vendredi 24 juillet 2009 par Fraternité Matin

Vavoua est une ville située en plein c?ur de l'ex-rébellion et encore redoutée du fait de la persistance de quelques poches de résistance. Cependant, cela n'a en rien entamé la témérité de Nanan Yao Boniface, président de l'Union nationale des planteurs de café-cacao de Côte d'Ivoire (Unpcc-CI). Qui effectue depuis quelques semaines déjà, de la part du Président Laurent Gbagbo, une vaste tournée de remerciement aux planteurs baoulé des zones forestières. Eux qui se sont rendus massivement en janvier dernier à Mama, pour lui exprimer leur indéfectible attachement, eu égard à ses importants efforts au profit des acteurs de la filière café-cacao. A la tête d'une forte délégation composée notamment des chefs Yoman et Krah de la communauté baoulé de Daloa, Nanan Yao Boniface s'est rendu le 17 juillet à Vavoua, puis en pleine nuit, dans le gros village appelé Plateau. Ils étaient face aux planteurs baoulé venus massivement des communes voisines, des villages, des campements et hameaux les plus inaccessibles de Vavoua.




Cette rencontre qui a eu lieu au foyer Koné Zakaria de cette commune, a été l'occasion pour M. Yao Sossié Jean, secrétaire général de la préfecture de Vavoua, de saluer les efforts inlassables de Nanan Yao Boniface au profit des planteurs des zones forestières. Il a, en outre, félicité ces derniers qui, malgré la guerre et les difficultés endurées, ont continué à produire afin que la Côte d'Ivoire reste debout.




Pour leur part, MM. Troli, leader de tous les chefs de Vavoua, et Lonzo Lazare, leader central de la communauté baoulé, ont dit un grand merci au président de l'UnppCI et à sa délégation dont la visite permet aux producteurs d'être au même niveau d'information que leurs homologues des autres villes qui n'ont pas été touchées par la crise.




Au nom de tous les planteurs, M. Assalé a profité de cette visite inespérée de Nanan Yao Boniface, par ailleurs 2e vice-président du Conseil national des sages de la filière café-cacao, pour faire quelques doléances. Notamment le financement des coopératives et leur équipement afin de mieux encadrer les planteurs pour la future campagne. Quant à Kouassi Amenan Agathe, présidente de la coordination des femmes, elle a souhaité l'acquisition de camionnettes de pré-collecte et de camions -remorque afin de ramasser toutes les productions des campagnes futures pour les acheminer directement sur Abidjan. Ce qui éviterait non seulement de subir la loi des acheteurs véreux qui prospèrent dans la région de Vavoua, mais en plus permettrait de mettre fin à la fuite du cacao et du café ivoirien vers les pays limitrophes qui sont devenus exportateurs de ces deux produits de rente, à la faveur de la crise ivoirienne. Dame Amenan Agathe a également insisté sur la misère dans laquelle vivent les femmes depuis le début de ladite crise. C'est pourquoi elle a demandé à l'envoyé du Président Gbagbo de mettre à leur disposition, des broyeurs de manioc et un fonds pour le financement des activités commerciales des femmes de Vavoua.




Vous ne pouvez pas imaginer notre joie en ce jour. Parce que depuis le début de la guerre, nous nous sentons abandonnés et orphelins. Car aucun de nos chefs n'est venu s'enquérir de nos nouvelles. Dites merci au Président Gbagbo pour cette marque de considération qui nous redonne espoir. Nos biens ont été emportés, certains ont encore leurs maisons et leurs plantations occupées. Pour les plus chanceux qui continuent de produire, le kg de leur cacao s'achète à 200 Fcfa au maximum. Et nous ne savons pas à qui nous plaindre. Quand tu décides d'aller jusqu'à Daloa pour le vendre, tu paies en frais de route, le double de la valeur de ton produit. Dites au Président et au Premier ministre que nous souffrons, nous sommes ruinés, a confié, la gorge nouée, l'un des planteurs venus de Pélézi. Avant de crier haut et fort : Nous prenons l'engagement d'?uvrer pour la victoire du Président Gbagbo dans tous les villages et campements. Mais dites-lui de ne pas nous oublier. Revenez très souvent, Nanan, pour nous voir pour que nous ne nous sentions pas abandonnés.




Nanan Yao Boniface a, pour sa part, traduit toute sa compassion et celle du Président Gbagbo aux planteurs pour tout ce qu'ils ont dû subir du fait de la guerre. On ne peut pas remuer le couteau dans la plaie pour éviter de réveiller de tristes souvenirs. Essuyons nos larmes et pensons à l'avenir qui nous promet des jours plus radieux. Ne nous jetons pas la pierre l'un à l'autre, bien au contraire, asseyons-nous, réfléchissons et tenons-nous la main pour rebâtir la Côte d'Ivoire, a-t-il indiqué. Puis il a fait savoir aux producteurs que la politique n'est rien d'autre que la saine appréciation des réalités du moment. Cette réalité, c'est la recherche du bien-être et du développement individuel et collectif. Chose à laquelle s'attelle le Président Laurent Gbagbo pour les planteurs depuis son arrivée au pouvoir, selon lui. Notamment en leur remettant la filière. Malgré la mauvaise gestion de ses dirigeants, le Président, a-t-il indiqué, vient d'acquérir plus de 80 engins pour les routes, tandis qu'un vaste projet d'hydraulique villageoise va débuter sous peu afin que les planteurs, où qu'ils se trouvent, aient de l'eau potable. Faites confiance à Gbagbo car c'est pour tous ces problèmes qu'il m'a dépêché auprès de vous. Nous sommes des planteurs, et nous sommes dans les forêts pour le café et le cacao. Notre seul souci, c'est l'achat de nos produits à bon prix. Sachons donc faire de la politique. Nous devons être derrière celui qui a de la considération pour nous et qui ?uvre pour notre bonheur, c'est tout. Car en vérité, je vous le dis, les choses ont changé. On ne peut plus soutenir un candidat simplement parce qu'il est du même groupe ethnique que nous. Nous devons suivre nos intérêts, a conseillé le président des chefs baoulé de Côte d'Ivoire.




Quant à la mévente des produits et la fuite du cacao vers les pays voisins, Nanan Yao Boniface a fait savoir aux planteurs que ces problèmes cruciaux seront transmis au comité des sages et au comité de gestion afin que des solutions y soient rapidement trouvées. Car l'économie de la Côte d'Ivoire en dépend.




N'Dri Célestin

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