mardi 30 juin 2009 par Le Temps

Alassane Dramane Ouattara aime se faire appeler brave alors qu'il est réellement loin de l'être.

Le sobriquet lui plaît bien. Cela lui permet de se donner l'image d'un intrépide politicien. C'est quand même bon à prendre, devant des militants pour la majorité, analphabètes et toujours chauffés à blanc. Alassane Dramane Ouattara se fait appeler " Brave-tchè ", de quoi susciter la curiosité de celui qui ne le connaît pas. Avant de tomber des nues au final. Parce que dans son parcours politique, Alassane ne traîne aucun acte héroïque. Dans le monde politique ivoirien, c'est d'ailleurs, lui qui a constamment la frousse. Abandonnant tout le temps, ses militants dans le feu pour se mettre au chaud à Paris. On l'a vu sous Bédié, fuir la justice qui le traquait pour une affaire de fraude sur la nationalité. C'est depuis Paris qu'il menait sa bataille. Sous Guéi, rebelote presque. Durant cette période, s'il avait l'occasion de quitter la Côte d'Ivoire, Ouattara l'aurait fait très rapidement. Parce qu'il a été mis dans ses petits souliers par le pouvoir kaki. Il a fallu Gbagbo pour qu'il retrouve ses habitudes " touristiques ". C'est-à-dire, l'éternel homme politique prêt à fuir la Côte d'Ivoire au moindre pépin. En septembre 2002, lorsque le feu qu'il a allumé, a explosé, il ne s'est pas gêné de sauter chez le voisin, en escaladant le mur comme un gamin. La suite on l'a connaît. Complètement transit par la peur, Ouattara s'est mis bien au chaud dans une représentation diplomatique de la place. Drôle de " brave-tchè " qui ne s'est jamais mis au-devant de ses troupes. Les manifestations de rue organisées par le Rdr, ne se comptent plus. Quand est-il une fois descendu dans la rue avec ses militants. Pas un seul jour. Pour lui, les militants, peuvent aller dans le feu. Mais pas lui. Le plus important pour lui, c'est de prendre le pouvoir. Depuis quelques temps, il s'est mis au style Gbagbo. C'est ce qui paye pour atteindre le pouvoir. Aura-t-il la poigne du chef de l'Etat qui dans les moments difficiles, prend le devant de la lutte ? Pas si sûr. Parce que le courage est aussi une qualité humaine. Et ce ne sont pas tous les politiciens qui sur le continent, ont cette qualité.

Kiprindé Sonia

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