mardi 14 juillet 2009 par Nord-Sud

L'oral du Bac au tribunal

Assi Jean Bédel, 22 ans, élève en classe de terminale A, a passé en revue son cours de philosophie au tribunal d'Abidjan, le 9 juillet. C'est le juge qui conduit l'interrogatoire.
Comment s'appelle votre professeur de philosophie ?
M. Téa
Dites-moi, quel est le philosophe que vous appréciez ?
Mon idéal, c'est Socrate.
Donnez-moi une citation venant de Socrate ?
Bédel bégaie. Il ne trouve pas de réponse. Et le juge de lui demander s'il est effectivement élève en classe de terminale.
La réponse est affirmative. L'oral continue.
Comment Socrate est-il mort ?
Encore une colle pour Bédel qui reste muet. En réalité, ce test a permis au juge de se fonder une opinion sur la personnalité de Bédel. Il bluffait. Le tribunal le poursuit pour coups et blessures. Le prévenu a bastonné son oncle pour motif, selon lui, d'incompatibilité d'humeur. Le tribunal a eu de la compassion pour l'oncle car Bédel a pris deux mois fermes. Adieu le Bac !


Le plombier lâche son apprenti

Zéima Désiré, 32 ans, plombier au II-Plateaux, a évité la prison pour recel d'objet volé. T. Edmond, 27 ans, est l'apprenti de Zéima. Le 30 juin, Edmond vole le téléphone portable de Y. Zoumana au moment où ce dernier était captivé par les résultats du Pari mutuel urbain (Pmu) à la télé. Après le forfait, Edmond s'éclipse mais un témoin de la scène met la puce à l'oreille de Zoumana. Le voleur a eu le temps de se fondre dans la nature. Zoumana entreprend des recherches et met la main sur le voleur le 3 juillet. Quand je l'ai pris, il m'a dit qu'il a donné le portable à son patron , soutient-il à la barre du tribunal d'Abidjan le 9 juillet. Mais, les dénégations de Désiré depuis la police jusqu'au procès ont fondé la conviction du juge sur sa non culpabilité. Contrairement à Edmond qui n'a pu démontrer son innocence : trois mois fermes.


Mauvais choix

Poursuivi pour détention de cannabis en vue de la consommation, Yao César, 29 ans, a d'abord réfuté l'accusation au commissariat de police du 6ème arrondissement, à Koumassi. Et le 9 juillet, au tribunal des flagrants délits du Plateau, César nie encore les faits. Je passais dans le couloir pour rentrer à la maison. Je suis tombé sur des agents de la police antidrogue. Il m'ont fouillé sans rien trouver , soutient-il. Mais, l'officier explique dans sa déposition que ses éléments ont pris César en possession de 20 grammes de cannabis. M. Le président, je n'avais rien sur moi , se défend le prévenu. Et l'officier de conclure : Nous avons mis la main sur 450 grammes de cannabis. Cette quantité a été prise dans le fumoir. En plus des 20 grammes saisis nous sommes donc à 470 grammes . Le parquet met à la disposition du juge la drogue mise sous scellés. Une pièce à conviction qui neutralise César. Le tribunal l'a condamné à douze mois fermes avec une amende de 200.000 Fcfa.

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