vendredi 17 juillet 2009 par Le Repère

Nous avons rencontré pour vous des sachants qui après de longues hésitations ont accepté de nous donner chacun à son niveau la version des faits. Nous avons pêché pour vous les deux têtes de pont des deux clans composés de frères ennemis du FPI. M Koré Logbo Pascal membre du cabinet de Miaka Ouréto et Bouazo Vincent du clan du fédéral Gogui Théophile. Nous vous livrons en intégralité leurs propos concernant la crise qui mine le FPI dans la cité de la NAWA. Chacun y va de ses analyses et de ses commentaires.

Un de nos interlocuteurs ne fait pas de difficulté à nous présenter le tableau et le fond de la crise puis ceux qui en sont les principaux acteurs. A Soubré, deux clans se livrent une guerre sans merci. Il s'agit du clan du Secrétaire Général du FPI, MIAKA OURETO qui est composé de MM. AMOÏ David (membre du conseil général), MANOU Raymond (Gbazébri), OUPOH Raymond et KORE Pascal. Quant au fédéral (FPI), M.GOGUI Théophile, il est suivi dans sa logique par MM. BOUAZO Vincent (chargé de mission au conseil général), GOSSO Paul (chef de province), SAKI Antoinette (membre du conseil général), tous militants du Front Populaire Ivoirien dans les différentes sections de Soubré.

Du côté du Secrétaire général, nous avons rencontré, M. KORE Logbo Pascal, Secrétaire à l'organisation dans le bureau de la fédération, secrétaire général de section Soubré Commune Ouest 1.


De la genèse d'un conflit fratricide

"Je fus d'abord fédéral Adjoint. Je connais très bien M. GOGUI qui est le fédéral du FPI ici à Soubré. Nous travaillions ensemble. Auparavant, j'étais fédéral adjoint, donc proche collaborateur de Gogui. Nous avons travaillé ensemble pour préparer les élections du conseil général. Cette histoire de conflit prend sa source dans l'après élection du conseil général quand le président MIAKA a désigné GOGUI Théophile comme son 1er vice-président.

C'était pour que le parti gagne que nous avons proposé Miaka comme candidat. Sachant son rôle de secrétaire général du parti (FPI) et porte parole du Front Populaire Ivoirien, il était très occupé et nous a proposé de nommer son jeune frère Gogui comme 1er vice-président. Et donc, il était tenu de mener toutes les activités au compte du parti. Mais, il est arrivé que la direction du parti a décidé d'installer les différents directeurs départementaux de campagne (DDC). Le choix du parti s'est porté sur le secrétaire général pour le compte de Soubré, en la personne de MIAKA OURETO pour diriger la campagne de Gbagbo dans le département de Soubré. C'est à ce moment là que le fédéral Gogui a pensé que ce devrait être lui, et que le président MIAKA étant le secrétaire général du parti, il devrait mener la campagne sur le plan national. Mais, il ne peut y avoir deux directeurs de campagne nationaux. Il y en a un seul, c'est le président AFFI N'guessan. Que Gogui comprenne que Gbagbo et la direction du parti s'asseyent et repartissent les grosses têtes au niveau de chaque département pour garantir sa victoire. Et c'est comme ça que le président MIAKA a été désigné pour diriger la campagne à Soubré. Voici d'où est parti tout le problème.


L'attitude de défiance de Gogui

Malheureusement, GOGUI Théophile, fédéral n'a pas perçu un certain nombre de choses. Il y a un temps pour toute chose. Quand tu ne veux pas suivre l'ordre établi par Dieu, tu te crées des ennuis. Quand ton heure n'a pas sonné, il ne faut pas précipiter les choses, sinon tu finis par déplaire aux gens. Tous ceux qui le suivent l'on amené à poser des pas et des actes qui nuisent au bon fonctionnement du parti ici à Soubré.

Donc à partir de ce moment, il a commencé à se comporter en adversaire du secrétaire général. Il le diabolise même toutes ses actions. Quand il y a une rencontre qui doit être dirigée par le secrétaire général, il crée des obstacles et fait des blocages. Son comportement frise la défiance. Il ne se comporte pas comme un cadet envers son aîné. Quand nous avons vu le 1er schéma du conseil, nous nous sommes dit, nous qui avons un esprit alerte, que GOGUI deviendrait très prochainement un des leaders ou le remplaçant du président MIAKA. Pour moi, il devrait être assidu à son travail, se conformer à ce qu'il devrait faire et puis attendre son temps, attendre son heure. Parce que le président MIAKA ne va pas s'éterniser à un poste de président du conseil général ou à celui de secrétaire général du FPI. Aujourd'hui, il est ministrable. Il peut être président du parti.

