samedi 11 juillet 2009 par Notre Voie

La fin officielle de l`opération d`identification et d`enrôlement des électeurs et les récents propos d`Alassane Dramane Ouattara ne laissent pas Charles Blé Goudé indifférent. Dans cette interview, le président du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep) s`insurge, accuse et fait des propositions.


Notre Voie : Monsieur Charles Blé Goudé, l`opération d`identification a pris fin le 30 juin dernier et la CEI n`entend pas faire une nouvelle session de rattrapage. Qu`en pensez-vous ?

Charles Blé Goudé : Un constat s`impose : au moment où les portes des centres d`enrôlement se fermaient, plusieurs centaines, voire des milliers d`Ivoiriens étaient sous la pluie et sous le soleil suppliant les agents de leur donner encore une chance de se faire enrôler. Malheureu-sement, les portes leur ont été fermées au nez. Et, visiblement, il n`y aura plus de prorogation, si on s`en tient aux déclarations des responsables de la CEI. Or cette opération consistait, avant tout, à donner des cartes d`identité à ceux qui n`en ont pas et à renouveler pour ceux qui en avaient, puisque l`ancienne CNI ne sera plus valable. Donc, quel sera le sort des non-enrôlés ? Si on tient compte du fait que la principale raison avancée par ceux qui, ont amené la guerre en 2002 était que des gens étaient sans papiers et exclus, ne sommes-nous pas en train de préparer une autre guerre ? Alors, l`enrôlement est fini, mais est-il bien fini ? La question est là.


N.V. : Le représentant spécial de l`ONU en Côte d`Ivoire a affirmé qu`il appartient aux partis politiques de demander une session de rattrapage s`ils le veulent. N`est-ce pas une voie à explorer ?

C.B.G. : Cette question devient épineuse, parce que nous avons fait l`erreur de lier l`identification aux élections. Alors, chaque fois que des acteurs de la vie politique donnent de la voix pour demander la prorogation de l`opération pour donner une chance à ceux qui n`ont pas pu se faire enrôler, on les soupçonne de se battre pour leurs militants retardataires. Alors on n`a plus un regard objectif. Le débat est donc biaisé à la base. Les partis politiques alors donc gênés de réclamer une nouvelle prolongation de peur d`être accusés d`être contre la tenue des élections à la date prévue.

Je pense que c`est une erreur de voir les choses ainsi. Parce que non seulement l`Etat a l`obligation de donner des pièces à ses citoyens, mais aussi il faut éviter de faire de nouveaux frustrés.


N.V. : Avez-vous un jugement à porter sur le travail de la commission électorale indépendante qui a piloté l`opération d`identification ?

C.B.G. : Mon avis est que la commission est source de conflit en ce sens qu`elle n`est pas indépendante parce qu`elle dépend des partis politiques. Ce n`est pas parce que la Commission électorale n`est pas sous le contrôle du gouvernement qu`elle est indépendante. Si elle est sous le contrôle des forces politiques en compétition, elle n`est plus indépendante. Elle est prise en otage par ceux qui, au vu de leur majorité obtenue à partir des critères arrêtés à Pretoria, y ont une majorité écrasante. Je suis désolé de le dire, mais Beugré Mambé est un militant actif du PDCI-RDA ; il continue d`assister aux réunions de ce parti. Il tient son poste du fait de son appartenance au PDCI-RDA. Je ne l`ai pas vu prêter serment. Je n`ai pas vu les autres membres de la CEI prêter serment. Or pour une telle commission qui a en main l`avenir de la Nation, ses membres auraient dû prêter serment lors d`une cérémonie solennelle et démissionner officiellement de leurs partis politiques. Ainsi on pourrait leur faire confiance. On devrait, à défaut, mettre en place une structure de contrôle de cette commission.


N.V. : Mais il existe une commission de supervision de l`identification

C.B.G. : Ce n`est pas de cela qu`il s`agit. Cette commission de supervision a reçu mandat de voir si l`opération d`identification se passe bien, mais nous ne voyons pas réellement son travail. Sinon elle serait aujourd`hui la première à interpeller la CEI sur le cas de ceux qui n`ont pas pu être enrôlés pour des raisons indépendantes de leur volonté. Et puis son rôle s`arrête à la fin de l`identification. Elle n`aura pas de rôle pendant les élections. Donc à partir de ce qui s`est passé lors de l`opération d`identification, on doit tirer la sonnette d`alarme et entourer la CEI de beaucoup de précautions.


