vendredi 24 juillet 2009 par Nord-Sud

Le secrétaire général de l'Onu a présenté hier son 21ème rapport sur la situation en Côte d'Ivoire. Ban Ki-moon a mis le doigt sur les obstacles qui séparent encore le pays de l'élection présidentielle du 29 novembre.


Plus que jamais, la pression se fait forte sur la Commission électorale indépendante (Cei). La structure dirigée par Mambé Beugré Robert n'a pas échappé hier, au jugement critique du secrétaire général de l'Onu qui présentait au Conseil de sécurité son 21ème rapport sur la Côte d'Ivoire. La Commission électorale indépendante continuera probablement de rencontrer de très importants problèmes logistiques et opérationnels au cours des prochaines phases du processus électoral, notamment la production et la distribution des cartes d'électeurs , a noté Ban Ki-moon. Le secrétaire général a informé le Conseil de ce qu'à la date du 18 juillet, seulement 18 centres départementaux de traitement des données biométriques étaient pleinement opérationnels. Ban Ki-moon a aussi appelé à la publication, sans délai, d'un calendrier consensuel et réaliste pour l'exécution des dernières tâches devant conduire aux élections, notamment la publication des listes provisoire et définitive d'électeurs. Le secrétaire général a accru la pression sur les parties ivoiriennes en indiquant qu'en cas de non respect de la date du 29 novembre, elles pourraient perdre la bienveillance et la confiance de leurs partenaires internationaux. Selon ses recommandations, le mandat de l'Onuci (Opération des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire) sera reconduit pour six mois. Ce rapport marque sans doute une rupture. Car, il dénote d'une certaine exaspération face aux tâtonnements de la Cei. Il y a quelques jours, le représentant spécial de Ban Ki-moon à Abidjan avait abandonné le langage diplomatique sur la question. Au sortir d'une audience avec le chef de l'Etat à Yamoussoukro le 12 juillet, Young Jin Choi avait exprimé ses préoccupations sur les défis de nature technique, de gestion et de planification , qui restaient à relever avant la tenue du premier tour de la présidentielle. C'est un défi à ne pas sous-estimer. Le processus d'identification qui était censé durer 6 semaines a duré effectivement 9 mois et 2 semaines. Seulement à cause des raisons techniques et de gestion , avait rappelé M. Choi. Un vrai carton jaune diplomatique à la commission chargé des élections. D'autant que la mission onusienne n'avait pas compté son soutien à ladite commission (Logistique, groupes électrogènes, encadrement,). Avant de boucler son rapport, le patron de l'Onuci a révélé qu'il attendait toujours de la Cei un chronogramme électoral détaillé. C'est finalement mercredi que ce chronogramme a été rendu public. En définitive, il apparaît bien que même si le rapport présenté hier au Conseil de Sécurité ne l'énonce pas ouvertement, l'Onu vient de sanctionner la Cei pour son manque de planification et d'organisation. Et, l'organisation met en garde contre les conséquences de ces défaillances sur le respect de la date du 29 novembre. Précision : au sortir de son audience avec le chef de l'Etat, M. Choi avait décerné un satisfecit à l'exécutif pour avoir relevé les défis politique et financier.


Kesy B. Jacob

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