mardi 7 juillet 2009 par Le Temps

Faut-il oui ou non repousser la fin de l`opération d`identification et de l`enrôlement ? La question déchaîne les passions. Notre analyse. L'opération d`Identification et d`enrôlement a pris fin le 30 juin dernier, sur une note de vive protestation de nombreux pétitionnaires. Ceux-ci exigent dans la foulée, une nouvelle prorogation afin de leur permettre d`entrer dans le fichier électoral. Leur demande est-elle légitime quand on sait que la fin de l`opération a été à plus d`une fois repoussée pour donner la chance aux retardataires ? Que cache la fermeté de Beugré Mambé ? Les conditions idoines ont-elles été créées pour ne pas laisser des demandeurs au bord de la route ? Ce sont autant d`hypothèses que suscite la fin de cette phase importante du processus de sortie de crise. L`image de cette dame à l`écran de la télévision ivoirienne qui a littéralement fondu en larmes parce que n`ayant pas pu se faire enrôler, rappelle les gymnastiques et pirouettes auxquelles des Ivoiriens se sont livrés pour avoir un extrait d`acte de naissance leur permettant de participer à cette opération. Cette dame, sans aucun doute, ne serait pas en pleurs si le retard pris lui incombait. Ses larmes, pour notre part, traduisent un sentiment d`amertume. Le sentiment d`avoir été trop généreux dans l`effort pour que l`échec vienne coiffer in extremis sur le poteau, le désir d`avoir la liberté d`exercer demain, le 29 novembre prochain certainement, un droit constitutionnel, le droit de vote. Et elle n`est pas seule. Ils sont peut-être nombreux, les victimes du système déglingué par la guerre. Est-ce la faute aux personnes habitant les hameaux les plus reculés qui ont attendu en vain un groupe électrogène pour alimenter les appareils des agents recenseurs ? Comment ne serions-nous pas gênés de violer le droit de citoyen là où l`Etat a failli ? Loin de tout doute raisonnable, on ne peut pas dire que tous les retardataires ont volontairement traîné les pas. C`est pourquoi, une prorogation ne serait que justice, même si les éternels " abonnés à la dernière minute " en profiteront. Malheureusement, le premier responsable de l`opération, Beugré Mambé, a une feuille de route. Un chronogramme dans la perspective de l`élection présidentielle du 29 novembre prochain. Qui prendrait un retard si des semaines supplémentaires venaient à être accordées à ceux qui ne sont pas encore dans le fichier électoral. Ce qui ferait peser des menaces sur la date du 29 novembre prochain, date choisie de commun accord pour lancer la joute électorale. Or, certains politiciens ont déjà averti qu`ils mettraient le pays à feu et à sang si l`élection ne venait pas à être organisée à la date indiquée. On suspecterait dès lors Beugré Mambé de s`accrocher à ses lambris dorés. L`actuel chef de l`Etat serait vu par ses adversaires politiques comme celui qui man?uvre pour se maintenir au pouvoir. Que faire ? Comment sortir Beugré Mambé de ce dilemme cornélien ? Le regard se tourne vers le Facilitateur dont les décisions ont encore la chance de passer à travers les mailles des commentaires passionnés, voire pernicieux.

Tché Bi Tché
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