N.V. : Au fond, n`est-ce pas parce que vos partisans ne se sont pas encore fait enrôler que vous vous plaignez ?

C.B.G. : Non, mes amis et moi avons travaillé et nous ne sommes pas tombés dans le piège qui consiste à nous battre pour faire enrôler uniquement nos partisans. Celui qui vient se faire enrôler, on ne sait pas son appartenance politique. Certains font l`erreur de partir des patronymes pour dire que le RDR a enrôlé tel nombre de militants, que le FPI a enrôlé tel nombre de militants ou que le PDCI a enrôlé tel nombre de militants. Mais quelle est cette conception de la politique ? Beaucoup de personnes oublient que les Ivoiriens sont matures et qu`avec la guerre, beaucoup d`eau a coulé sous les ponts. Peut-on encore aujourd`hui affirmer que le Nord est le bastion du RDR ou que le Centre est le bastion du PDCI ou le département d`Adzopé le fief du FPI ? Seules les prochaines élections pourront nous montrer les bastions. Donc je ne sais pas sur quoi les gens se basent pour dire que tel qui est venu se faire enrôler est mon militant. Le danger est que, demain, quand des leaders politiques perdront les élections, ils diront que ce n`est pas normal, parce qu`ils ont eu plus de militants enrôlés. Si tel devrait être le baromètre de la majorité, on n`avait qu`à s`arrêter à l`enrôlement pour dire le nom du nouveau président de la Côte d`Ivoire. Non ! Beaucoup n`ont pas encore compris que la Côte d`Ivoire d`aujourd`hui n`est pas la Côte d`Ivoire d`hier. Tout comme les Etats-Unis d`Obama ne sont pas les Etats-Unis de Georges Washington, et que la France de Sarkozy n`est pas la France du général De Gaulle, la Côte d`Ivoire de Laurent Gbagbo ne saurait être la Côte d`Ivoire d`Houphouet-Boigny. L`ethnie ne peut pas être le critère pour gagner des élections. Moi, je ne peux dire que j`ai fait enrôler des militants. Je dis que des Ivoiriens se sont fait enrôler, mais je constate que d`autres ont été laissés sur la touche. Et il faut qu`on leur permette d`avoir leur cart nationale d`identité. C`est leur droit.


N.V : Tout à l`heure, vous dénonciez la composition de la CEI. Est-ce à dire que vous doutez de l`impartialité de cette commission ?

C.B.G. : Oui, je doute de l`impartialité de cette commission. Et j`ai eu à le constater au cours de l`opération d`identification. Les responsables locaux de l`opération ont, pour la plupart, été installés par le vote du RHDP et se comportaient comme des militants. Ils faisaient des man?uvres pour privilégier l`enrôlement des personnes qu`ils prenaient pour des militants de leur bord politique. Et c`est dangereux pour la Côte d`Ivoire. Dans tous les pays du monde, il y a des fonctionnaires neutres qui travaillent dans ce genre de situations pour l`Etat et le peuple. En toute impartialité. Quand on confie une tâche d`une telle nature à des gens, leur impartialité ne doit souffrir l`ombre d`aucun doute. Mais tout est parti du début, de Pretoria. Dès qu`on avait accepté la composition de la CEI sur la base des partis politiques, les germes du conflit, de la partialité et de la tricherie étaient en place.


N.V. : Avec de telles tares originelles, doit-on douter de la crédibilité des prochaines élections ?

C.B.G. : S`il n`y a pas de structure de contrôle qui puisse contrebalancer la CEI, la suivre de près, l`évaluer et jauger son impartialité, j`ai peur pour la Côte d`Ivoire.


