jeudi 25 juin 2009 par Le Nouveau Réveil

Des affrontements interethniques à Ahigbé-Koffikro ont fait un mort et 13 blessés, le jeudi 19 juin dernier. Le préfet de région et préfet du département d'Aboisso, M Seydou Gogoua Bernard, accompagné du sous préfet d'Adaou, Mme Yépéri Sénin, du président du Conseil général Dr Aka Aouélé et des autorités des Forces de défense et de sécurité sont sur le terrain depuis le mardi dernier. Ils ont rendu visite aux populations baoulé qui ont fui Ahigbé-koffikro pour se réfugier dans les villages environnants dont N'zikro, Kakoukro Limite et Béniakré qui comptent à ce jour 193 déplacés. Après le réconfort, le préfet et sa délégation étaient, hier à Ahigbé-Koffikro pour préparer le retour de ces derniers. C'était à l'occasion d'une grande réunion avec la communauté malinké à la place du marché. Seydou Gogoua Bernard a d'abord présenté sa compassion pour tout ce qui est arrivé. Ensuite, il a sensibilisé les uns et les autres afin que l'on tourne le dos à la violence. Cette violence qui a déjà fait tant de mal à la Côte d'Ivoire à travers la grave crise qu'elle est en train de traverser. " On a fini avec la guerre, on va vers la paix. N'allumez plus de foyer de tension " a-t-il averti. Avant de préciser que sa mission, c'est de demander à tous " la paix, le calme ". Car a-t-il ajouté, " Vous êtes des frères dans tous les cas. Vous êtes condamnés à rester ensemble ici. Les frères ne se tuent pas ". S'adressant à la jeunesse, le préfet a indiqué ceci : " L'avenir de ce village et du pays vous appartient. Economisez votre force pour travailler, pour construire ce pays. La force, c'est pour travailler et non pour faire le mal ". Seydou Gogoua Bernard a prévenu que sa venue n'empêche pas les poursuites judiciaires. " Je ne suis pas juge, là où il y a eu mort d'homme et des personnes blessées par balles, la justice doit faire son travail ". Il a souhaité que les uns et les autres lui donnent l'assurance que les Baoulé qui regagneront bientôt leur domicile à Ahigbé-Koffikro ne seront plus inquiétés. Amara Touré, chef de la communauté malinké, Sylla Oumar, responsable de la jeunesse et l'Imam ont, chacun, rassuré le préfet que rien ne sera fait pour entraver le retour de leurs frères baoulé et que tout sera mis en ?uvre pour que l'entente soit parfaite. James Kouamé, chef des Baoulé et le vieux N'dri Kouassi, père de N'guessan Kouassi Léon ont demandé au préfet de prendre très au sérieux l'affaire et de la résoudre une fois pour toutes. Avant toutes ces interventions, le préfet a informé le public de l'instauration d'un couvre-feu à partir de 22 heures jusqu'à 5 h30, heure de la première prière musulmane. " C'est pour votre propre sécurité " a-t-il annoncé. Le Commandant Tonohan Basile de la compagnie de gendarmerie d'Aboisso et le Capitaine Clément, commandant de l'Escadron mobile déployé à Ahigbé-Koffikro ont sensibilisé chacun au respect de cette décision administrative qui vise à assurer la sécurité de tous jusqu'à ce que tout rentre dans l'ordre dans le village. Notons que N'guessan Kouassi Léon n'est pas encore inhumé et que l'homme à l'origine de ce qui arrive à Ahigbé-Koffikro, M Déry Diakité, était le grand absent du village.

Diarrassouba Sory

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023