jeudi 25 juin 2009 par Le Nouveau Réveil

Le Président national de la JPDCI, Kouadio Konan Bertin, a décidé de reconstituer son bureau avant le lancement de la campagne des futures élections. Dans l'interview qu'il nous a accordée, il explique les raisons de sa décision.

M. le président de la Jpdci, il y a quelque temps, vous annonciez dans les colonnes des journaux de la place que vous devriez renouveler le bureau de la Jpdci. Où en êtes-vous avec ce projet ?
Merci, en effet, j'ai déclaré il y a quelques semaines, sinon depuis un mois, je crois, revenu de Londres, il y a plus que urgent que nous mettions de l'ordre dans le bureau des jeunes du Pdci-Rda. L'ordre est plus que nécessaire. L'ordre est plus que urgent dans la mesure où ma conviction de toujours a été de dire que le candidat qui gagnera le combat de la jeunesse, hé bien gagnera l'élection présidentielle. Or, que constatons-nous ? Pendant que nous allions au congrès de la jeunesse du Pdci-Rda, moi-même, j'avais 35 ans. Cela veut dire 6 années après, on n'a plus forcément 35 ans. Et le premier bureau que j'ai composé avec des amis de génération, bien entendu, nous sommes nombreux à ne plus être dans la tranche d'âge. C'est vrai que le bureau politique a décidé que nous puissions continuer de gérer les jeunes jusqu'à la fin de toutes les élections. Mais on dit que nous quand on t'envoie, il faut savoir t'envoyer. Si nous devons continuer de rester avec tous les jeunes dont l'âge est largement au-delà de 40 ans, cela risque de nous poser problème. Donc il faut avoir la vision, c'est-à-dire faire en sorte de redynamiser la structure en y injectant du sang un peu plus jeune. Donc, qui va faire que des jeunes, plus jeunes que nous vont faire leur entrée massivement et avoir des responsabilités réelles dans le nouveau bureau que nous allons mettre en place. Pour ne pas nous couper de la base. Parce que, j'ai toujours pensé que, c'est ma conviction profonde, il nous faudra arracher les élections au président Gbagbo. Pour cela, il faudra compter sur les jeunes pour ce genre de combat. Je ne veux pas perdre cette bataille, c'est pourquoi, je rajeunis un tant soit peu le bureau.
Il y a un autre constat, c'est que quelques-uns parmi nous, heureusement, ils ne sont pas nombreux, avaient déjà pris position ces derniers temps pour l'adversaire dont ils battent au grand jour la campagne. Nous sommes maintenant sûr qu'on ira aux élections, semble-t-il, en novembre. Je ne peux pas continuer de maintenir sur l'aire de jeu, un joueur qui porte mon maillot. Quand je suis persuadé qu'il marquera contre son camp dans mes propres buts, il va de soi que tout ce monde qui batte campagne pour Gbagbo, mon adversaire, démissionne de fait, donc c'est un vide qu'il faut combler et puis, ce n'est pas un secret pour personne. Pendant longtemps, on m'a reproché de ne plus pouvoir mobiliser tout mon bureau. Comment voulez-vous que je puisse apporter tous les jeunes au président Bédié, si le bureau, je n'arrive pas à le mobiliser. Dès lors, nous prendrons toutes nos dispositions pour que ne soient membres du directoire de la Jpdci ceux qui pourront répondre à nos appels. Qui sont disciplinés et qui accepteront de se soumettre à notre autorité.


Sans certainement entrer dans les détails, la charpente du bureau à venir va être profondément remodelée ou alors partiellement ?