N.V : Et pourtant l`Onu joue un rôle de certificateur des élections

C.B.G. : Je ne parle pas de certification, je parle de la commission qui organise et de ses structures annexes qui ici n`est que l`expression des partis en compétition. Donc, le conflit se transpose dans la commission qui est pourtant censée y mettre fin par l`organisation d`élections crédibles.


N.V. : Mais la certification de l`ONU devrait rendre crédible le scrutin

C.B.G. : Tant mieux ! Mais je dis que la tâche de cette certification est rendue plus difficile par la qualité des membres de la CEI. Je souhaite que ces derniers prêtent serment devant la Nation et démissionnent officiellement de leurs partis politiques. Et que cette cérémonie se fasse en présence du chef de l`Etat, du Premier ministre, du représentant spécial du Secrétaire général de l`ONU, du représentant du Facilitateur et des responsables des Forces de défense et de sécurité.


N.V. : N`est-ce pas un peu tard ?

C.B.G. : Non ! Car les élections n`ont pas encore eu lieu et ce que nous avons constaté lors de l`enrôlement le recommande.


N.V. : Croyez-vous que la prestation de serment peut ôter aux membres de la CEI leurs convictions et attitudes partisanes ?

C.B.G. : Pas avec une certitude religieuse, mais ce ne sera pas rien. Ce sera un engagement solennel face au peuple et on les jugera aux actes et aux résultats. Quand ils auront prêté serment et coupé officiellement leurs liens avec leurs partis politiques, ils diront aux Ivoiriens : nous sommes au service de la Nation et non des partis politiques, et vous le verrez dans nos comportements. Cela me paraît très important.


N.V. : M. Charles Blé Goudé, les états-majors des partis politiques sont déjà en campagne. Et pour l`instant, celui qui fait le plus parler de lui, c`est M. Alassane Dramane Ouattara, qui promet une pluie de milliards aux Ivoiriens. Y croyez-vous ?

C.B.G. : Les Ivoiriens ont le choix entre les promesses et les actes. Heureusement, tous les grands candidats ont déjà été aux affaires. Alors les Ivoiriens n`auront qu`à se souvenir de leurs actes quand ils étaient aux affaires. Je suis surpris que M. Ouattara promette des centaines de milliards à une Côte d`Ivoire qui sort de guerre et se cherche alors que le même Ouattara, alors Premier ministre, déclarait, en décembre 1993, qu`il ne serait plus en mesure de payer les fonctionnaires ivoiriens faute de moyens financiers. En 1993, la Côte d`Ivoire était plus solide que maintenant, à moins qu`il estime qu`en temps de crise aiguë, Laurent Gbagbo a fait mieux que lui en tant de paix. Si tel est le cas, ce n`est pas maintenant qu`il peut être meilleur. C`est lui qui a raccroché les enseignants en 1991, créant une situation salariale à double vitesse. Une injustice que Laurent Gbagbo a réparée un an juste après son accession au pouvoir et donc après une transition militaire chaotique caractérisée, entre autres, par la rupture de la coopération avec les institutions financières internationales. Je dis à M. Ouattara que ce qu`on n`a pas pu faire en temps de pluie, ce n`est pas pendant la sécheresse qu`on peut le réussir. Il faut qu`on respecte les Ivoiriens. Je sais que Douk Saga est mort mais je ne savais pas qu`il s`était réincarné en M. Ouattara.


N.V. : Qu`est-ce à dire ?

C.B.G. : Je constate que M. Ouattara est un adepte du travaillement comme le célèbre créateur du coupé-décalé. A la différence que Douk Saga était plus concret que le président du RDR. Il ne promettait pas la distribution des billets de banque, mais il les distribuait effectivement à ses fans. Quant à M. Ouattara, il promet, promet, promet sans dire comment il va se procurer cet argent.


