Encore une conférence de presse pour exiger la concertation nationale ! Le Pr Francis Wodié a échangé avec les journalistes, hier, à l`initiative de l`Auditorium de la presse d`Abidjan. Les échanges ont tourné autour de "La nécessité d`un contrat social" au sein de la société ivoirienne en vue d`instaurer un véritable Etat de droit. "Un contrat suppose un accord résultant d`un désaccord. Lequel accord s`établit au terme de discussions ou de dialogue", introduit-il son propos. Puis l`éminent juriste a retracé l`évolution des sociétés : "On était à l`Etat nature où l`homme est un loup pour l`homme. Aujourd`hui, on a évolué pour atteindre l`Etat civil." Tout le long de son exposé, le président du Pit a fait preuve de constance, indexant certains hommes politiques ivoiriens comme des opposants à la concertation nationale. Or, celle-ci devait aboutir, selon lui, à un consensus qui éviterait le pire à la Côte d`Ivoire. "La concertation nationale est indispensable si on veut prévenir un affrontement possible. Nous sommes dans un Etat boiteux où l`autorité est quasiment inexistante. Il suffit qu`il y ait un début d`initiative des leaders politiques pour lancer la concertation qui, pour nous, doit garantir la stabilité et la paix tant recherchées", prévient-il. Et d`ajouter : "En 1995, il y a eu une menace de coup d`Etat avec le boycott actif. Puis, il y a eu le coup d`Etat en 1999. La rébellion est arrivée. Jusque-là le feu couve sous la cendre et la Côte d`Ivoire s`expose encore à de graves dangers. Les coups d`Etat, ça suffit ! La guerre, ça suffit ! Nous avons besoin d`une Côte d`Ivoire belle", martèle-t-il. Le Pr Wodié admet néanmoins que la concertation, même si les débats doivent être houleux, doit faire sur des bases franches, fermes et intelligentes de sorte que les discussions permettent de définir les sillons d`une nouvelle Constitution. La nouvelle Loi fondamentale préviendrait de nouveau dérapages. "La prévention est la meilleure solution aux problèmes, faute de quoi, la société s`en portera mal comme c`est le cas. La Côte d`Ivoire est polluée politiquement, moralement et socialement. Elle est très toxique." Le professeur de droit ne croit pas à l`effectivité des élections. Car, à l`en croire, il manque une dose de bonne foi aux hommes politiques ivoiriens. "Il y aura la tension à l`approche des élections. On devrait préparer notre pays en acceptant une transition avec un gouvernement d`union. Tout dépend de nous avec un peu de bonne foi", s`indigne le président Wodié. Pour finir, le conférencier a remercié les organisateurs et les journalistes qui ont accordé un intérêt à son propos en lui posant de nombreuses questions. Il leur a également demandé de faire un large écho de ses idées pour que la concertation qui demeure une ?uvre de longue haleine, puisse aboutir un jour. Le président du Pit était accompagné de ses proches collaborateurs dont Mme Angèle Gnonsoa et le ministre Akoi Ahizi.
Marc Koffi