Bon, le bureau, dans sa mouture, ne change pas du tout. C'est 68 membres avec les mêmes postes, c'est seulement les hommes qui changent, ceux qui battent campagne pour Gbagbo s'en iront quand d'autres jeunes vont faire leur entrée. Des jeunes vont entrer surtout à la vice-présidence parce que, si nous avons fait le congrès des jeunes, on n'a quand même préparé des jeunes qui étaient prêts à assurer la relève. A ces jeunes-là, nous voulons donner la chance de s'essayer aussi. Avoir un certain niveau de responsabilité. On ne sait jamais, d'ici là qu'on aille au congrès, ils auront dépassé largement l'âge d'être candidats à la Jpdci. De plus en plus, j'entends leur donner des responsabilités pour qu'ils s'assument véritablement. Nous faisons aussi de la formation, j'ai besoin de savoir, en situation, ce qu'ils peuvent donner au Pdci-Rda. Je les mets dans le contexte pour apprécier véritablement ce qu'ils pèsent, ce qu'ils valent et ce qu'ils peuvent apporter au Pdci. J'entends faire en sorte que d'ici 15 ans, nous puissions procurer au Pdci-Rda un levier. Les jeunes qui ont 13, 14, 15 ans même ceux qui ont 10 ans aujourd'hui qui doivent adhérer au Pdci à 18 ans, ce n'est pas forcément par rapport à Bédié qu'ils le feront. C'est plutôt par rapport à ce que nous sommes plus proches d'eux en âge du fait de la génération, nous leur aurons donné comme envie de venir au Pdci pour pouvoir les attirer. Je dois faire en sorte que nous restions collé aux jeunes, véritablement aux jeunes. Donc, même si on nous maintient, nous devons avoir en tête qu'on nous maintient pour les jeunes. Il faut les associer à tout ce que nous faisons. Il faut qu'ils se sentent impliqués à ce que nous faisons pour qu'ils se sentent concernés.


M. le président, qui part du bureau de la Jpdci-Rda ?

Je ne pourrais vous le dire que le mardi. Le mardi à la conférence de presse. Oui, cela sera su de tout le monde. Hier, nous avons eu une séance de travail avec le Secrétaire général parce que nous sommes quand même une structure spécialisée, des décisions aussi importantes ne se prennent pas sans d'abord consulter la direction du parti. Nous avons échangé avec le président du parti, nous avons eu son accord. Il reste maintenant à harmoniser les choses avec le Secrétaire général, ce qui a été fait, hier. Vous savez, le bureau, quand on l'annonce, avant même sa publication, il y a beaucoup de tractations. Je ne peux pas dire des choses aujourd'hui, si je ne suis pas sûr qu'elles tiendront mardi. Donc le mardi, vous aurez la primeur surtout pour "Le Nouveau Réveil" des grandes décisions qui vont être prises.


Etes-vous déçu de certains membres de votre bureau ?

Ecoutez, déception, non. Je positive tout, il faut aller de l'avant parce que ce qui est important c'est qu'il faut regarder en première ligne, c'est d'abord la candidature du président Bédié. Il peut se faire qu'il y ait des gens qui ne répondent pas à mon attente en tant que Bertin, mais si d'une façon ou d'une autre, tout le monde reste attaché au président Bédié, tout le monde aide Bédié à devenir président, je pense que c'est l'essentiel. Donc je ne parlerai pas de déception. Parce que, lorsque nous mettions en place le bureau national, j'ai été clair. J'ai dit que c'était le comité de campagne. De là, retrouver quelques-uns battre campagne pour Laurent Gbagbo, cela ne peut que décevoir.


Monsieur le Président, certains membres de votre bureau sont membres de certaines structures ou mouvements de soutien proches du Pdci-Rda. Ces personnes seront-elles reconduites dans le futur bureau ?

Jusqu'à mardi, personne ne bouge. La politique étant la saine appréciation des réalités du terrain et du moment, il va nous falloir apprécier les choses dans l'intérêt du Pdci-Rda. Je crois que maintenant, nous devons entretenir d'autres types de relations, avec tous les mouvements volontaires qui veulent soutenir le Pdci-Rda. Pas forcément des relations d'animosité. Il va falloir peut-être définir d'autres types de relations entre ces mouvements et le bureau national. Surtout avec des mouvements tenus par des jeunes. Et voir dans quel sens nous pouvons conjuguer tous nos efforts pour qu'il n'y ait pas trop de désordre et de cacophonie. Parce que, ce n'est que dans la discipline seule, dans l'ordre, que nous pourrons faire gagner le président Bédié. Ce sont des questions qui sont à l'étude, donc je pense que mardi, ce sera un peu plus précis et plus clair.