N.V. : Mais, en faisant ces promesses, M. Ouattara a certainement le secret pour avoir les fonds

C.B.G : Alors qu`il les dévoile ! C`est seulement dans la stratégie de mobilisation des fonds qu`on peut avoir un début de confiance en M. Ouattara. Est-ce son argent personnel qu`il va prendre ? Ce qui est illusoire quand on sait qu`on ne lui connaît la moindre réalisation pour aider ses frères ni à Kong ni à Gbéléban, encore moins ailleurs. Ou bien va-t-il avoir recours à un endettement à outrance de la Côte d`Ivoire au moment où M. Gbagbo se bat pour la réduction de cette dette ? Il vaut mieux créer les conditions de réduction de la dette de nos pays, mettre l`argent économisé à la disposition d`Ivoiriens d`opérateurs économiques ayant déjà des entreprises ou pouvant en créer pour relancer l`emploi, et donc l`économie. Et puis M. Ouattara doit savoir que la Côte d`Ivoire n`est pas une banque pour qu`il se lance dans une campagne de gestion d`une banque irréelle. On ne peut pas diriger la Côte d`Ivoire comme on le ferait pour une banque.


N.V. : Revenons au problème du raccrochage des enseignants. Lors d`une rencontre avec des étudiants à Bouaké, M. Ouattara a soutenu qu`il avait prévu de re-décrocher les ensei-gnants après la dévaluation du franc CFA s`il était encore aux affaires

C.B.G. : Je crois savoir que M. Ouattara ne travaillait pas pour lui en tant qu`individu. Il mettait en place une politique qui engageait l`Etat et donc, après lui, M. Bédié aurait pu mettre à exécution son plan. A moins qu`il avoue que les actions qu`il posait n`étaient pas des actions concertées au niveau du gouvernement et au niveau du parti politique où il militait à cette époque à savoir le PDCI-RDA. Dans tous les cas, si ce qu`il dit était effectivement planifié, pourquoi ne l`avait-il pas dit quand il faisait prendre le décret de raccrochage ? Pourquoi le décret de raccrochage n`était-il pas circonscrit dans le temps ? Il ne l`a pas dit et cela n`a pas été fait jusqu`à l`arrivée du président Gbagbo qui seulement après un an de pouvoir a corrigé l`injustice. Que M. Ouattara assume qu`il a humilié les enseignants, qu`il a affamé les enseignants et qu`il a dévalué la fonction enseignante ; qu`il reconnaisse qu`il a enlevé le goût d`enseigner, qu`il a tué la fonction enseignante en Côte d`Ivoire ; qu`il a donc contribué à tuer l`école ivoirienne.


N.V. : Au cours de sa même tournée, le président du RDR a affirmé que l`action des rebelles était indispensable

C.B.G. : Grande erreur politique pour un homme qui veut diriger un pays ! Les Ivoiriens savent que M. Ouattara n`est pas étranger à la conception et à l`exécution de la tentative de coup d`Etat du 19 septembre 2002 qui s`est transformée en guerre. Son image est donc peu honorable, aux yeux de nombreux citoyens. Donc, s`il était un fin politicien, il n`aurait pas tenu des propos saluant cette guerre. A quelques mois de la présidentielle, les Ivoiriens redécouvrent l`homme.

Ceci dit, la guerre a effectivement été indispensable pour lui, mais pas pour la Côte d`Ivoire. Cette guerre a particulièrement décimé le nord dont il se dit fils. Les éleveurs ont vu leurs troupeaux décimés, les paysans sont devenus plus pauvres qu`avant la guerre, le pays a vu son économie s`essouffler. Aucune guerre n`est bonne. La guerre n`a pas été bonne au Rwanda ; elle n`a pas été bonne au Liberia. Alors, comment un homme qui ambitionne de diriger la Côte d`Ivoire peut-il affirmer que la guerre a été indispensable. Non, tuer les Ivoiriens n`était pas indispensable ! Non, violer des femmes n`était pas indispensable ! Non, éventrer des femmes portant une grossesse n`était pas indispensable ! non, déposséder les citoyens de leurs biens, transformer des chefs de famille en clochards, en des personnes dépendantes d`autres personnes n`étaient pas indispensable ; piller les ressources des zones occupées n`était pas indispensable ; faire main basse sur une partie des richesses du pays n`était pas indispensable. Non, asphyxier la Côte d`Ivoire n`était pas indispensable.


N.V. : Et que dites-vous de ce qu`il a qualifié l`opération Dignité menée par les Forces de défense et de sécurité pour libérer le pays de stupide et honteux ?

