lundi 20 juillet 2009 par Le Temps

Ce n'est plus un secret. Entre le président de l'Udpci, Albert Mabri Toikeusse, et Siki Blon Blaise, chargé de la Région des Montagnes, c'est le désamour. Qui sortira victorieux de ce duel à mort ?

Le parti arc-en-ciel de Côte d'Ivoire est dans la tourmente. Le bon ton qui le caractérisait n'habite plus ses héritiers. Depuis la disparition de l'enfant de Kabacouma, son parti (Udpci) vit au rythme des crises de personnes. La dernière, c'est celle ouverte entre le président Mabri et son superviseur général des 18 montagnes, Blaise Blon Siki. En décidant de suspendre le président du conseil général de Man de toutes les activités politiques. Et ce, jusqu'à nouvel ordre. Le président Mabri a-t-il analysé les conséquences de cette décision ? Oser, dit-on, c'est prendre des risques. Mais il y a des risques sur lesquels on ne parie même pas. En politique, il y a des symboles qu'on ne dérange pas. Nul n'est censer ignorer que le député maire de Sangouiné fait partie des rares "symboles" que compte l'Udpci, après la mort de son père fondateur. Qui tenait à bout de bras ce parti. " Je retire, avait indiqué récemment Blon Blaise, ma confiance et mon soutien à Mabri Toikeusse ". En se mettant à dos celui qu'on surnomme le " Bulldozer " de la politique dans la région de Man, Mabri risque de perdre l'Udpci. Parce que l'homme dit être toujours membre de ce parti, mais ne reconnaît plus la direction actuelle. Le président Mabri qui avait déjà de gros soucis dans son département à Danané, va-t-il encore perdre celui de Man. En effet, dans sa région natale, Danané, le président Mabri a des difficultés pour consolider son parti, après la démission de l'ex président du groupe parlementaire de l'Udpci, Célestin Noutoua Youdé. Le départ de l'Udpci du président du conseil général de Danané a créé un séisme au sein des populations. Une grande partie des militants de ce parti a suivi le député Youdé dans sa nouvelle aventure. Le Front populaire ivoirien qui avait été abandonné par les populations à la création de l'Udpci, retrouve de ce fait, son rayonnement d'antan. Cela, grâce au colonel major Alphonse Mangly, directeur départemental de campagne de Gbagbo à Danané. Les actions conjuguées de Noutoua et Mangly à Danané réduisent le parti de Mabri à état de vestige. Les secrétaires de section, n'ont pas démissionné, mais tout porte à croire qu'ils ne sont plus actifs. La majorité s'est rangée du côté de la mouvance présidentielle. Aujourd'hui, entre Mabri et ses parents, ce n'est plus le parfait amour. "Ce sera même un exploit s'il gagne dans son propre village", soutient, récemment, un ressortissant de Zouan-Hounien. Albert Mabri Toikeusse a donc perdu la bataille chez lui. Le département de Man qui était jusqu'à un passé récent, censé être sous le contrôle des hommes du président de l'Udpci, vient de tomber dans l'escarcelle du camp présidentiel, avec l'engagement du "bulldozer" de ne plus suivre Mabri dans sa gestion cavalière du parti. Aujourd'hui, ce n'est pas exagéré de dire que l'Udpci n'existe que de nom dans la région des montagnes. Après Danané, Biankouman, les militants de Man ne sont plus en majorité prêts pour suivre Mabri. Ayant compris qu'il part perdant dans cette guerre contre Blon Siki Blaise, le chef du parti arc-en-ciel serait prêt à demander pardon à son aîné. Selon des sources relayées par certains confrères, le président Mabri aurait délégué certains de ses conseillers auprès du député maire de Sangouiné pour lui exprimer ses regrets. Vrai ou faux ! Dans tous les cas, Mabri aura compris qu'on ne défie pas tout le monde, même si c'est en politique. Blon Blaise va-t-il accepter ce pardon ?
Zéré de Mahi

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