Renouveler le bureau national à quelques mois de la présidentielle. Est-ce la priorité ? N'y aura-t-il pas des difficultés à gérer les jours à venir ?

Il ne s'agit pas de gérer des états d'âme. Non. C'est quand même depuis 2003 que je suis là. Je ne suis pas tombé de la dernière pluie. J'ai gagné au congrès des jeunes du Pdci-Rda, je me rappelle à plus de 90% de suffrages. J'aurais pu, à cette époque déjà, décidé de faire un bureau avec des amis. Mais j'ai fait l'ouverture, le rassemblement, et je tire également les conclusions de ce que je fais. Quelqu'un qui bat campagne pour Gbagbo ne peut pas se plaindre que je le remplace et qu'il parte du bureau. Quelqu'un qui, depuis un an ou deux, ne répond plus à mes convocations, même quand je le fais par le canal de communiqué par "Le Nouveau Réveil", et ne vient plus aux réunions de la Jpdci-Rda, je ne pense pas qu'on ait pris titre, simplement pour les prendre. J'ai besoin d'avoir des jeunes qui sont présents, qui consacrent leur temps au Pdci-Rda, et qui me permettent d'avancer, et faire gagner Henri Konan Bédié. Quand on est dans cette disposition d'esprit, on ne gère pas les états d'âme.


Monsieur le président, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné véritablement avec les éléments de votre bureau qui vous ont accompagné dans cette aventure pour qu'on en arrive à cette situation ?

Je souhaite que nous nous revoyions quand j'aurai publié le nouveau bureau. A ce moment, je me permettrai de faire un bilan à mi-parcours. Mais je crois que la Jpdci, dans l'ensemble, s'est bien comportée. Aujourd'hui, sur l'échiquier politique national, on ne peut quand même pas parler des mouvements de jeunesse sans parler de la Jpdci. On ne peut pas dire que cela est seulement dû à ma modeste personne, c'est tout une équipe. Je pense que les jeunes ont beaucoup travaillé. A la base, nous avons eu la chance d'avoir une des structures fiables, ce que je craignais après la cacophonie. Heureusement, tous les coordonnateurs que j'ai installés, c'est l'occasion pour moi de les féliciter, aucun d'eux n'a fait défection. Nous avons parlé tous le même langage, jusqu'à la fin. Dans le bureau national, vous avez senti les choses, il y a eu plusieurs étapes. Mais, moi, je suis un homme persévérant, je prends mon temps, je ne prends pas les décisions à la hâte. Il fut un moment où les membres du bureau national avaient décidé de changer de fusil d'épaule. On avait même créé un mouvement pour appeler la candidature d'un autre militant au Pdci-Rda. Il m'avait été demandé fortement à cette époque, de me débarrasser de ceux-là. J'ai dit non. Je ne veux pas des brèches, parce que ces gens, nous aurons tôt ou tard besoin d'eux. Ceux-mêmes dont ils réclamaient la candidature sont devenus ceux qui représentent Bédié à des cérémonie. Si je les avais chassés, qu'est-ce qu'on serait devenus ? Bertin ne prend jamais de décision pour brimer, pour se venger, pour chasser les gens du Pdci-Rda. Je prends toujours mon temps pour analyser les choses, parce que je veux qu'un acte que je pose concourt à rassembler. Parce que le Pdci est un parti de rassemblement, un parti de masse. Mais de grâce, je ne peux pas décider de tourner éternellement en rond. J'ai besoin d'avoir mon équipe autour de moi. Et qu'elle soit disciplinée et respecte mon autorité, qu'elle réponde à mon appel et avec laquelle je suis certain d'aller en guerre et faire gagner Henri Konan Bédié. Voilà ce que je peux noter pour l'instant en attendant qu'on entre dans les détails du bilan après la publication du Bureau.


