et actuel Pca de Brvm. Pour se faire entendre, ils ont tenu un point de presse, à la maison de la notabilité dudit village, hier vendredi.

C'est par la voix de Akué Nanan Jean François, président du comité de crise foncier, que la notabilité d'Anono, au grand complet, a tenu à se confier à la presse, hier, à la maison des chefs. Cette conférence fait suite à la destruction de 3 villas bâties sur une parcelle de 1432 m2 par Tiémoko Coulibaly Yadé, dans la nuit du 13 au 14 février et celle du 4 au 5 juillet 2009. Causant d'énormes préjudices aux fils du village. Le conférencier qui a énergiquement protesté contre les agissements du sieur Yadé et mis en garde ce dernier contre ce qui pourrait arriver, a d'abord rappelé l'histoire foncière du village. En effet, la communauté villageoise d'Anono a signé avec le gouvernement ivoirien, un protocole d'accord le 9 février 1970 portant sur la cession, d'une partie de ses terres pour la réalisation du projet touristique de la Riviéra. En contrepartie, l'Etat a pris l'engagement de favoriser l'extension du village d'Anono sur une superficie de terrain égale à 6 fois la superficie actuelle, en protégeant les droits des villageois. Mais hélas sur un engagement de 710 hectares promis, seulement 190 ont effectivement été rétrocédés à Anono. Pis, le plan de lotissement, préparé en 1980 n'a toujours pas été approuvé par l'Etat. C'est pourquoi, les notables du village demandent instamment à l'Etat de Côte d'Ivoire de prendre des mesures pour assurer la sécurisation foncière d'Anono, en vue d'éviter que la population ne soit exposée à la spoliation de ses terres. Pour en venir au conflit avec Tiémoko Coulibaly Yadé, le conférencier a dénoncé le fait que le concerné ait usé de man?uvre, de manipulation et de tromperie sous le ministre Tiapani pour tenter d'obtenir la propriété de cette parcelle qui ne lui appartient pas. Du moment que les populations se sont formellement opposées les 3 et 10 septembre 1996, à cette acquisition frauduleuse. Qui a du reste été sanctionnée par une mesure du ministre Abouo N'Dori Raymond, qui a fait droit aux revendications des populations en rétirant, par arrêté 00147/Mcu / Sdu/ Bai/ An/ As du 21 févier 2003, ladite parcelle au sieur Tiémoko Yadé et en prononçant son retour au domaine privé de l'Etat. Et malgré les recours de ce dernier, le président de la Cour suprême l'a débouté. Aussi la notabilité d'Anono, a-t-elle, par la voix du conférencier protesté contre le fait que M. Yadé soit, de nouveau, parvenu à user de tromperie pour procéder à la démolition de 3 maisons sur le site en question. Le comité de crise qui, par le truchement de son avocat, Me Octave Marie Dablé, a saisi la justice pour la réparation des préjudices subis, au terme d'une expertise immobilière qui sera menée, entend donner la réplique méritée à Tiémoko Yadé, dans le respect des lois et l'ordre public. Toutefois, les notables ont averti qu'ils ne supporteront pas plus longtemps les provocations de leur agresseur qui a, par les voies détournées, requis illégalement la force publique pour commettre des voies de fait. Les sages d'Anono demandent donc aux autorités administratives et judiciaires de mettre fin aux actes de Tiémoko Yadé. Pour éviter un éventuel soulèvement. En colère, ils ont conclu, en prenant le gouvernement et l'opinion à témoin : "Nous n'accepterons pas de devenir comme les Indiens d'Amérique sur nos propres terres".

K Kouassi Maurice

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