samedi 4 juillet 2009 par Le Repère

L`Eglise protestante méthodiste de Côte d`Ivoire (Epmci) existe depuis 1870 dans la région d`Assinie. Elle occupe la 2ème place après les catholiques avec 847 temples et lieux de cultes. L`Eglise, malheureusement, est aujourd`hui en proie à une crise profonde qui risque de freiner, si ce n`est pas encore le cas, son ambitieux programme de développement. Conséquence, cette maison de Dieu est en ce moment divisée en deux (02) camps opposés. L`un avec à sa tête le Bishop Benjamin Boni et l`autre dirigé par une dissidence composée de neuf (09) pasteurs. Que s`est-il passé pour qu`on en arrive à cette situation ? Quelles sont les origines de ce malaise pour que les dirigeants se retrouvent aujourd`hui devant le juge? Pour en savoir davantage, nous avons approché les différentes tendances.


Les origines de la discorde

Au cours de nos investigations, nous n`avons pas eu la chance de discuter avec le Bishop Benjamin Boni de la nouvelle Eglise méthodiste unie de Côte d`Ivoire (Emuci). L`homme de Dieu, malheureusement, n`a pas voulu se prononcer sur cette crise. Ce n`est pas le cas de la dissidence qui s`est expliquée largement sur cette affaire. Pour le Pasteur Boto Richmond, aumônier de l`Eglise protestante méthodiste de Côte d`Ivoire, la division vient du refus du Bishop Boni de discuter avec ceux des pasteurs qui sont pour que l`Eglise ne change pas de dénomination. Selon nos sources, le pasteur Benjamin Boni a désigné 12 personnes y compris lui-même pour aller aux Etats-Unis pour les discussions sur le partenariat. Mais à la grande surprise de tous, ils ont changé le nom de l`Eglise le 21octobre 2002 à Stamford aux Etats -Unis. Sur cette question donc, le pasteur Richmond Boto s`est montré très amer. A l`en croire, c`est l`intégration (27 avril) de l`Eglise protestante méthodiste à l`Eglise méthodiste unie qui est à l`origine de cette scission. Notre interlocuteur a même fait cas de la volonté de ce dernier d`opérer coûte que coûte ce changement. Pour lui, il s`agissait d`abord en 2001 à la conférence d`un simple partenariat au lieu d`une intégration directe comme avait proposé le pasteur Boni. " Nous avons demandé d`aller prospecter aux Etats-Unis les conditions de ce partenariat et de cette intégration par la suite. Le président Boni est allé directement à l`intégration. Cela a fait de notre Eglise une mission de l`Emuci alors que c`est une Eglise qui a acquis son autonomie vis-à- vis de celle de l`Angleterre en février 1985 . Les conséquences sont que désormais, c`est l`Emuci qui nous fonde. Cette intégration fait donc de nous, une Eglise qui disparaît, qui est avalée. Cette intégration a été faite sans l`avis de la conférence. " A indiqué le pasteur Boto Richmond. Poursuivant, il a souligné qu`en 2002, quand le Bishop est allé prospecter, il a profité de l`occasion pour changer le nom de l`Eglise sans le consentement des fidèles. Et pourquoi ?


Les raisons des agissements du Bishop

Le pasteur Boto Richmond soutient que le comportement du Bishop est lié à une aide que les Américains allaient apporter à la nouvelle Eglise méthodiste unie. " En 2002, il revient de ses voyages pour dire que je suis allé et j`ai dû procéder à l`intégration parce que les amis qui sont là-bas, qui étaient prêts à nous aider, allaient partir à la retraite donc, il fallait que je le fasse. Ils sont prêts à donner beaucoup d`argent à notre Eglise pour l`aider à payer les pasteurs, à aider les jeunes, à les appuyer au niveau de la formation", a-t-il fait savoir


Les conséquences de cette intégration

Aujourd`hui, nous assistons non seulement à la division de cette Eglise, mais aussi, les antagonistes se disputent ses biens. Il y a d`abord les Eglises, ensuite les fidèles dont chacun des camps veut en avoir le maximum et les autres biens que sont les écoles et les hôpitaux. Le patrimoine de l`Epmci que sont les membres, les bureaux, les infrastructures hospitalières, scolaires, les immeubles de standing, des commerces sont l`objet de dispute. Qui de Bishop Boni ou de Boto Richmond en sera donc le propriétaire ?


Le verdict attendu le 20 juillet

Il est ouvert depuis le 25 mai au tribunal correctionnel de la cour d`appel un procès. Le 29 juin dernier les deux (02) parties se sont encore retrouvées devant les tribunaux. Mais cette fois- ci pour les plaidoiries. Le tribunal après, a renvoyé l`affaire au 20 juillet pour le verdict. C`est en effet les fidèles de l`Epmci qui ont assigné le Bishop Boni en justice. Faux et usage de faux et escroquerie tels sont les griefs qui sont retenus contre lui.Selon ses adversaires, son mandat de 7 ans est à son terme depuis 2005. Pourtant à en croire ces derniers, il est toujours aux affaires et administre les biens de l`Epmci. Aujourd`hui ce n`est pas certain que le bishop rende le tablier. La preuve, les dissidents expliquent qu`il a man?uvré pour y rester jusqu`à 68 ans. Ils précisent par ailleurs que toutes les démarches qu`il a eu a effectuer n`ont pas été autorisées par l`assemblée de la conférence, organe suprême de l`Epmci


Grief contre le ministère de l`intérieur

La dissidente n`est pas contente de l`acte que le ministre Issa Diakité a posé. Ministre de l`intérieur d`alors, c`est lui qui a autorisé le changement de nom en délivrant un arrêté à cet effet. Ajourd`hui, la bataille est à l`annulation de ce document.

dJE Km

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