mardi 7 juillet 2009 par Notre Voie

Le dernier communiqué de la CEI est évocateur. La Commission électorale y reconnaît que de nombreux ivoiriens ont été laissés pour compte. Mais elle semble s'en féliciter au lieu de proposer des solutions.

La CEI a informé, ce week-end, la communauté nationale et internationale que l'opération d'identification est définitivement achevée depuis le 30 Juin 2009 à 17 heures sur l'ensemble du territoire national et dans les 23 pays retenus à l'étranger pour abriter cette opération. Selon elle, l'opération a permis de prendre en compte, environ 6 500 000 personnes. Depuis peu, des protestations de personnes n'ayant pas été prises en compte aussi bien en Côte d'Ivoire qu'à l'étranger, fusent de partout. Même l'ambassadeur Pierre Kipré a récemment dénoncé la légèreté avec laquelle l'opération a été conduite en France. En Italie où la communauté ivoirienne compte près de 20 000 personnes, moins du quart a été enrôlé. Même situation aux Etats-Unis, en Allemagne, en Angleterre, etc. Mais la CEI n'en a cure. Elle semble ignorer tout cela et se frotte les mains. La CEI salue avec respect tous ceux qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, de celle de la CEI et de l'ensemble de ses partenaires, n'ont pu se faire enrôler. C'est le lieu de noter que l'identification de la population qui est une tâche administrative permanente pour l'accès à la Carte Nationale d'Identité sera mise en ?uvre, le moment venu, par les structures nationales qui en ont traditionnellement la charge, écrit-elle.

C'est à croire que l'opération a été bâclée volontairement. Le seul intérêt de la CEI étant l'organisation des élections. Mais si tel est le cas, pourquoi cette fuite en avant si l'on sait très bien que des Ivoiriens risquent de ne pas pouvoir voter ? Tout le monde sait combien qu'il a été difficile pour les populations de se procurer les extraits de naissance. Il faut également prendre en compte les incidents divers qui ont empêché le bon déroulement de l'opération.

A Korhogo par exemple, les militants du RDR ont fermé les bureaux d'enrôlement parce que M. Issa Malick aurait offert des timbres fiscaux à des personnes pour leur permettre d'aller se faire établir leur papier et se faire enrôler.

Si comme le reconnaît la CEI, plusieurs milliers d'Ivoiriens ont été laissés de côté, pourquoi ne pas en rechercher les causes et trouver des solutions pour réparer cette faute ? Dès lors qu'on reconnaît ouvertement que des personnes n'ont pu être prises en compte, il n'y a rien d'autre à faire que d'aller les enregistrer. Toute autre démarche est inacceptable, vu les enjeux énormes de la présidentielle à venir. Il avait été d'ailleurs dit, au tout début de l'opération, que la CEI ne baisserait pas les bras, qu'elle allait se battre pour faire enrôler tous les Ivoiriens. Aujourd'hui, la voici au pied du mur.

Au demeurant, n'est-il pas possible de poursuivre l'enrôlement alors que les dossiers des premières personnes identifiées sont recoupés par l'INS. Pendant que nous y sommes, les Ivoiriens voudraient bien savoir comment se fera le recoupement qui va ôter du fichier, les non Ivoiriens, ceux qui n'ont pas le droit de figurer sur les listes et qui, par milliers, ont réussi à se faire enrôler.

Beugré Mambé ne peut se permettre de jouer avec l'esprit des Ivoiriens. Il doit aller jusqu'au bout de cette opération.

Paul D. Tayoro ptayoro@yahoo.fr

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