jeudi 2 juillet 2009 par Notre Voie

Mieux vaut tard que jamais, dit l'adage. Et celui-ci se vérifie par A+B ces derniers jours. Commençons d'abord par le président du FPI. M. Affi N'Guessan a donné de la voix pour demander à ses camarades militants d'arrêter les querelles intestines, les palabres à n'en point finir, les bagarres de leadership, pour se consacrer à l'essentiel, c'est-à-dire à la fortification du parti. Il a même conclu, je touche du bois, qu'on perdra les batailles futures si on ne se réconcilie pas à tous les niveaux du parti. Pour être juste, cette assertion du président du FPI l'est.

Mais diantre, qu'attendait donc M. Affi pour donner de la voix afin de mettre fin à la pagaille ? Pourquoi avoir attendu que la situation soit en état de putréfaction avancée avant de réagir ? Lakota, Divo, Toulepleu, Dabou, Issia, secrétariat général, comité de contrôle, fédérations et j'en passe. Des crises, des affrontements verbaux qui ont fait rage. Le président Affi est resté silencieux, le mur s'est lézardé, le bateau a pris eau de toutes parts. Il a réagi enfin. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Et nous souhaitons bonne chance au président Affi, malgré ce grand retard.

Les pluies diluviennes tuent beaucoup d'Ivoiriens pratiquement depuis un mois à Abidjan. Déjà l'année passée à la même période à Cocody, dans le quartier précaire de Gobelet, les pluies avaient décimé des familles. Le ministre Tagro s'était attristé et n'avait pas hésité à faire un plan de déguerpissement prometteur, ambitieux.

Mais dès que le soleil est apparu, les habitants de Gobelet n'ont plus jamais été inquiétés. Gobelet avec ses maquis, ses boîtes de nuit et ses bicoques a continué de vivre normalement. Plus question de déguerpissement, plus question d'opposition à la construction de bicoques dans ce gros trou. Comme si tout y était normal. Et puis sont arrivées les pluies de juin 2009. Elles ont tué plus que celles de l'année dernière. Le Banco sur l'autoroute a été la zone la plus sinistrée. Tagro est monté au créneau. Encore une fois. Le plan d'urgence a été mis en place. Et puis, une fois n'est pas coutume, une opération de déguerpissement a eu lieu au Banco, la zone la plus touchée. Une opération que les Ivoiriens ont salué à sa juste valeur. Mieux vaut tard que jamais. Mais, malheureusement au moment où l'on s'attendait à une opération d'envergure de la part de Tagro pour balayer certains bidonvilles assassins le ministre a mis ses bulldozers au garage.

Ses derniers communiqués sont même devenus ambigus. Qui fait quoi entre la Direction de la protection civile et le préfet d'Abidjan à qui le ministre a donné toutes les prérogatives ? Qui fait quoi ? Nous ne saurions répondre. Une chose est sûre, le ministre a essayé de faire quelque chose. Mieux vaut tard que jamais ! Même si Tagro attend déjà les pluies de juin 2010 pour élaborer de nouveaux plans d'urgence.

Sans hésiter et sans sourciller pour le moins du monde, Francis Wangah Wodié, le mentor du PIT a affirmé que la politique n'est pas un métier. Qu'est-ce donc un homme politique ? N'est-ce pas celui-là même qui a fait de la politique son métier ? Cet homme politique, maîtrise, pour l'avoir appris et pratiqué, le terrain politique, la période, le temps et l'heure de poser une action. Il ne reste pas attaché à des clichés dépassés telle la conférence nationale. Il sait que la politique évolue. La politique est un métier a déclaré il n'y a pas longtemps le président Gbagbo. Le Professeur Wodié devrait donc commencer à se mettre à l'ouvrage pour apprendre et maîtriser certaines ficelles de la politique pour en faire véritablement son métier. Mieux vaut tard que jamais?, dit-on.


Par Franck Dally

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