mardi 30 juin 2009 par Notre Voie

M. Gbalé Dapleu Lazare, initiateur du projet Que mille rizières verdissent? dans la sous-préfecture de Sago évoque ici les besoins des adhérents et sollicite l'aide des bonnes volontés et particulièrement du président de la République.

Notre Voie : Monsieur le directeur de cabinet, comment vous est-il venu l'idée d'initier un projet de production de riz ?
Gbalé Dapleu Lazare. Je voudrais que vous me permettiez avant tout de remercier le quotidien Notre Voie qui a réalisé un reportage sur le projet
Que mille rizières verdissent?. J'avoue que votre travail nous a été bénéfique puisque nous avons reçu de nombreux appels de personnes qui ont compris l'intérêt de notre initiative. Pour revenir à votre question, je dirais que J'ai voulu à ma manière, en ma qualité de président de la mutuelle pour le développement d'Adebem (MUDEA), répondre à l'appel du président de la république S.EM. Laurent Gbagbo et du gouvernement invitant les Ivoiriens à trouver une réponse appropriée à la crise alimentaire dont l'une des conséquences est la hausse vertigineuse des prix des denrées de base et particulièrement du riz. Je me suis dit qu'avec un peu de moyens et un minimum d'encadrement, les paysans peuvent réaliser de grandes choses. Il est possible de produire suffisamment de riz pour l'autoconsommation et même de vendre le surplus sur le marché pour donner quelques moyens aux paysans.

N.V. : Quelle a été la réaction des paysans quand vous leur avez soumis l'idée ?
G.D.L Vous êtes allés au village et vous avez pu vous rendre compte de leur enthousiasme. En réalité, nos parents et nos jeunes frères n'attendaient que ce genre d'initiatives de notre part. Ils ont tellement bien accueilli le projet qu'ils se sont engagés sans retenue. Avec mes maigres moyens et grâce à l'aide de certaines relations, je n'ai eu à fournir que les semences et des bottes qui ne sont même pas suffisantes. Et pourtant, ils ont réalisé de vastes superficies. Aujourd'hui, on peut aisément évaluer la superficie totale réalisée à 50 hectares de riz irrigué. Ce n'est pas négligeable. Je pense qu'avec un peu plus de moyens, il est possible de faire trois fois plus. Nous avons commencé avec quelques villages : Adebem, Godjiboué, Gobroko, Manaboué, Guédikpo, Sago. Mais d'autres villages se manifestent déjà en voyant le succès de la première phase. Notre ambition, évidemment, c'est de couvrir les 16 villages de la sous-préfecture de Sago, comme le demandent les chefs de tribu et de village. La seule chose qui pourrait nous freiner, c'est la question des moyens. Sinon la volonté existe.

N.V. : Les paysans que nous avons interrogés sur le terrain nous ont souvent dit qu'ils ont besoin de motoculteurs, de bottes et d'un encadrement adéquat.
G.D.L : Effectivement ! Quand je dis que ce sont les moyens qui manquent le plus, il y a un peu de tout cela. On dit souvent aide-toi et le ciel t'aidera?. Nous avons commencé un travail pour montrer ce qu'on est capable de faire. Maintenant, on ne peut pas rester dans cette situation si l'on veut effectivement atteindre nos objectifs. Il faut moderniser les exploitations par un aménagement conséquent des espaces. Les paysans qui ne sont pas formés aux techniques culturales modernes ont besoin d'être suivis et conseillés pour qu'on puisse réaliser les rendements à l'hectare escomptés. Ils ne peuvent pas continuer à utiliser la daba, la machette. Il faut des engrais, des pesticides, des herbicides. C'est un vaste chantier que nous avons ouvert et nous avons besoin d'être appuyés. Pas pour nous-mêmes, mais pour les paysans et pour la Côte d'Ivoire qui a besoin de résorber la question de la sécurité alimentaire.

N.V. : Pour l'aide que vous souhaitez, à qui voudriez vous vous adresser précisément ?
G.D.L : Je ne vous surprendrai pas si je vous disais que je regarde d'abord du côté du président de la République, S.E.M. Laurent Gbagbo et son épouse pour deux raisons. La première, c'est que à Gobroko, les femmes qui nous ont accueillis nous ont demandé de transmettre à Simone Gbagbo qu'elles ont besoin d'un certain nombre de choses dont une broyeuse de manioc. Ceci n'entre pas directement dans notre champ d'action, mais étant sur le terrain, nous sommes obligés de prendre toutes les préoccupations des paysans. Deuxièmement, récemment en tournée à l'ouest, dans le Bafing et dans le Denguélé, le président Gbagbo a dit qu'il est disposé à aider ceux qui se mettent au travail. Il a particulièrement insisté sur la culture du riz. Nous pensons que nous nous inscrivons dans sa vision et donc nous souhaiterions qu'il nous appuie, matériellement et si possible financièrement. Surtout que bientôt c'est la récolte et que nous avons un besoin pressant de magasin de stockage, de décortiqueuse de sacs de jutes etc.
Mais au-delà, nous sollicitons l'aide de toute bonne volonté. Notamment les représentations diplomatiques des pays qui ont pour tradition la culture du riz, la Chine et le Japon, en particulier.

N.V. : Avez-vous déjà contacté les structures d'encadrement du monde paysan ?
G.D.L : Bien sûr ! Je voudrais ici remercier le programme national du riz et son directeur Silué Tayourou qui m'a offert des semences. Et qui a désigné une de ses collaboratrices Mme Zahui Véronique, ingénieur en génie rural pour suivre le projet. C'est d'ailleurs après la visite qu'elle a effectuée sur le terrain que le projet est entré dans sa phase active.
Je voudrais également remercier toutes les personnes physiques qui nous ont apporté leur appui pour le démarrage du projet. Nous leur disons que leur aide n'a pas été vaine et que nous ne faisons que commencer.

Interview réalisée par: Augustin Kouyo

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