mercredi 8 juillet 2009 par Notre Voie

La première fois que j'ai connu la Médiature, c'était en France avec M. Pelletier qui était médiateur, que j'ai personnellement connu Quand je suis allé à Paris, j'étais alors député de l'opposition, je suis allé le saluer et nous avons causé longtemps. C'est ce jour-là qu'il m'a expliqué les fondements de son institution. Quand il m'a dit le nombre de dossiers qu'il traitait, le nombre de dossiers qui arrivaient dans les délégations de Marseille, de Lille, de Lyon, etc., j'ai vu que ce n'était pas une mince affaire. Arrivé ici, quelques années après, je crois c'est le président Bédié qui a créé la Médiature. Donc, j'étais déjà sensibilisé. Et puis on a nommé le Grand médiateur de la République et la Constitution de la IIème République a changé l'appellation et a fait de cette appellation, le Médiateur de la République. Lui donnant un rayonnement plus grand. Le fait que ce soit Mathieu Ekra qui ait été le premier à être nommé, est un signe. Au moment où on proclame notre indépendance, Mathieu Ekra est là. Il écrit les paroles de l'hymne national, l'Abidjanaise. Au moment où nos anciens passent la main, Mathieu Ekra est là. C'est lui qui fait la jonction entre l'ancienne génération et la nouvelle. Je me rappelle, au lendemain du coup d'Etat de 1999, le téléphone a sonné chez moi, quelques jours après mon retour de Libreville. C'est le Grand médiateur Mathieu Ekra qui me dit : Viens me voir?. Je viens et il me dit : J'ai appris que tu ne veux pas que ton parti aille au gouvernement, allez-y parce qu'il s'agit de faire la transition entre nous autres et vous. Il faut y aller?. C'était un travail de médiation. Le lendemain, je suis allé chez Robert Guéi, je l'ai trouvé là-bas. Il discutait et il disait à Robert Guéi les mêmes choses qu'il m'avait dites, deux jours, auparavant. Que ce soit lui, le Grand médiateur de la République hier, le Médiateur de la République aujourd'hui, ce n'est pas un hasard. On dit qu'il n'y a pas de hasard chez Dieu. C'est le glissement naturel des choses vers leur devenir, vers leur futur. Je voudrais, ici, le féliciter, le bénir et le remercier pour toutes ses bénédictions qu'il a toujours prononcées, non pas uniquement à mon endroit, mais à l'endroit de la Côte d'Ivoire pour le rétablissement de la paix et pour la grandeur de la Côte d'Ivoire. Comme il l'avait écrit dans notre hymne qui est une partie de notre bible, la patrie de la vraie fraternité. Je voudrais vraiment saluer cette présence de l'homme entre les deux républiques, c'est-à-dire entre les deux générations C'est vrai que c'est un combattant. Quand il était affecté à Zinder (Niger) comme fonctionnaire où il travaillait dans le sable brûlant, personne ne lui prédisait la carrière qu'il a connue Il est revenu de Zinder et il a pris sa place dans la formation politique qui, d'ailleurs, représentait l'aspiration de tous les Ivoiriens, le RDA. Donc, je voudrais vraiment remercier le Président Ekra pour ça, pour le combat qu'il a mené pour notre libération, pour la part active qu'il a prise et le texte qu'il nous laisse comme hymne national. Ce n'est pas le seul texte qu'il a écrit. Mais c'est le texte le plus connu puisque c'est le texte le plus joué, le plus chanté. Il a écrit au moins deux livres dont l'échelle sans fin?

Aujourd'hui, Mathieu Ekra est aussi une figure du protestantisme. Mais les gens ne savent pas pourquoi il est devenu protestant et comment. Parce que Mathieu Ekra était chrétien catholique comme la plupart des lettrés du Sud de cette époque. Le RDA était apparenté au parti communiste en France. Et la hiérarchie de l'église catholique à Abidjan, avait décidé de ne pas donner la communion à un rouge? Et il est devenu chrétien méthodiste. C'est par ces faits là qu'on voit le parcours de quelqu'un. Et je suis fier de connaître un monsieur comme lui qui a toujours trouvé des solutions à chaque image. Même en 1963, dans les archives que nous avons, il a été noté qu'il a dit : Mais Félix, tu sais bien qu'il n'a rien fait?. C'est ce qui a fait qu'il a quitté le gouvernement. Le remaniement qui a suivi, il n'était plus dedans. Il n'était pas en prison, mais il n'était plus ministre pendant quelques longues années. Il est revenu vers la fin des années 60. Je voudrais saluer ce monsieur parce qu'en disant ce qu'il a dit là, il aurait pu tout perdre. Je remercie le Seigneur qu'il n'ait pas tout perdu. Quand je parle, c'est pour les jeunes générations que je parle?.

Propos recueillis par Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr

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