D'abord, c'est un député, un élu de la nation, il a été au début de la création du FPI. Il a tous les atouts qu'il faut pour diriger le parti. Et il préparait la place pour son jeune frère. Gogui n'a pas perçu cela. Et comme son entourage voulait absolument un passage en force, pour que Gogui devienne le président du conseil général, ou le DDC. Gogui veut être le seul leader du département, alors qu'il y a des icônes qu'on ne remplace pas comme ça. C'est comme un député de Gagnoa qui se lève et veut rivaliser d'avec le président Gbagbo à Gagnoa. On se demanderait vraiment s'il travaille pour ou contre le FPI et Gbagbo. Gogui lutte un leadership qui n'a pas son sens. Quand on regarde, cette crise a réussi à faire connaître Gogui sur le plan départemental, sinon il n'avait aucune audience. Personne ne le connaissait.

Le conflit l'a propulsé et a terni l'image des autres élus locaux que sont les députés, les maires (FPI). Actuellement, ils sont un peu jetés aux oubliettes. Ce n'est pas bien. C'est dangereux et destructif pour le parti. Ses intérêts personnels nuisent l'intérêt général du FPI à Soubré. Le moi de Gogui a été trop fort à telle enseigne que les activités du parti ont pris du plomb dans l'aile. Nous avons pris du retard. Les structures et militants sont là, mais ne savent plus à qui obéir, et que faire. Les militants n'ont plus de repère, et tout cela fait désordre. Mais nous faisons tout pour que les choses aillent pour le mieux.


La goutte d'eau qui a débordé le vase

La goutte d'eau qui a débordé le vase vient du fait qu'en Juin 2007, nous avions une grande et importante réunion avec Sokouri Bohui quand le jour même, Gogui a fait annuler la réunion, on ne sait pour quelle raison. Voyez, Sokouri Bohui devait venir pour l'opération inondation, il avait déjà sillonné toute la Côte d'Ivoire, sauf Soubré. A deux reprises, la rencontre a été reportée. La délégation était à Yabayo à 15 km de Soubré, et il fait reporter la réunion prétextant qu'il est absent de Soubré. Mais, il y a un bureau qui fonctionne. Il n'avait qu'à donner les instructions pour que le travail se fasse. Et donc la 3ème fois, nous avons dit que trop, c'est trop. Et comme la majorité des secrétaires de section et les délégués qui sont venus s'apprêtaient à retourner chez eux, j'ai pris sur moi la responsabilité de les maintenir pour tenir cette assemblée. Et à cette réunion, les secrétaires de section et les délégués à l'unanimité ont décidé de destituer le fédéral Gogui. Nous avons donc mis en place un comité ad'hoc pour gérer la fédération. Ce n'est pas Miaka qui l'a destitué, mais bien la base. A cette rencontre, beaucoup de récriminations ont été faites contre Gogui. Ses actions tendaient à bloquer les activités du parti. Le parti avait pris un grand retard. Pendant que ça bouge dans les autres départements, à Soubré, on est assis à régler des palabres, des querelles de personnes qui n'ont rien à voir avec le fonctionnement d'un parti politique comme le FPI. Quand on n'est pas d'accord, on porte la contradiction mais quand on perd et qu'on est minoritaire, on s'aligne. Tout ceci n'est pas la conception de Gogui. J'ai dit à Gnanzou Rodrigue que la réunion devrait se tenir, parce qu'il fallait préparer l'opération inondation. Si cette opération ne marche pas, nous aurions des difficultés. C'est comme ça que nous avons tenu la réunion avec les secrétaires qui ont pris leur décision à la majorité. Ce comité ad hoc était dirigé par Tinan Zahou Dagobert (ancien fédéral et ex-député). Il fallait qu'on avance. On n'avait pas le droit de perdre une seconde. La rencontre avec Sokouri Bohui a donc eu lieu, sans Gogui, et nous avons pu bénéficier d'un certain nombre de timbres.


De la tentative de réconciliation

Après cette étape, le parti a demandé de travailler. Nous avons mis en place un bureau pour contourner Gogui. Mais le secrétaire général Miaka n'y était pas favorable. Il ne voulait pour rien au monde abandonner son jeune frère Gogui. Il avait fait de Gogui le directeur local de campagne (DLC) dans la sous-préfecture de Méagui qui compte à elle seule 81 bureaux de vote.

