mardi 30 juin 2009 par Nord-Sud

Doumbia Brahima, âgé de 23 ans, est mort hier matin aux environs de 5h. La forte pluie qui s'est abattue sur la ville d'Abidjan a provoqué l'éboulement de leur habitation située à Agbékoi « au trou », non loin du groupe scolaire de ce quartier. Le bâtiment de huit maisons, où habitent Brahima et d'autres colocataires, s'est écroulé dans le « gros trou » d'Abobo Agbékoi, sous la poussée des eaux de ruissèlement. Selon Traoré Nouffou, colocataire, cela est arrivé assez rapidement. « Je suis sorti à 5h pour uriner, c'est à ce moment que j'ai vu que tout le bâtiment glissait pour tomber dans le gros trou. J'ai commencé à crier pour réveiller les autres», indique-t-il. Il continue de crier à gorge déployée : « Le mur est tombé sur Brahima alors qu'il est sortait de la maison.» Selon Doumbia Drissa, le frère aîné de la victime, tous dormaient profondément. « Ce sont les cris de Nouffou qui nous ont réveillés. Au moment où nous cherchions tous à sortir, le mur est tombé sur Brahima », ajoute-il les larmes aux yeux. Les colocataires de Brahima et de Drissa se sont tous retrouvés dans le « gros trou ». « Nous avons tous glissé et nous nous sommes retrouvés dans le ravin. Nous avons eu de la chance d'être sortis vivants », se console un jeune homme qui habite également l'une des huit maisons qui se sont écroulées. Des blessés, il y en a eu dans cet éboulement comme dans les autres. Une dizaine dont cinq ont quitté l'hôpital après les premiers soins. Les cinq autres ont été gardés jusqu'à l'après-midi. Tous ont reçu la compassion du premier magistrat de la commune, Adama Toungara, qui a tenu à se rendre à leur domicile. A côté du bâtiment des Doumbia, se trouve une église évangélique dont une partie s'est s'effondrée. Le pasteur n'a pas voulu donner d'information, même sur le nom de son église. « Je n'ai pas envie d'en parler », a-t-il affirmé sèchement. Approchés, les jeunes du quartier ont indiqué ne pas connaître le nom. « Je ne connais pas le vrai nom, mais nous l'avons surnommée dansé-dansé. On chante et on danse là-bas tous les jours », explique une jeune fille. A tous ces sinistrés, le maire a apporté soutien et réconfort. Il aussi affirmé que le plan Orsec, dans son application, trouvera une solution pour recaser toutes les personnes victimes de la pluie. Selon lui, Abobo compte aujourd'hui environ cinq mille personnes sinistrées. La pluie a fait trois morts et d'importants dégâts. A cet effet, il demande aux populations de quitter les zones à risques pour qu'il n'y ait plus de morts. A ce sujet, la famille Koné a été interpellée par le maire. Cette famille est propriétaire d'une cour commune située à la limite d'un ravin au quartier Plaque II d'Abobo, non loin de l'hôpital Houphouët Boigny. Tous les arbres proches de la cour ont glissé dans le « gros trou ». Interpelés à maintes reprises, le propriétaire et ses locataires d'environ cinquante personnes font la sourde oreille. Selon lui, M. Koné et ses locataires disent ne pas savoir où partir. Mais le maire reste intransigeant : « Je dois prévenir Sam Ettiassé, coordonnateur du plan Orsec pour dégager ces personnes. Faute de quoi, d'ici peu, nous assisterons à une catastrophe, a-t-il indiqué.
Adélaïde Konin (Stagiaire)

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