mercredi 15 juillet 2009 par Nord-Sud

La Fédération ivoirienne de football (Fif) a encore laissé des plumes, hier, au tribunal. La troisième journée du procès du drame du stade Félix Houphouët s'y est poursuivie avec la comparution des témoins. Parmi eux, deux grosses têtes : Jacques Anouma, le président de la Fif et Djehannin Bi Tra, le préfet de police d'Abidjan. Ce dernier n'a pas joué avec les mots. Le préfet de police d'Abidjan a, en effet, confirmé les présomptions du procureur Diakité Mamadou qui cherche à démontrer que seul Anzouan Kacou avait en charge la sécurité du stade, le 29 mars. Le commissaire Djehannin, le nombre de policiers que la Fif a demandé pour la sécurisation du stade était suffisant. Mais, leurs tâches étaient définies par le président du comité d'organisation, Anzouan Kacou. Elles se limitaient à utiliser les détecteurs de métaux aux différents points de contrôle et à vérifier si les personnes véhiculées avaient des cartes d'invitation. Le commissaire Djehannin Bi Tra précise qu'aux policiers, la Fif n'a jamais donné des instructions pour contrôler les tickets des spectateurs avant de les laisser passer, contrairement à ce que prétend Anzouan Kacou. D'ailleurs, les policiers n'avaient aucun ticket en leur possession pour faire ce contrôle. A la suite du préfet de police, est intervenu le commissaire Djokoï Léon. Ce témoin a participé à la réunion sécuritaire du match au nom de la préfecture de police. Il a enfoncé le cloue. « Nous ne faisions que des suggestions lors de la réunion. Anzouan appréciait», dit-il. Selon le commissaire, lorsqu'ils ont proposé à Anzouan d'établir une ceinture de sécurité autour du stade, vu l'affluence, ce dernier a catégoriquement refusé, prétextant que cela est contre le règlement de la Fifa. « La seule chose que nous n'avons pas fait, c'est de remettre des spécimens de tickets aux policiers », s'est défendu Anzouan. Les policiers, s'est-il expliqué, devaient comprendre qu'ils ont en charge de contrôler les tickets, même si cela ne leur avait pas été dit. « C'est évident », s'est-il exclamé. Avant ces interventions, Jacques Anouma, le président de la Fif, a témoigné à la barre. Il a été le premier d'ailleurs à intervenir. Pendant près de 2h, Jacques Anouma a expliqué qu'il était absent pour 2 semaines. Arrivé à quelques heures du match, il n'a pas été imprégné de grande chose. Mais, Jacques Anouma précise qu'Anzouan n'était pas le seul responsable de la sécurité lors du match Côte d'Ivoire-Malawi. Il y avait, dit-il, tout un comité dont un responsable de la Fifa. Concernant la billetterie, Anouma a expliqué qu'il n'en savait rien. Sory Diabaté, le président de la Ligue professionnelle de football est également passé à la barre en tant que témoin. Il est allé dans le même sens que Jacques Anouma. Sur 110 témoins, environ 30 se sont présentés. La plupart des témoignages concernait l'aspect sécuritaire du stade, dans lequel Anzouan est impliqué. Aujourd'hui ont lieu les plaidoiries des avocats de la défense.

Raphaël Tanoh

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