Le deuxième jour du procès relatif au drame du 29 mars dernier, survenu au stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, a enregistré l'audition du Directeur général par intérim de la FIF, Koné Ardiouma et des responsables de l'entreprise Ivoire Carte Système (ICS), chargée de sticker les billets du match Côte d'Ivoire-Malawi. Tour à tour, les prévenus ont été appelés pour répondre de leur implication dans les événements meurtriers de ce dimanche 29 mars 2009, hier au Tribunal d'Abidjan-Plateau. Appelé à la barre, le Directeur de la FIF ne se fera pas prier pour dégager sa responsabilité et clamé son innocence. Accusé de faux et usage de faux en écriture privée de commerce, Koné Ardiouma dit ne pas reconnaître les faits. Plus, le DG par intérim de la fédération a avancé avoir signé le bon de commande incriminé pour régulariser une situation et surtout en se fiant à la bonne foi des demandeurs. Un acte normal auquel il fait face de manière quotidienne dans l'exercice de sa fonction. Camara Sindou, responsable d'atelier, Mme Kouadio Antoinette, responsable logistique, Mlle Kouakou Florence, réceptionniste et Yao Célestin, directeur financier, tous de ICS n'ont pas connu une journée paisible. Accusés d'avoir produit de fausses factures et de détruire d'autres, l'audition des responsables de l'entreprise en charge de sticker les billets devrait permettre de se faire une idée nette du nombre de tickets confectionnés. Mais le flou autour de la commande émise par la FIF ne permettra pas de faire la lumière. A la question du Procureur de savoir combien de factures ont été émises pour la commande de la FIF, Mme Kouadio répondra deux. Mais il ressort de ses propos qu'une facture a été annulée sur instruction de ses supérieurs hiérarchiques. Pour quelle raison ? Elle ne saurait le dire. Mais elle reconnaît dans le cas de la commande de la FIF n'avoir pas eu de proforma pour émettre la facture comme cela est de coutume. A ce niveau, on comprendra que la fédération et l'ICS ont utilisé de moyens superflus pour sticker plus de tickets que prévus. Les deux premières commandes effectuées par la FIF s'élevant à 33894 stickers auront été revues à la baisse pour un montant global d'environ 32000. Un chiffre imprécis qui a nécessité de fausses écritures au sein de la direction d'ICS, aux dires de Camara Sindou, responsable d'atelier. Ce dernier reconnaît avoir fait des calculs dont il est le seul à connaître le secret pour harmoniser les deux premières commandes pour en arrêter une seule. Des propos pleins de contradiction et de zones d'ombre sur lesquels le Président du Tribunal a mis fin à la séance du jour. Aujourd'hui, le procès, pour son troisième jour, enregistre l'audition des 110 témoins sous le coup de 8h 30mn.
OUATTARA Gaoussou