C.B.G. : Nous laissons la latitude à l`armée de Côte d`Ivoire de donner la réplique à cette déclaration insultante. Et le chef d`Etat-major a déjà réagi bien à propos. Quand on n`a pas appris la politique et qu`on ne veut pas laisser les professionnels de la politique la faire, voilà comment on se comporte : en amateur. S`il était élu, M. Ouattara va-t-il créer une autre armée ? Va-t-il mettre en place une nouvelle gendarmerie, une nouvelle police, ? C`est un monsieur qui se comporte comme un chef de clan et il demeurera un chef de clan. C`est la même logique qui l`a poussé à dire à Yopougon : Si vous voulez la paix, votez-moi. Ce qui veut dire : Si vous ne me votez pas, vous aurez la guerre ; là où un homme politique avisé aurait dit : je suis le candidat de la paix, je suis venu vous apporter la paix. Les Ivoiriens doivent bien jauger les propos et les actes passés et présents des gens qui veulent nous diriger demain.


N.V. : Monsieur le président du COJEP, on vous voit en meeting ici et là avec des associations de jeunes et femmes ressortissants du nord. A quels objectifs répondent ces actions ?

C.B.G. : Nous sommes dans la tactique des trois carreaux de Mao. Mao Tsé-toung estime qu`il faut subdiviser le peuple en trois catégories : il y a les irréductibles, les hésitants et les sceptiques. Le bon leader politique, selon lui, ne s`accroche pas aux irréductibles, mais, tout en conservant les irréductibles, il doit transformer les hésitants en irréductibles et les sceptiques en hésitants. Et, dans les derniers moments de la campagne, c`est sur les hésitants qu`on se concentre. C`est pour cela que, généralement, les derniers moments des élections bousculent les sondages faits des mois ou semaines plus tôt. C`est pour cela qu`actuellement, nous nous adressons plus aux ressortissants du nord en leur disant que cette partie du pays gagnerait plus avec Gbagbo, qu`un homme de leur ethnie n`est pas forcément leur bienfaiteur. La preuve : Henri Konan Bédié, PDCI-RDA, Baoulé, hérite du pouvoir d`Houphouet-Boigny, mais abandonne Yamoussoukro pour Daoukro où allaient désormais tous les projets de développement. Et, dès que Laurent Gbagbo, FPI, Bété, accède au pouvoir, Yamoussoukro sort de sa léthargie. En plus si Laurent Gbagbo a pu lancer les travaux de la route Boundiali-Tengrela, s`il a pu rénover l`hôtel Hambol à Katiola et le Ranhôtel à Bouaké, cela veut tout dire. Alors l`avenir de la Côte d`Ivoire, c`est avec Laurent Gbagbo. Je suis donc avec les jeunes et les femmes du nord pour détribaliser le débat politique pour que les débats d`idées et les projets de développement prennent leur place. Ce week-end, je suis avec eux à Duékoué et à Daloa. Je vais les encourager à ne pas cacher leur adhésion à la politique de Laurent Gbagbo, et donc à la politique de développement. Ils ont dit qu`ils préfèrent être avec celui qui éteint le feu qu`avec celui qui met le feu.
Laurent Gbagbo avait été diabolisé au nord. Il avait été présenté comme celui qui est contre les ressortissants du nord. L`intoxication avait fait ses effets. Mais, avec le temps, par des actes et non des discours, le président Gbagbo a prouvé qu`il était celui qui aimait le plus le nord. Ce n`est pas ceux qui sont vêtus de blanc qui ont le c?ur blanc et ce n`est pas ceux qui sont vêtus de noir qui portent forcément le deuil. Le président Gbagbo aime le nord, il est élu et travaille pour toute la Côte d`Ivoire, y compris le nord. Autant il a des projets de développement de l`ouest, autant il a des projets de développement de l`est, du centre du sud et du nord. Et il travaille doublement pour le nord, parce qu`il doit le faire comme pour toutes les régions du pays et pour enlever dans la tête des concitoyens de cette partie du pays qu`il n`est pas celui qu`on leur a décrit.


Interview réalisée par Augustin Kouyo et Dan Opeli

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