mardi 30 juin 2009 par Nord-Sud

En tournée dans le cadre de la pré-campagne, le président du Rassemblement des Républicains ne fait désormais aucun mystère sur le fait qu'il compte remettre l'Etat au centre de tout. Retour en grâce donc d'un Etat centralisateur, fort. Avec ADO, l'Etat sera gestionnaire, c'est du moins ce que l'on croit percevoir dans ses discours actuels. Ce, au grand dam de l'actuel locataire du palais présidentiel, Laurent Gbagbo, qui s'attèle, depuis son accession à la magistrature suprême, à positionner l'Etat dans ses fonctions régaliennes, au profit d'une politique de décentralisation et de déconcentration, ses principaux chevaux de bataille. Sous sa mandature, les collectivités décentralisées et déconcentrées ont vu leur pouvoir se renforcer, arrachant à l'Etat central les initiatives en matière de développement local. A les entendre pendant cette campagne déguisée, les visions d'ADO et de Gbagbo se télescopent. L'un, Gbagbo, est adepte du moins d'Etat, mieux d'Etat , l'autre, ADO proclame un Etat central fort et responsable.Quand on les écoute, il est clair que pour Gbagbo le développement doit venir de la base, tandis que pour ADO, le développement doit être impulsé par l'Etat. Ainsi, le vendredi 5 juin à Tabou, ADO ne déclarait-il pas en termes clairs Je suis venu vous dire que je connais vos problèmeset que j'ai des solutions. Des solutions pour vous, les jeunes, pour vous, les femmes, pour vous, les agriculteurs. Des solutions pour vous soigner, pour vous loger, pour vivre en sécurité ? Allant plus loin, l'ancien banquier reconverti dans la politique a promis lors de son récent meeting à Bouaké que : Il nous faut trouver 310 milliards de Fcfa pour réhabiliter Bouaké et son département. Nous allons trouver cet argent. () je trouverai les 10.000 milliards de Fcfa dont nous avons besoin en cinq ans pour relancer l'économie ivoirienne . Gbagbo, à Touba, a dédouané l'Etat, dans le retard de développement accusé par ce département. Il en a rendu responsable le président du conseil général. Monsieur le président du Conseil, comment ça se fait qu'il n'y ait pas d'école ici ? ( ). Parce que nous avons créé les Conseils généraux pour sortir nos populations de la pauvreté, a-t-il demandé, avant de lui lancer cette accusation à peine voilée, à la face : Mon cher ami, tu étais mince avant, comment ça se fait que tu es aujourd'hui gros ? Et d'inviter la population à demander des comptes au patron local de la collectivité décentralisée. Mes amis après le meeting voyez votre Président, en tout cas attrapez-le pour qu'il vous dise la vérité sur l'argent que l'Etat de Côte d'ivoire lui a donné, a-t-il insisté.
Deux hommes, deux visions de l'Etat, qui s'affrontent.

Marc Dossa

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