C'est la zone la plus vaste. Puisque les autres DLC avaient commencé à travailler, nous avons demandé au président Miaka de trouver des DLC à Méagui et à Oupoyo. Nous lui avons fait plusieurs propositions. Il a attendu un an avant de donner une suite à notre requête espérant sans doute que Gogui allait s'assagir et rentrer dans les rangs. A Méagui, nous avons donc mis 4 DLC en place (1 à Méagui commune et 1 en s/p, 1 à Oupoyo commune et 1 en s/p). C'est une politique de proximité et du coup, Gogui était déchu. Tous les différents DLC ont donc commencé à travailler mais au niveau de la direction du parti, il y avait de petits blocages. La direction du parti, ayant pris connaissance des rapports des différentes assemblées générales, a décidé de régler le problème. Tout ceci mettait du blocage dans le fonctionnement du bureau ad hoc que nous avons mis en place avec des nouveaux directeurs de campagne locaux (DLC). Le parti se refusait de prendre des décisions, sinon des sanctions allaient être prises contre Gogui. Il fallait faire en sorte de ne pas frustrer un camp au détriment de l'autre. Pascal Affi N'guessan a demandé à tous les cadres d'accepter sa méthode de règlement de ce conflit. A l'issue de plusieurs consultations, il a décidé d'organiser ici à Soubré une rencontre. Un grand meeting de réconciliation entre les 2 frères ennemis. La veille il y a eu une rencontre d'information avec Pascal Affi N'guessan. Il n'y avait pas eu de débat.

Il nous a pris à la gorge, mais on a accepté. Le lendemain, à la place de l'indépendance, tous les cadres du parti du Bas-Sassandra, même le chef du protocole du président Gbagbo, Boubakar Koné (ancien fédéral du bas-Sassandra) étaient présents.

Tous les élus, anciens collaborateurs de Miaka quand il était fédéral ont répondu à l'appel de Pascal Affi N'guessan.

A cette rencontre, le président Miaka a accepté les excuses de son jeune frère Gogui. Miaka est originaire de Buyo, un peuple minoritaire dans le bas-Sassandra, mais tous les cadres reconnaissent en lui leur leader. Alors, tous devrions nous aligner sur lui plutôt que de le défier. La politique se fait par génération. C'est leur temps. Tous le prennent comme la figure de proue. Nous ne pouvons que travailler pour le renforcement de son image et de son autorité. Aucun individu quel qu'il soit, ne peut renverser cette vapeur. Il faut respecter la hiérarchie. A cette cérémonie, tous étions gais, car la paix était revenue.


Le jeu clair-obscur de Gogui

Bien que nous ne partagieons pas cette réconciliation sans l'implication de la base, nous devons tous nous y conformer. Nous avons pris une décision au plan local, la direction vient la casser. Nous avons accepté dans l'intérêt du parti sinon, on avait souhaité que Gogui vienne là, comme dans un tribunal pour être entendu et jugé en disant ses motivations réelles. A travers ce qu'il a posé comme acte, il voulait écraser tout le monde. La réconciliation était la bienvenue, mais il y avait mieux à faire. L'enrôlement venait de démarrer, et il nous fallait ensemble suivre le processus. Mais, à bien y regarder, c'est le président Miaka qui a fait de grand pas vers Gogui. Il l'a réintégré au conseil général depuis la session du 25 Avril 2009. Il était payé à ne rien faire. Lui et ses suiveurs ne venaient plus au conseil, ne menaient aucune activité mais chaque fin du mois, leurs salaires étaient versés. Miaka avait seulement suspendu les petites indemnités en tant que membres du cabinet privé du président du conseil général. Tous ont été rétablis dans leurs droits. Ce sont des signes forts. Avec ça, ils doivent avoir honte de se comporter autrement, mais jusqu'à aujourd'hui, depuis le 25 Avril, le chef de cabinet Natou Richard ne vient plus au travail et chaque fin du mois, il passe prendre son salaire. Bouazo Vincent son chargé de mission, ne vient pas au conseil. C'est vers les virements qu'il vient lui aussi prendre son salaire. Leurs attitudes et leurs comportements laissent croire que leur mentor Gogui Théophile est resté dans sa logique avec un groupuscule de personnes. En qualité, et en quantité, ils ne représentent rien dans le département. La majorité des élus du département sont avec nous.

Sur 7 sièges de député, le PDCI à 2 sièges sur les 5. Il n'en a qu'un seul.

Il y a eu des tentatives de règlement avec le préfet Séhi Gaspard. Mais la trop grande prétention de nos frères d'en face ont conduit à des échecs. Le camp Gogui se targue d'avoir le soutien de la première dame, du président Affi N'guessan. C'est dire que Gogui est intouchable. Ils nous narguent en ces termes " Vous prendrez vos décisions, mais moi, j'ai mis mes bagages en lieu sûr et garanti ". Et l'attitude de la direction du parti nous laisse croire à ce soutien de taille. Même pour l'installation du CNRD, nous avons compris qu'il a des appuis à la direction du parti. Et c'est ce qui l'amène à se comporter comme cela, sinon un fédéral alors que le FPI en comptait 79 à l'époque, ne peut se comporter de la sorte. Il devrait donner l'exemple surtout que le secrétaire général vient de chez lui. Et il le combat et puis quel type de combat ? Vraiment sa stratégie est très mal pensée. Aujourd'hui ce que Gogui doit savoir excusez-moi de l'image, quand tu t'abaisses pour regarder dans l'anus de ton ami, il faut savoir que quelqu'un d'autre regarde dans le tien.

