mardi 7 juillet 2009 par Fraternité Matin

Un rapport d'activité, couvrant la période de 1997 (date de la création) à 2006, a été présenté dans la soirée d'hier au Chef de l'Etat par la Médiature de la République. Dix ans de médiation en Côte d'Ivoire sous la présidence d'abord du Grand Médiateur (première appellation) et aujourd'hui du Médiateur de la République, M. Mathieu Ekra Vangah, représenté à la cérémonie d'hier par son épouse.



Le Président Laurent Gbagbo a saisi cette occasion pour saluer la création de cette institution et rendre un hommage appuyé à son premier responsable, M. Mathieu Ekra qui n'a pu faire le déplacement du Palais présidentiel pour des raisons de santé. Pour le Chef de l'Etat, la Médiature de la République est un bel instrument qu'il faut développer parce que aujourd'hui, la justice est trop lourde, trop longue et trop coûteuse pour la plupart de nos compatriotes.



Ce que la Médiature fait actuellement, c'est ce que l'administrateur colonial demandait déjà aux chefs de village de faire, a rappelé Laurent Gbagbo avant de préciser qu'il ne veut nullement dire qu'il faut supprimer la justice moderne ou s'en détourner. Il faut que la justice soit décentralisée au maximum pour une grande fluidité.



C'est pourquoi, accédant à une des doléances du Médiateur de la République dont le porte-parole était l'ancien préfet Pauquoud Jean en sa qualité de Médiateur suppléant, le Président Laurent Gbagbo a dit que Notre Médiature doit être décentralisée comme cela est écrit dans le rapport.



Le Chef de l'État fait observer qu'il faut aider les populations à régler leurs affaires sans désespérer de la République. Car, poursuit-il, il y a certaines affaires comme le problème foncier à Abidjan, qu'on ne peut pas toujours régler en tenant compte de la seule juridiction moderne. A ce rythme-là, on donnera toujours raisons aux mêmes personnes.



Un Ebrié qui, à Abidjan, dit qu'il est chez lui n'est pas xénophobe. Il dit la réalité, de même qu'un autre citoyen peut lui aussi dire qu'il est chez lui ici à Abidjan, dira le Chef de l'Etat qui assure que le Médiateur doit avoir le tact et les moyens de faire son travail.



quant aux activités de la Médiature, elles portent sur 41,39% de réclamations relevant des secteurs économique et social, 41,18% des réclamations relevant des secteurs administratifs, politiques et financiers, 13,43% de réclamations diverses ou relevant du secteur judiciaire, soit un total de 96% du volume des requêtes dont le Médiateur de la République a été saisi.



633 réclamations ont été soumises au Médiateur dont 503 traitées, soit 79,46% des réclamations reçues. Seulement 20,5% des dossiers ont été frappés d'irrecevabilité et hors compétence, explique le rapport.



Contrairement à ce que pourraient penser certains, la Médiature a expliqué avoir joué un rôle non négligeable depuis le coup d'Etat de décembre 1999 à la crise du 19 septembre 2002.



Depuis sa création et sa mutation, au double plan constitutionnel et législatif, explique le médiateur suppléant,l e Médiateur de la République n'est pas resté inactif. Il a beaucoup écouté, conseillé et protégé selon le triptyque de la devise de l'Institution. Il a été également très présent dans les différentes étapes historiques de la République, notamment en dirigeant la Commission consultative, constitutionnelle et électorale, installée le 31 janvier 2000 pour l'élaboration de la Constitution de la 11e République.



De même, en novembre 2000, au lendemain de votre élection, poursuit-il, Monsieur le Président de la République, vous avez créé par décret un Comité de Médiation pour la Réconciliation Nationale, placé sous la présidence du Médiateur de la République. Il convient de rappeler que les résolutions de l'atelier de ce comité tenu à Grand-Bassam du 17 au 19 avril 2001, avaient servi de données de base du Forum de la Réconciliation Nationale qui s'est déroulé à Abidjan du 09 octobre au 18 décembre 2001, à votre initiative.



A tout cela, s'ajoutent tous les dossiers de réclamations, de litiges, traités par le Médiateur de la République de 1977 à 2006. Soit plus de 700 cas, en volumes cas, en volume cumulé sur la période. Il est bon de préciser que ce chiffre est une considération moyenne et pondérée, au regard de l'ensemble des saisines de l'Institution, concernant plus d'un bon millier de personnes, conclut M. Pauquoud Jean.



Les présidents Tia Koné de la Cour suprême, Yanon Yapo du Conseil constutitionnel, Laurent Dona-Fologo du Conseil économique et social, le Grand chancelier, Yssouf Koné de même que le ministre Sébastien Dano Djédjé de la Réconciliation et des relations avec les Institutions ont pris part à la cérémonie.



Nous reviendrons dans notre édition de demain, sur l'hommage du Chef de l'Etat au Médiateur de la République.



Abel Doualy

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