Là où le général Guéi se trouve, il doit se retourner trois fois dans sa tombe. Et pour cause. Le seul héritage qu'il a laissé à la prospérité au plan politique, c'est-à-dire l'UDPCI est, sept ans après sa disparition tragique, totalement menacé dans son existence. Au total six partis politiques sont sortis de ses entrailles. Et cela par la volonté du chef de l'Etat qui voit en l'hégémonie de ce parti dans l'Ouest du pays, une véritable menace pour sa survie politique. Après le départ des Boni Claverie, Kahé Eric, Akoto Yao, aux premières secousses, l'un des poids lourds de l'UDPCI vient, selon ses propres termes de retirer son soutien à Mabri Toikeusse président de l'UDPCI. Cet énième départ d'un militant de la trempe de Blon Blaise, du parti du Général Guéi consacre sa troisième mort. En effet, aux premières heures de l'insurrection militaire qui s'est muée plus tard en une rébellion armée, le Général Guéi a été systématiquement accusé par les cerbères du régime Gbagbo. La suite tout le monde la connaît. L'ex-homme fort du comité national de salut public a été retrouvé mort dans la broussaille. Les Ivoiriens ont été surpris d'entendre que l'ancien chef d'Etat partait faire une déclaration de prise de pouvoir à la télévision nationale. Ce fut la première vraie mort de l'illustre fils de Kabacouma. Après ce tragique événement, commence le chemin de croix pour la famille pour retrouver et enterrer dignement leur fils. Le corps du Général devient un fonds de commerce politique pour les uns et pour les autres, un objet de chantage contre un ralliement de la famille du défunt à la cause des nouveaux maîtres d'Eburnie. Dans ce ping-pong politique digne de la sorcellerie, le corps du général a été mis en terre (provisoirement) à Abidjan, contrairement au v?u des membres de la famille qui souhaitaient un retour au village. Ces parents, ont dû se résigner. Maintenant, ils attendent le dernier week-end du mois d'août date à laquelle le chef de l'Etat a promis de rapatrier le corps du Général dans son village natal.
IBK