Ce qu'on sème, c'est ce que qu'on récolte. Tu été indiscipliné avec un aîné ? tes cadets te le rendron. Gogui ne pourra que s'en prendre à lui-même. Mon constat est que Gogui est ailleurs. Il se plaint de ce que Miaka marche sur sa plate-bande. Ecoutez Miaka est directeur département de campagne de Gbagbo à Soubré et secrétaire général du parti. Pendant qu'il séjourne ici, toutes les structures du parti doivent se mettre à sa disposition pour faire avancer le travail. Quand on devait choisir le responsable du CNRD en la personne de M. Anoï Castro, à cette importante cérémonie, Gogui n'est pas venu tout comme à d'autres importantes rencontres où il a été convié par Miaka. On ne peut pas interpréter son comportement autrement. On ne peut dire qu'il est dans sa logique. Je prends un exemple banal, à des obsèques, le président du conseil demande à tous de cotiser pour faire le don du FPI. Gogui cotise, mais en marge, il vient faire un don personnel et en son nom. Tout ceci répond à quelle logique ? Le bon sens aurait voulu qu'il s'efface devant les aînés. Quand c'est comme ça, les gens cherchent à créer un bicéphalisme entre 2 personnes. Alors que cela ne devrait pas exister. On ne peut même pas les comparer. Miaka est le secrétaire général du parti et président du conseil général, alors que Gogui n'est qu'un fédéral parmi 79 fédérations.

Il n'y a pas de bicéphalisme.

Gogui Théophile, un homme "dangereux et prétentieux" et dictateur né?

Le seul leader à Soubré pour l'instant, c'est Miaka Ouréto. Il faut que cela soit su une fois pour toutes. Je suis de ceux qui disent que tout cela va prendre fin. Quand l'argent prend le pas sur la politique, c'est dangereux. Aujourd'hui, tous ceux qui sont autour de Gogui Théophile, y sont à cause de son argent. Ils ont fait ce même scénario avec Otrou Ali Henri (candidat malheureux aux municipales de 2001). C'est le même groupuscule qui tournait autour de lui. Quand Otrou s'est noyé, tous ont disparu et sont allés se greffer à Gogui. S'il a de l'argent à jeter par la fenêtre, qu'il le fasse. Seul le travail, l'occupation du terrain compte. Mais, faire du m'as tu vu, du jacobinisme n'est que vanité. Gogui ne fait que des mises en scènes sur le terrain.

Les cérémonies où on avance en chiffres faramineux des gens qui ont viré au FPI, ne sont que des farces et pure montages. C'est du faux. Pour nous au FPI, nos militants sont ceux qui ont leur carte du parti. Nous avons réussi nos missions partout sauf à Liliyo où Gogui, pour avoir donné de l'argent et de l'alcool à des jeunes, ils nous ont empêchés de tenir notre réunion. Nous sommes allés sous le préau du chef et Gogui a dit ne pas pouvoir assurer la sécurité de Miaka Ouréto.

Les jeunes étaient chauffés à blanc. Ils ont refusé que le secrétaire général et président du conseil général parle. C'est grave ! Personne n'a rien compris. Et les cadres du canton ont crié leur ras-le-bol en disant que Gogui ne peut pas tout ramener à sa seule personne. Le petit groupe qu'il a, quand les robinets vont s'assécher, va disparaître. Ils le suivent à cause de l'argent qu'il distribue, et le carburant qu'il leur donne. Mais quand tu analyses son discours, Gogui veut la place de Gbagbo. Il ne le dit pas, mais sa démarche lui prête cette intention. Comme nous savons que le chien ne change jamais sa manière de s'asseoir, Gogui sera pris à son propre piège. Et le chef de l'Etat, la première dame et le président Affi N'guessan doivent faire très attention à Gogui. Il est très dangereux. Ils doivent se méfier de lui, car il ne travaille pas à la réélection du président Gbagbo. Il refuse de prendre des timbres, bloque le travail sur le terrain et empêche le député, président du conseil général de tenir des discours à Liliyo. Tous ces actes doivent donner à réfléchir. Au contraire, il prépare la chute du président Gbagbo. Il est dans cette logique. Les accointances qu'il a avec le RDR, il va falloir chercher à y voir clair. J'ai ma source d'information et je me dis que ce monsieur est dangereux. On ne sait pas pour qui il travaille. Mais à travers les pas qu'il pose, les déclarations de ses hommes, je peux dire que cet homme est dangereux. C'est ici que je vais m'arrêter pour ces critiques. Et je n'en dirai pas plus. Je vous remercie ".

Propos retranscrits par N'GUESSAN Denis
sinednguessan@yahoo.fr
Envoyé spécial à Soubré.

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