mercredi 15 juillet 2009 par Nord-Sud

La tension était vive hier à Treichville. Des jeunes armés de gourdins et de cailloux s'en sont pris à tous les magasins de la rue 12. Les manifestants ont ciblé les boutiques appartenant aux opérateurs économiques libanais. La raison ? L'un des leurs, nommé Soutan, a volontairement ouvert le feu sur son employé (l'identité de celui-ci n'a pas été révélée par la police), qui était son salaire. Selon les témoignages, la victime a reçu des balles au niveau du ventre. Une source policière a aussi révélé que la vie de l'infortuné employé était hors de danger malgré la gravité de la blessure. Sa chemise était tachetée de sang. Et il a commencé à crier : Il m'a tué ! Il m'a tué ! Il a tiré sur lui comme sur un chien. Ce n'est pas normal , continue de regretter Mme Touré Fatou, une manifestante. Konan Yao Athanase, un habitant du quartier France-Amérique où s'est déroulé l'incident, explique, les circonstances du drame : C'est un employé de Soutan. Il a effectué des travaux de carrelage puis a placé une vitre. L'ouvrage n'était pas au goût de l'employeur . Selon la même source, la victime aurait logiquement réclamé son dû. Ce qui a suffi pour que le patron pique une colère. Soutan est donc rentré chez lui puis est ressorti avec un pistolet automatique. La suite, on la connaît. Il a tiré deux coups de feu dans le ventre du jeune carreleur , précise un autre résident qui a requis l'anonymat. Paniqué, Soutan a fait évacuer la victime à la clinique Farade , à Marcory. Cependant, l'interposition d'éléments du commissariat de police du 2ème arrondissement n'a pas entamé l'ardeur des manifestants. Il faut que ce genre de situation cesse. On en a marre de ce genre d'injustice. Comment comprendre qu'une personne qui ne réclame que le fruit de son travail soit traitée de la sorte , peste Tidiane, un chauffeur de taxi interrogé sur les lieux. Il précise qu'il a suivi la scène de bout en bout. Aidés par des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs2), les hommes du 2ème arrondissement ont gazé les manifestants qui faisaient le pied de grue devant la résidence de Soutan. Approché, le commissaire de police du 2ème arrondissement s'est refusé à donner des précisions sur l'identité de la victime. Je ne parle pas à la presse sans autorisation , nous a-t-il indiqué. Selon des indiscrétions, l'opérateur économique libanais se serait mis à l'ombre en prenant le soin de mettre à l'abri ses trois gosses, son épouse et sa servante. Jusqu'à ce que nous quittions les lieux, les émeutiers menaçaient de s'attaquer à la résidence de Soutan. Et la police continuait de faire le guet.

OM

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