jeudi 25 juin 2009 par Notre Voie

Le député FPI de Sikensi, l'honorable Kassi Félix Assandé, dresse dans cette intervention, la situation sociopolitique qui prévaut dans sa circonscription électorale. Selon le parlementaire, les militants du FPI doivent être courageux pour dénoncer les faussaires au moment des élections.


Notre Voie : Les séances de rattrapage de l'opération d'enrôlement s'achèvent, le 30 juin prochain. Quel est le bilan à mi-parcours dans le département de Sikensi ?

Kassi Félix Assandé : A la date d'aujourd'hui, il y a eu 30800 enrôlés à Sikensi. C'est beaucoup parce qu'en 2000, la population électorale n'avait pas atteint plus de 20 000 personnes.
Pour le rattrapage, en quatre semaines, il y a eu 547 personnes qui ont été enrôlées dans tout Sikensi.


N.V. : Des cas de fraude ont-ils été constatés ?

K.F.A. : Dans tout le département, il n'y a pas eu plus de 10 cas de fraude. Mais, je peux relever que sur les 30800 enrôlés, il faut que nos militants soient vigilants et courageux lorsque seront affichées les listes et les noms pour démasquer les faussaires.


N.V. : A l'approche du 29 novembre, quels sont vos grands chantiers pour la réélection du président Laurent Gbagbo ?

K.F.A. : Dans le département de Sikensi, le président Laurent Gbagbo a déjà fait plus de la moitié de sa campagne. Nous allons canaliser et organiser, en collaboration avec le DDC, tout le mouvement pour aboutir à sa réélection. En effet, il a créé le département de Sikensi. C'est très important. Après 40 ans d'indépendance, autour de nous, toutes les villes sont devenues des départements : Jacqueville, Tiassalé, Grand-Lahou, Dabou, etc. Sikensi est démeurée sous-préfecture. Mais, le président Laurent Gbagbo, par une decision, a créé un département à Sikensi. Et, le peuple Abidji pour lui dire merci, et prépare à améliorer son score. Parce qu'en 2000, il a eu autour de 66% des voix où il ne nous avait rien donné. Maintenant qu'il nous a fait un grand cadeau, nous allons tout faire pour qu'il ait le maximum de voix.


N.V. : Sikensi a su se préserver des palabres, contrairement à certaines régions...

K.F.A. : A Sikensi, les cadres FPI engagés ne sont pas nombreux. Et puis, j'ai fait 19 ans de militantisme. Je suis le député. J'ai été élu deux fois membre du comité central. Donc je suis en quelque sorte le leader. Lorsqu'il y a un problème, j'essaie de le régler. Chez nous, ce sont de petits problèmes de personnes, de dénigrement que je réussis à surmonter. Ça ne peut pas gêner le bon fonctionnement du parti.


N.V. : N'empêche. Il y a une crise ouverte entre le maire PDCI et vous ?

K.F.A. : Je ne suis pas opposé au maire de Sikensi. Nous sommes des parents. La seule différence, c'est que moi, je bats campagne pour Gbagbo et lui pour Bédié. C'est ça seulement qui nous oppose. Sinon, il n'y a rien. Je suis attaché au développement et à la quiétude de ma région.


N.V. : Et pourtant cette région est marquée par des attaques à mains armées sur l'autoroute du Nord et des conflits fonciers dans l'indifférence des élus locaux...

K.F.A. : Le problème des coupeurs de route est, en effet, gênant. Sur une voie internationale, il est aberrant qu'il y ait des coupeurs de route. Ce n'est pas normal. En ma qualité de député, ce que je compte proposer aux autorités militaires dont le général Kassaraté, c'est qu'on crée une unité de gendarmerie, une brigade, un peloton, quelle qu'en soit l'appellation, une structure qui va être chargée de veiller sur l'autoroute du Nord. Elle devra s'installer près de l'autoroute avec des éléments pour empêcher que ce genre de choses ne se reproduise. Car, même d'Elibou à Gomon, il y a des coupeurs de route. De Bécédi à Bakanou, il y en a .

Je pense que les chefs de village de génération doivent prendre leurs responsabilités.
Concernant le problème de terres et de forêts, il faut dire que nous sommes assis sur une poudrière. Il y a la forêt mais des jeunes gens la bradent. Ce qui fait que quand vous arrivez à Sikensi, on remarque que tous ceux qui sont à Abidjan, et qui ont les moyens, sont dans nos forêts. Ils font des hectares d'hévéa, de palmier à huile. En tout cas,ils sont en train d'occuper tout le terrain avec la complicité des uns et des autres.


N.V. : Pensez-vous que les élections se tiendront le 29 novembre prochain?

K.F.A. : La guerre est derrière nous. Les élections pourront se tenir. Puisque l'enrôlement est en marche, le Centre de commandement intégré (CCI) est en train de déployer ses hommes, la frontière ouest est aux mains des Forces de défense et de sécurité, il reste la frontière nord. Si le CCI et l'administration sont redéployés, les personnes et les biens circulent normalement, je crois que les élections peuvent avoir lieu après le désarmement des ex-rebelles. Et puis, la visite que vient d'achever le président Laurent Gbagbo à l'Ouest, dans le Bafing et le Denguelé nous convainc que le pays est réunifié et la paix revenue. Logiquement, en s'appuyant sur les Accords de Ouagadougou, aucun obstacle ne devrait se dresser sur le chemin des élections.


NV.: Le président français Sarkozy a traité la Côte d'Ivoire de repoussoir, avec un processus électoral défaillant. Votre commentaire ?

K.F.A. : Lorsque j'ai vu Sarkozy en compagnie de Chirac et l'ai entendu tenir ces propos, je me suis dit, tiens ! Le serpent n'est pas encore mort. Parce que Sarkozy a été le ministre de l'Intérieur de Chirac. Donc, c'est son patron, même s'il n'est plus président. Alors cela, m'amène à réfléchir en tant que député certes, mais membre de la commission défense et sécurité. Je dis que si le président français qui était ministre de l'Intérieur du président Chirac qui nous a fait la guerre, fait une telle declaration, ce n'est pas anodin. La Côte d'Ivoire doit faire attention à Sarkozy.
Au moment où le président Gbagbo est en train de tout remettre en place, l'ennemi réapparaît. Nous devons être vigilants. Je disais que la guerre est finie. Mais, il faut faire attention.


interview réalisée par Didier Kéi

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