lundi 13 juillet 2009 par L'intelligent d'Abidjan

Entre le 19 septembre 2002 et le 7 juin 2009, la France continue sa diplomatie à ?'tâton'' en Côte d'Ivoire. Mais cette fois, la percée française en terre ivoirienne sera dure où déjà des pays asiatiques et Arabes jouent aux favoris et aux rudes outsiders pour l'occupation de l'espace économique. En toute logique, depuis le début de la crise ivoirienne, j'ai observé attentivement le ?'nouveau tableau'' des relations entre Abidjan et Paris. C'est toujours le choc diplomatique, à faire saliver l'opinion civile et politique en Côte d'Ivoire. D'entrée, Bernard Kouchner, ministre français des Affaires Etrangères qui n'a rien d'un diplomate, a donné le ton de sa ?'pratique du droit d'ingérence dans les affaires qui ne concernent que les Ivoiriens. Toute l'Afrique avec la langue française en partage, sait bien que le socialiste Bernard Kouchner, ancien humanitaire, est un spécialiste de la ?'pratique d'ingérence''. Puis arrive Jean Marc Simon, le nouvel ambassadeur de France en Côte d'Ivoire. Au Président Laurent Gbagbo qui le recevait le 7 juillet 2009 dans le cadre de la présentation de ses lettres créance que le nouvel ambassadeur de France en Côte d'Ivoire ne dira pas plus, ce que tous les Ivoiriens savent : ?'la Côte d'Ivoire doit reprendre sa place ?'d'Etat locomotive'' de l'Afrique de l'Ouest''. Cela n'est pas nouveau. Le diplomate français revient en précisant que la France est prête à travailler, avec conviction et détermination, à la réalisation de ce que l'Etat ivoirien retrouve toute son autorité. Cela aussi n'est pas nouveau. Faut-il danser avec Paris ou pleurer avec la France ? Jean Marc Simon, nouvel ambassadeur de France en Côte d'Ivoire entré au ministère français des Affaires africaines en 1968 et celui qui maîtrise les Affaires africaines sait aussi très bien que son pays, la France, est la championne d'Europe en titre des ?'vilains coups'' en Afrique et des révélations en surprises diplomatiques. Tous les spécialistes de la France-Afrique savent que la France ne changera jamais sa façon de s'asseoir sur le continent africain. Aujourd'hui, la coopération entre Abidjan et Paris est une affiche inédite, 7 ans après la brouille d'un parcours politico-diplomatique calamiteux. Aussi, quelques entreprises françaises qui avaient quitté la Côte d'Ivoire aux heures chaudes de la crise militaro-politique du 19 septembre 2002, sont aujourd'hui revenues sur la pointe des pieds avec le message ?' d'aide au développement, de partenariat économique et de compréhension mutuelle. Là aussi, rien de nouveau. En réalité, je ne comprends pas ce mélange de sérieux et d'humilité de la France aujourd'hui et ses entreprises économiques gravées depuis la crise militaro-politique du 19 septembre 2002 d'erreurs diplomatiques, de mensonges et d'appréciations politiques. Ce qui va engendrer beaucoup de problèmes et des zones d'ombres au tableau des relations entre Paris et Abidjan, auquel l'affaire André Kieffer le ?'journaliste'' Franco-canadien disparu à Abidjan et la mort du correspondant de Radio France international, Jean Hélène viennent s'ajouter, pour tout fausser. Ainsi de Jacques Chirac, systématiquement en colère contre Laurent Gbagbo, aux reporters sans frontière, dans un mouvement d'exaspération tous tous entrent dans un lynchage médiatique contre la Côte d'Ivoire. Aussi, de passage à Bamako, Jacques Chirac n'hésitera pas à traiter les autorités de la Côte d'Ivoire de voyous . Faut-il pleurer avec la France ou danser avec Paris ? La tension diplomatique entre Abidjan n'est peut-être plus à haute dose, mais les sentiments de frustrations s?entrechoquent encore. Au palais présidentiel, le Chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, qui connaît bien les ?'faiblesses'' de la diplomatie française, reste prudent face à la nouvelle redistribution des cartes de la nouvelle coopération entre Abidjan et Paris, souhaitée par le nouvel Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Jean Marc Simon. Pour le moment, aucun spécialiste des affaires africaines de l'Elysée ne veut se livrer à d'hasardeux commentaires surtout à chaud. Même Jean Marc Simon quelles que soient ses expertises diplomatiques en compagnie de Bernard Debré, Michel Roussin ou Jacques Godefrain, saura que la Côte d'Ivoire n'est pas la Centrafrique ou SaoTomé. Faut-il pleurer avec la France ou danser avec Paris ? Ce que nous savons, c'est que la France n'a pas d'amis en Côte d'Ivoire. La France défend ses intérêts et elle n'est pas en Côte d'Ivoire pour perdre ?'son espace'' économique. C'est cela la réalité, pour ceux qui ont du mal à se persuader que la France de Nicolas Sarkozy sera différente de celle de Jacques Chirac. A l'analyse, c'est la continuité de la 5e République, surtout dans ?'l'ordre du droit d'ingérence''. Faut-il pleurer avec la France ou danser avec Paris ? En toute sincérité, la France pose beaucoup de difficultés à ses partenaires francophones, à s'ouvrir au développement, dans une virulente absence de démocratie. La France est sur le continent dans une cacophonie diplomatique championne, d'Europe en titre des coups d'Etat en Afrique.

Par Ben Ismaël

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