Monsieur le président, quelle va être la mission essentielle du bureau ?

Il y a deux missions essentielles, c'est d'atteindre un objectif, qui est de faire élire le Président Henri Konan Bédié au soir du 29 novembre 2009. Pour nous, c'est la dernière date. Une date qui ne peut plus être négociable. Donc il faut la préparer non pas seulement dans les discours. C'est pourquoi j'ai créé un poste de vice-président chargé de la stratégie de la planification et des élections. Parce que je veux maintenant faire des élections, la priorité de mon action. En même temps que je prépare les élections, je me dis qu'avec Gbagbo, on ne sait jamais. Il faut préparer tous les cas de figure. La Jpdci ne peut pas être absente au rendez-vous important de novembre prochain. Il faut que je regarde désormais le front social. Il faut que je regarde la mobilisation, la capacité des jeunes à réagir devant l'agressivité, l'injustice, l'imposture. A supposer qu'il n'y ait pas d'élection en novembre, nous n'allons pas continuer éternellement à accompagner Gbagbo dans les reports. Je crois que la mission essentielle est de préparer la victoire du Président Bédié dans les urnes. Mais dès maintenant, il faut que je prépare les jeunes du Pdci-Rda à toute éventualité au mois de novembre.


En guise de conclusion, quel est le point des activités de la Jpdci dans les zones ex-assiégées ?

Nous n'avons malheureusement pas eu la chance et la possibilité de faire dans ces zones, quelques actions d'envergure comme nous l'avons fait ici, dans le sud du pays. Mais est-ce que nous disposons de temps matériel d'ici la tenue des élections pour le faire ? Nous adoptons d'autres stratégies, en fonction des réalités du moment. Toujours est-il que nous avons réussi, d'une façon ou d'une autre, à dépêcher des missions dans ces zones pour nous assurer que les jeunes se portent bien et qu'ils sont encore sur le terrain. Dans l'ensemble, le secrétaire général du Pdci qui a fait une tournée avec les présidents des jeunes du Pdci-Rda, on peut dire que les choses se passent très bien. Mais, croyez-moi que nous ferons l'effort d'attaquer ces zones avant les élections. D'ailleurs, nous prévoyons regrouper ce samedi 26 juin, tous les futurs membres du bureau national à Toukouzou Hozalem, chez le prophète Papa Nouveau, pour saluer sa mémoire, parce qu'il faut tout confier à Dieu. Nous revenons le dimanche 27 juin. Nous irons là-bas pour nous ressourcer dans le nom du Seigneur. Vous savez que la vie de Papa Nouveau rime avec le Rda. Nous retournons aux sources pour nous abreuver. Revenus de Toukouzou, le mardi 30 juin prochain, nous animerons une conférence de presse qui rendra publiques les décisions que nous avons prises. Une fois que cela sera fait, nous préparerons la 1ère convention nationale de la jeunesse du Pdci-Rda prévue pour se tenir certainement à San-Pedro. C'est pourquoi nous faisons beaucoup de navettes dans cette zone. Vous savez qu'Abidjan est très peuplée et qu'après vient la ville de Soubré que nous avons visitée, mais San-Pedro n'est pas à négliger. Il faut qu'on s'assure que dans ces zones-là, le Pdci-Rda a encore la mainmise sur le terrain. Nous irons à San-Pedro à une convention où nous allons dégager les grands axes de la campagne du Président Bédié, comment les jeunes entendent faire élire Henri Konan Bédié. Parce que son élection dépend des jeunes et non de personne autre au Pdci-Rda. Une fois qu'on aura quitté la convention, je mettrai le cap sur une grande zone comme la ville de Man, qui fait des activités sérieuses. Il y a également le nord de la Côte d'Ivoire. Nous allons déployer 3 rouleaux compresseurs, avec les jeunes qui ont été responsabilisés, je peux vous assurer que la Jpdci sera présente.

Interview réalisée par Patrice Yao
Coll : Emeline Amangoua et Serge Amany

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